Octave Chabot, de Ste-Justine à la Floride (1872-1939)

par Vicky Lapointe

Octave Chabot est né à Sainte-Justine, comté de Dorchester (auj. Bellechasse) le 26 novembre 1872, fils de Ferdinand Chabot, cultivateur, et de Luce Goulet (mariage à St-Vital de Lambton le 11 février 1861). Il s’agit d’un des neveux de mon arrière-arrière-grand-mère Obéline Chabot Tanguay.

Ferdinand Chabot décède à l’âge de 39 ans le 4 avril 1879, laissant une veuve et trois enfants, Octave (14 ans), Clovis (8 ans) et Olympe (4 ans). Plusieurs enfants du couple sont morts en bas âge. Lors du recensement de 1881 , la famille Chabot réside encore à Sainte-Justine, mais selon les données des recensements américains, elle quitte le Québec en 1882 ou en 1883, comme bien des Canadiens français.

Grâce au site de Family Search, on en sait plus sur certaines étapes du parcours d’Octave Chabot aux États-Unis.  En traversant la frontière les Chabot font la transition entre un milieu agricole et campagnard à un milieu urbain et manufacturier.

En 1900, Lucie Goulet Chabot et son fils Octave habitent à Cohoes city, comté d’Albany, état de New York, New York. Ils sont locataires d’un appartement rue Saratoga Il est précisé que madame Chabot a eu 15 enfants, dont trois sont vivants. Madame Chabot ne peut ni lire, écrire ou parler l’anglais. On en déduit que le français reste pour elle la langue de tous les jours. Plusieurs francophones, attirés par les emplois dans les manufactures, habitent à Cohoes. En 2003, Donald J. Cosgro a retranscrit une liste des personnes décédées dans cette ville en 1899-1900. Plusieurs noms francophones y figurent (Cliquez ici pour consulter cette liste). Revenons à Octave. Le recensement nous apprend qu’il peut lire et parler l’anglais, mais pas écrire dans cette langue. Il exerce le métier de ‘winder (dévideur?) – Knitting mill’. Il est naturalisé citoyen américain.

Au même domicile, on retrouve Olympia Poisson et son fils William. Nous supposons donc qu’il s’agit de la soeur d’Octave. Le recensement ne nous fournit pas le nom de son mari, mais il nous révèle qu’elle travaille elle aussi dans une filature et occupe le même type d’emploi que son frère soit ‘winder’, qu’elle est mariée depuis cinq ans et qu’elle a donné naissance à trois enfants dont un seul est encore vivant, William, né en août 1897. Leurs voisins portent des patronymes francophones: Ducharme, Paradis, Fontaine, Deslauriers et Giroux.

Dévideuse (cone winder) à Indian Orchard, Massachusetts, 29 juin 1916 par Lewis Wickes Hine, Bibliothèque du Congrès.
Dévideuse (cone winder) à Indian Orchard, Massachusetts, 29 juin 1916 par Lewis Wickes Hine, Bibliothèque du Congrès.

Quelques années plus tard, c’est la première Guerre mondiale qui débute. C’est la conscription aux États-Unis. Octave, puisqu’il a moins de 46 ans, mais plus de 18 ans, remplit sa carte d’enregistrement en septembre 1918 au Massachusetts, où il demeure maintenant. Au 629 River St, Boston, plus précisément. Il déclare avoir un problème de vision ‘eyesight defection’.  Il est un travailleur du textile à la Peerless Mills Co de Boston. Son plus proche parent est Clovis Chabot, habitant au 152 Congress St Cohoes Albany New York. il n’est pas fait mention de sa mère, peut-être est-elle décédée.

Publicité de la Peerless Knitting Mills Co publiée dans le Boston Evening Transcription du 8 mai 1912.
Publicité de la Peerless Knitting Mills Co publiée dans le Boston Evening Transcript du 8 mai 1912.

Voyons maintenant ce que nous apprend le recensement américain de 1920. Octave Chabot est alors résident de Brooklyn, New York, rue Stanhope. Il est pensionnaire chez Roderick Champagne et son épouse Mary. Célibataire, il est ‘winder’ dans une manufacture de tricot.

Lors du recensement américain suivant, qui a eu lieu en 1930, Octave n’habite plus New York, mais Allentown, Pennsylvania. Il est pensionnaire chez John A. Bonner. Il est ‘knitter’ dans une manufacture.

Le parcours professionnel d’Octave est constant. Il fait partie pendant plusieurs décennies de la main-d’oeuvre des manufactures, déménageant là où se trouve le travail.

Octave Chabot décède le 15 juin 1939 à Orange Park, comté de Clay, Floride, le 15 juin 1939. Il n’a jamais été marié.

Sources: United States Census, 1900, United States Census, 1920, United States Census, 1930, United States World War I Draft Registration Cards, 1917-1918, Florida Deaths, 1877-1939 et Québec, registres paroissiaux catholiques, 1621-1979 Family Search.

Fort Le Boeuf ou Fort de la rivière au Boeuf [1753-1763, Waterford, Pennsylvanie]

La construction du fort Le Boeuf, près de la rivière du même nom (auj. French Creek), a débuté en juillet 1753. Il a été construit sous la direction de l’officier Paul Marin de la Malgue pour sécuriser l’accès à la vallée de l’Ohio. Le gouverneur Duquesne avait donné comme mission à Marin de la Malgue

 d’établir un poste fortifié sur la rive sud du lac Érié, de construire une route jusqu’au cours supérieur de la rivière Alléghany, de rendre navigable la rivière au Bœuf (French Creek, Penn.), puis d’ériger une série de forts jusqu’à la rivière Ohio, et d’établir des garnisons dans ces forts. (Réf.)

Forts on the Pennsylvania frontier, 1753-1758, p. 80

Suite au décès le 29 octobre 1753 de Paul-Marin de la Malgue, Jacques Legardeur de Saint-Pierre lui succéda. Le 11 décembre de la même année, Legardeur de Saint-Pierre reçut la visite de George Washington qui, venant de la part du gouvernement de la Virginie, demanda que les Français plient bagage. Et Legardeur de lui répondre: « Pour la réquisition que vous faites de me retirer, je ne crois pas devoir y obéir. » (réf.)

George Washington nous a laissé une description du fort:

The chief Officers retired, to hold a Council of War, which gave me an Opportunity of taking the Dimensions of the Fort, making what Observations I could. It is situated on the South, or West Fork of French Creek, near the Water, and is almost surrounded by the Creek, and a small Branch of it which forms a Kind of an lsland; four Houses compose the Sides; the Bastions are made of Piles driven into the Ground, and about 12 Feet above and sharp at Top, with Port-Holes cut for Cannon and Loop-Holes for the small Arms to fire through; there are eight 6 lb. Pieces mounted, two in each Bastion, and one Piece of four Pound before the Gate; in the Bastions are a Guard-House, Chapel, Doctor’s Lodging, and the Commander’s private Store, round which are laid Plat-Forms for the Cannon and Men to stand on: There are several Barracks without the Fort, for the Soldiers Dwelling, covered, some with Bark, and some with Boards, and made chiefly of Loggs: There are also several other Houses, such as Stables, Smiths Shop, &c.

I could get no certain Account of the Number of Men here; but according to the best Judgment I could form, there are an Hundred exclusive of Officers, of which there are many. I also gave Orders to the People that were with me, to take an ; exact Account of the Canoes that were haled up to convey 1 their Forces down in the Spring, which they did, and told 50 .1 of Birch Bark, and 170 of Pine, besides many others that were ) block’d out, in Readiness to make. (réf.)

Legardeur perdit la vie le 4 septembre 1755 lors de la bataille du Lac Saint-Sacrement (Lac George).

Suite à la chute du Fort Niagara en juillet 1759, le commandant François-Paul Duverger de Saint-Blin reçût l’ordre d’abandonner le fort Le Boeuf, ce qui fût fait le mois suivant.

Lorsque les Anglais arrivèrent sur les lieux, ils ne trouvèrent que des ruines. Ils rebattirent un fort qui fut finalement détruit le 18 juin 1763 lors de la rébellion de Pontiac.

Ce qu’il en reste

Du fort lui-même, il ne reste  rien. Du côté de la toponymie, on retrouve le district scolaire Fort LeBoeuf, un musée, un village, un lac,  un groupe de reconstitution historique et la Société historique Fort Le Boeuf à Waterford, Penn.

Une plaque (1922) ainsi qu’un panneau (1946) à Waterford commémorent le fort Le Boeuf.

Bibliographie

Wikipédia [En ligne] Fort Le Boeuf [Page consultée le 28 avril 2012] Adresse URL

William Albert Hunter. Forts on the Pennsylvania frontier, 1753-1758. Harrisburg, Pa., Pennsylvania Historical and Museum Commission, 1960, 626 pages.

W.J. Eccles. MARIN DE LA MALGUE (La Marque), PAUL. Dictionnaire biographique du Canada, 1741-1770 (Volume III) Adresse URL

Donald Chaput. LEGARDEUR DE SAINT-PIERRE, JACQUES. Dictionnaire biographique du Canada, 1741-1770 (Volume III), Adresse URL

explorepahistory.com [en ligne] Fort LeBoeuf Historical Marker [Page consultée le 12 mai 2012]  Adresse URL

Compagnie LeBoeuf [en ligne] History of the Fort de Riviere au Boeuf [Page consultée le 12 mai 2012] Adresse URL

Renata B. Wolynec. Using Primary Historical Resources to Discover the Location of an Archaeological Site:The Search for the French Fort sur la Rivière aux Boeufs.

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Statue et plaques commémoratives de l’expédition de Lamothe Cadillac à Détroit en 1701

Ann Wiley, bourreau (1775, Détroit)

Chronicling America – les journaux historiques américains

Chronicling America Historic American Newspapers regroupe une quantité importante de journaux publiés entre 1836 et 1922 et numérisés par la Library of Congress. Le contenu de ces journaux a été indexé, donc vous pouvez faire une recherche par mots-clés. Vous pouvez voir chaque page en format .jpg, .txt et PDF. On peut télécharger les pages qui nous intéressent et découper l’article dont on a besoin avec l’outil clip image. Plus de 4 millions de pages en ligne.

Voici quelques exemples d’articles en lien avec le Québec ou les Franco-Américains

Une publicité pour une excursion de Burlington, Vermont qui passera par Québec et Montréal. Burlington free press (Vermont), 7 septembre 1855, EXTRA, Image 3 http://chroniclingamerica.loc.gov/lccn/sn84023127/1855-09-07/ed-1/seq-3/

French Canadians favor annexation. The Minneapolis journal., 9 novembre, 1903, Page 3, Image 3 http://chroniclingamerica.loc.gov/lccn/sn83045366/1903-11-09/ed-1/seq-3/

Article sur le tricentaire de Québec New-York tribune., 19 juillet 1908, Page 4, Image 18 http://chroniclingamerica.loc.gov/lccn/sn83030214/1908-07-19/ed-1/seq-18/

Canada wants Jean Baptiste to stay home The Washington herald., 8 mai 1910, quatrième partie, Image 19 http://chroniclingamerica.loc.gov/lccn/sn83045433/1910-05-08/ed-1/seq-19/ (en bas, à gauche)

Arrestation du criminel Harry K. Thaw en Estrie The day book. (Illinois), 19 août 1913, Image 1http://chroniclingamerica.loc.gov/lccn/sn83045487/1913-08-19/ed-1/seq-1/

Le naufrage de l’Empress of Ireland The Washington times., 29 mai 1914, HOME EDITION, Image 1 http://chroniclingamerica.loc.gov/lccn/sn84026749/1914-05-29/ed-1/seq-1/

Publicité pour le  »Franco-American coffee »New-York tribune., 23 octobre 1921, Page 8, Image 72 http://chroniclingamerica.loc.gov/lccn/sn83030214/1921-10-23/ed-1/seq-72/

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