Un canot englouti par les glaces [Fleuve Saint-Laurent, 12 février 1839]

Canot traversant le fleuve entre Quévec et Lévis en hiver par Spencer Westmacott, non-daté. Crédit: Bibliothèque et Archives Canada, no d'acc R9266-411 Collection de Canadiana Peter Winkworth. No MIKAN 2898777

Canot traversant le fleuve entre Québec et Lévis en hiver par Spencer Westmacott, non-daté. Crédit: Bibliothèque et Archives Canada, no d’acc R9266-411 Collection de Canadiana Peter Winkworth. No MIKAN 2898777

Le Canadien, 13 février 1839

ACCIDENT DEPLORABLE

Hier matin un des canots traversiers, parti de la Pointe-Levi, fut pris en traversant par les glaces, et brisé, et toutes les personnes à bord jettées à l’eau au nombre d’une vingtaine, dont 17 furent noyées. Un autre canot fut brisé par les glaces, mais tous ses passagers réussirent à se sauver. Ci-suit une liste des personnes qui ont péries sen [sic] cette occasion.

Jean Robert, Joseph Paquet, de St. Gervais; Jean Roi, Michel Roi, ce dernier aubergiste de Québec; P. Poiré, Germain Labrecque, et Jean Labrecque, son frère, Archange Roi, M. Dorval, Chs. Fauché (fils du major Faucher) de St. Thomas; André Blanchet, de St. Charles; le fils de Mr. P. Chabot et un nommé Amos Ferqhar de St. Sylvestre; François Patoine e [sic] son fils âgé de huit ans, et deux autres personnes dont nous n’avons pu obtenir les noms.

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Photographie: Jacques Rousseau – Paysages et Autochtones du Nord du Québec et d’ailleurs – années 40

Mise en garde contre les auberges [Québec, 1847]

Le Canadien, 24 mars 1847

SUR LES AUBERGES

 »Le nombre d’auberges surtout de celles dont il est presqu’impossible de donner une description fidèle, est très grand; et le mal qu’elles produisent est incalculable. » – L’honble juge MONDELET.

Personne n’ignore que le plus grand nombre des auberges ne sont qu’une source de désordres et de démoralisation pour le peuple. Qui n’a pas été témoin des querelles, des disputes, de ces scènes honteuses et deshonorantes dont ces maisons sont le réceptacles? Elles ne sont pas seulement une école du vice et du libertinage, mais encore un gouffre où vont s’engloutir nos richesses. C’est là que le père de famille va dépenser l’héritage de ses enfants; là, nos jeunes gens, après avoir travaillé en vain, épuise leurs forces, après s’être gâté l’esprit et le coeur par toute sorte de vices, voient se perdre en peu de jours un argent qui aurait pu leur procurer un établissement honorable.

Ne serait-il pas du devoir de chaque particulier de faire tout en son pouvoir pour faire disparaître entièrement ces sortes de maisons ou pour en diminuer graduellement le nombre chaque année? On objectera peut-être que les auberges sont nécessaires au voyageur… Mais les voyageurs ne pourraient-ils pas loger dans des maisons de pension ou de tempérance? Dans plusieurs villes des États-Unis de l’Amérique du Nord où l’on a réussi à abolir les licences, les voyageurs n’y reçoivent-ils pas l’hospitalité comme autrefois! D’ailleurs, la plupart de nos aubergistes sont des personnes qui se sont ruinées, et qui n’ont pas eu assez de conduite pour vivre sur une belle propriété: la taverne leur est restée comme une ancre de miséricorde. Or, on n e doit pas s’attendre que des semblables gens soient capables de bien servir le public. Nous avons vu avec plaisir dans la liste des licences, publiée dans la Gazette officielle, que dans un bon nombre de paroisses, il n’y en avait aucune. Entr’autres, il faut louer toutes les paroisses qui composent le comté de Rimouski d’avoir réussi à ce purger de semblables fléaux. Il est malheureux qu’on n’en puisse pas dire autant de plusieurs autres paroisses, entr’autres celles de Saint-Jean-Chrysostôme qui en compte 11, celle de la Pointe-Levi 21, la cité de Québec, outre celle de Stadacona, en a 170 pour sa part; ce qui donne une auberge pour 128 personnes d’après le dernier recensement!!!

Il faut espérer que les magistrats et autres officiers nommés par la loi pour recommander les personnes qui veulent obtenir des licences se serviront de leur autorité et de leur influence pour faire disparaître de la ville et des campagnes ces maisons si nuisibles aux intérêts temporels du peuple et si préjudiciables à la morale et à la religion. La conscience d’être utiles à leur pays et de faire cesser un grand nombre de crimes leur donnera le courage d’agir contre les préjugés du peuple et leur fera mépriser les clameurs insensées des personnes que l’intérêt ou la passion portera à blâmer leur conduite. Nous finirons par cette autre citation de l’honorable juge Mondelet:  »Comment peut-on espérer de jamais voir régner la vertu, la sobriété, l’industrie et la paix, si l’on tente le peuple, si l’on met à sa disposition les moyens de fonder et de soutenir de maisons de la pire sorte, où l’on perd tout sentiment moral.  »
X.

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