Quelques articles à lire (novembre 2018)

Le difficile retour du soldat Lapointe (Histoire engagée) http://histoireengagee.ca/le-difficile-retour-du-soldat-lapointe/

Compressions dans les services d’archives privées 
(publié dans Le Devoir, 20 novembre 2018) https://www.ledevoir.com/culture/541764/patrimoine-compressions-dans-les-services-d-archives-privees

Les malheurs d’un million d’immigrants canadiens-français (Le Devoir, 13 novembre 2018) https://t.co/QG4EBk9PDC

Resources: Monographs and Surveys of Franco-American History | blogue Query the Past

Maintenant ligne sur le site de l’ONF: Pauline Julien, intime et politique et La part du diable un « portrait impressionniste des années 1970 en images, en chansons et en musique ».

Bonne lecture et bon visionnement!

La mort de Louis Riel [1885]

Pour ceux qui ne savent pas qui est Louis Riel, vous pourriez lire l’article suivant, extrait du Dictionnaire biographique du Canada.

Le Canadien, 17 novembre 1885

LA MORT DE RIEL
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SES DERNIERS MOMENTS
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IL MARCHE D’UN PAS FERME VERS L’ÉCHAFAUD
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IL N’A PAS FAIT DE DISCOURS SUR LA POTENCE À LA DEMANDE DU FRÈRE ANDRÉ
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2hrs p.m.

Régina, 16- Riel a passé les dernières heures de sa vie en la seule compagnie de son directeur spirituel. Ce dernier a récité pour lui les prières des morts dans la première partie de la nuit. Riel alla ensuite se coucher et dormit paisiblement. Il se leva de bonne heure ce matin et se mit de suite en dévotion.

Régina, 16. – Des précautions extraordinaires avaient été prises pour empêcher que Riel put s’échapper ou qu’on fit une attaque contre la prison et que des personnes qui n’avaient pas droit d’y être pussent s’y introduire.

A un mille de la prison, des policiers à cheval arrêtaient tout le monde, et avant de les laisser arriver plus près elles exigeaient que ces personnes leur exhibent des permis par écrit.

Photographie | Louis Riel, vers 1880 | MP-1977.211

Louis Riel, vers 1880

D’autres gardes avaient été placées plus près de la prison et elles observaient les mêmes mesures de précautions que les hommes de police.

On ne permit à personne d’entrer dans la prison avant 8,12 heures du matin.

De la chambre des gardes où étaient les révérends Pères André et F. McWilliam célébrant la messe pour lui, on voyait Riel sur l’échafaud.

Il était à genou vêtu d’un surtout de laine, de pantalons gris et d’une chemise en laine. Il était chaussé de mocassins. C’est le seule morceau de son vêtement qui fut d’une nature indienne.

Il a reçu l’ordre de se rendre à l’échafaud avec le même calme qui a présidé à l’annonce de la nouvelle qu’il devait être exécuté. Un léger transport de sang à la tête était visible mais Riel semblait être des plus calmes. Il répondait d’une voix très claire aux prières qui ont été prononcées.

Manuscrit | Dernières volontés de Louis Riel à propos de l'enterrement de son corps et la publication de ses écrits | M20193

Dernières volontés de Louis Riel à propos de l’enterrement de son corps et la publication de ses écrits

Ce n’est qu’au moment de monter sur l’échafaud que Riel a décidé de ne pas prononcer de discours, et c’est grâce à l’influence de deux prêtres qui accompagnaient le prisonnier que ce dernier a décidé de ne pas parler.

Au dernier moment Riel a manifesté l’intention de parler mais le révérend père André lui a rappelé la promesse de ne pas prononcer de discours. Riel marcha ensuite d’un pas ferme à l’échafaud et les derniers mots que le condamné prononça furent, « merci Jésus ».

La mort de Riel n’a pas été accompagnée de convulsions.

Pas plus de vingt personnes ont été témoins de la mort de Riel. L’exécution a été faite avec beaucoup de décorum.

Le Dr. Dood présidait à l’enquête du coroner.

EXCITATION IMMENSE À MONTREAL
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UN PARTI NATIONAL
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LES ÉTUDIANTS SE PROMÈNENT DANS LES RUES AVEC DRAPEAUX TRICOLORES
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L’ORANGISME SE RÉJOUIT À TORONTO
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(Dépêche spéciale à L’ÉVÉNEMENT)

Montréal, 16. – L’exécution de Riel, bien que prévue, cause ici une excitation considérable et extraordinaire. Les efforts réunis des chefs des différents partis politiques sont à peine suffisants pour empêcher le peuple, surtout la jeunesse, de se porter à des actes de violence. Le gouvernement a agi avec une fourberie sans exemple, jusqu’à samedi dernier, Le monde assurait que la question n’était pas réglée. Des partisants découvés du gouvernement, gens à tout faire, ont intrigué auprès des députés afin de les empêcher de faire des démarches décisives.

L’indignation est à son comble contre Sir John, Langevin, Caron, et Chapleau. Tout le monde est unanime à demander la formation d’un parti national.

Montréal, 16. – L’excitation est à son comble dans les cercles canadiens français de cette ville où l’on reçoit des nouvelles de l’exécution de Riel.

Des étudiants canadiens français, au nombre de 500, portant le pavillon tricolore, ont parcouru les diverses rues de la ville, acclamant Riel et dénonçant Sir John MacDonald. Ils ont fait du tapage en passant devant les bureaux de La Minerve.

Des pavillons flottent à mi-mât en plusieurs endroits de la ville.

Photographie | Jury au procès de Riel, rébellion du Nord-Ouest, Regina, Sask., 1885 | MP-1993.6.2.16

Jury au procès de Riel, rébellion du Nord-Ouest, Regina, Sask., 1885

Il est probable qu’il y aura ce soir une démonstration.

Montréal, 16. – Le Herald de ce matin dit: « Une assemblée composée d’Irlandais catholiques éminents a décidé de déléguer auprès de M. Curran M. P. une députation chargée de lui enjoindre d’user de son influence auprès du gouvernement, fut ce à la onzième heure, pour empêcher l’exécution de Riel.

M. A. Desjardins M.P., [illisible]une dépêche du lieutenant colonel Amyot, M. P. pour Bellechasse, qui commandait le 9e bataillon de Québec durant la campagne du N. O. , l’informant qu’il concourait dans l’action des deputés de Montréal, et déclarant qu’il avait envoyé un message à Sir John comportant la même déclaration.

Un message analogue fut reçu aussi du Dr. Lesage, le député de Dorchester. Presque tous les conservateurs candiens-français [sic] ont protesté de la même manière contre l’action du gouvernement.

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Ann Wiley, bourreau (1775, Détroit)

L’incendie du Parlement à Montréal en 1849

Entre 1844 et 1849, le parlement du Canada-Uni siège à Montréal. Mais le 25 avril 1849, le parlement est incendié. Voici comment le correspondant du journal Le Canadien raconte les évènements.

Le Canadien, 27 avril 1849

LETTRE XXXVII

MONTREAL, 26 avril 1849.

J’ai à vous décrire une scène et à vous conter des faits, tels qu’il ne s’en est jamais passé dans ce pays, et qui rappellent les fameuses journées de Paris, avec cette différence que la populace de Paris, intelligente dans sa cruauté, n’a jamais brûlé de bibliothèque de 25,000 volumes, comme vient de le faire la populace loyale de Montréal.

Vous saurez que Lord Elgin, qui a sanctionné hier le bill d’indemnité, a été publiquement outragé et insulté au milieu de ses aides-de-camp, que les représentants ont été chassés à coups de pierres de la salle de leur délibérations, que l’hôtel du parlement a été brûlé et que le feu s’est étendu aux maisons voisines. Reprenons les choses de plus haut.

Il y avait, avant-hier, beaucoup d’excitation dans la classe mercantile de Montréal, au sujet du tariff qui devait venir en opération immédiatement après sa passation. Les marchands représentèrent que si le tariff prenait son cours de suite, les marchands du Haut-Canada, qui avaient reçu leurs importations par les Etats-Unis, auraient un avantage sur ceux de Montréal, qui allaient payer les droits très élevés, imposés par le nouveau tariff, et que par conséquent les consommateurs du Haut-Canada, qui avaient coutume de s’approvisionner à Québec, ou à Montréal. Une députation de marchands se rendit auprès de M. Hincks, priant le gouvernement de suspendre l’opération du tariff, jusqu’au mois de juillet. M. Hincks, priant le gouvernement de suspendre l’opération du tariff, jusqu’au mois de juillet. M. Hincks leur dit qu’ils auraient une réponse le lendemain matin. La réponse étant défavorable, les membres de la députation exprimèrent le désir que le bill fut sanctionné immédiatement, afin qu’au moins toute la flotte du printemps fût placée sur un pied d’égalité, et que les vaisseaux arrivés à Québec n’eussent point de préférence; ce qui fut convenu.

Le bill reçut en conséquence sa troisième lecture à trois heures de l’après-midi, et fut envoyé au Conseil Législatif, qui n’en fit qu’une bouchée, et lui donna ses trois lectures sans discussion. A cinq heures, le procureur se rendit en grand tenue au Conseil, et sanctionna non seulement ce bill, mais tous ceux qui avaient été passés depuis le commencement de la session parmi lesquels se trouvait le fameux bill d’indemnité pour les pertes souffertes pendant les insurrections de 37 et 38.

Photographie, diapositive sur verre | Voiture utilisée par Lord Elgin (lorsque les manifestants lui ont lancé des pierres), exposée au Château Ramezay, Montréal, QC, vers 1930 | MP-0000.25.1045

Voiture utilisée par Lord Elgin (lorsque les manifestants lui ont lancé des pierres), exposée au Château Ramezay, Montréal, QC, vers 1930

Lorsque Lord Elgin monta dans sa voiture, il reçut une salve d’oeuf pourris ou censés pourris, qui éclaboussèrent son carosse et sa suite; des grognements et vociférations injurieuses éclatèrent, mais furent mêlées de hourras des libéraux qui se trouvaient présents.

Immédiatement après, les meneurs du parti tory-antropophage de Montréal se réunirent dans dans les cafés, les bar-rooms et les autres lieux de réunion; et il se décida qu’il y aurait un indication meeting, au Champ de Mars, où l’on se proposait de brûler Lord Elgin en effigie. Des voitures attelées de plusieurs chevaux, portant quelques uns des coryphées du parti munis de cloches, parcoururent la ville dans toutes les directions et arranguèrent ainsi la réunion.

A huit heures, l’assemblée avait lieu aux torches, et avec un degré d’excitation furibonde qui se croit difficilement.

Peinture | L'incendie du Parlement à Montréal | M11588

L’incendie du Parlement à Montréal

Vers la même heure, la chambre discutait tranquillement le bill de judicature de M. Lafontaine, et M. Laurin avait la parole un peu avant neuf heures, lorsque des cris de sifflets et des hurlements annoncèrent que la foule se portait vers le lieu des séances. Un instant après, M. Laurin fut interrompu dans son discours par une grêle de pierres. Plusieurs membres se précipitèrent vers la bibliothèque et d’autres autour du fauteuil, quelques-uns voulurent faire bonne contenance et restèrent dans leurs fauteuils; mais une seconde volée de pierres beaucoup plus grosses, lancées cette fois avec une vigueur, une précision et un ensemble qui dénotaient une intention bien arrêtée de démolir l’édifice, entrèrent à la fois par les croisées des deux côtés; et il fut impossible de tenir plus long-temps. L’orateur et tous les membres présents et les employés de la chambre se réunirent dans l’espace étroit qui sépare la chambre de la buvette, et qui se trouvait protégé d’un côté par la garde-robe, et de l’autre par les chambres de l’orateur et du greffier. C’était le seul endroit de l’édifice où l’on fut à l’abri du feu croisé de projectiles que l’on continuait à lancer avec la même force et le même ensemble. Un silence lugubre régna quelques temps; puis, comme à un commandement, les pierres furent lancées de nouveau, et des coups de sifflets et des cris de mort se mêlèrent à ce bruit. Quelques membres voulurent sortir; d’autres opinaient pour qu’on attendit l’arrivée des troupes qui avaient été requises et dont on espérait l’intervention de moment en moment. On cria tout à coup: les voici! et en effet, une troupe de furieux s étaient entrées dans la salle et y jouèrent à-peu-près la même scène que les sans-culottes dans la salle du trône le 10 août. Ils brisèrent pupîtres et fauteuils, s’emparèrent de la masse, et un d’eux se plaçant dans le fauteuil de l’orateur, déclara le parlement dissous. Un instant d’après, le cri au feu! retentit, et quelques membres descendirent de la salle dans le haut de l’édifice appelée le Comité de la Pipe, en criant qu’ils avaient vu mettre le feu à une extrémité de la bâtisse. Il fut alors décidé de sortir; et l’orateur en tête avec son costume, et les membres, deux à deux, descendirent et sortirent par la grande porte de l’édifice. Contre l’attente de tous ceux qui formaient partie de cette escorte, il n’y avait personne pour garder et barricader cette porte, comme on l’avait dit et annoncé plusieurs fois à l’intérieur. L’orateur et les membres qui l’accompagnaient purent sortir tranquillement, et se frayèrent un chemin dans la foule. Quelques membres cependant furent maltraité par la populace, entr’autres M. Watts qui fut sérieusement battu.

The Burning of the House of Assembly at Montreal, 25 April 1849. The Illustrated London News, 19 May 1849, BAC

L’incendie du parlement. Titre original: The Burning of the House of Assembly at Montreal, 25 April 1849. The Illustrated London News, 19 May 1849, BAC

Dans un instant tout l’édifice fut la proie des flammes; les explosions du gaz et la quantité énorme de papiers et de livres renfermés dans cet espace rendent compte de l’incroyable rapidité avec laquelle se développa cet incendie. On assure, d’ailleurs, que le feu a été mis simultanément aux deux extrémités et au centre de l’édifice dans les caves. Il faisait une brise assez forte, et il y eut bientôt danger pour les maisons avoisinantes. Une maison dans la rue St. Paul brûla, et le feu prit aux hangards de M. Holmes, de l’autre côté, et au couvent des Soeurs-Grises, mais fut bientôt éteint. Les compagnies de pompiers eurent beaucoup de peine à se rendre sur le théâtre de l’incendie; elles étaient arrêtées, et les chevaux qui traînaient les pompes détellés par les émeutiers. En plusieurs endroits on coupa les tuyaux alimentaires des pompes.Quelques membres et employés de la chambre firent de grands efforts pour sauver la bibliothèque de la chambre; mais il n’y eut qu’un très petit nombre de volumes qui échappèrent au désastre.

Avant de se rendre à la chambre, la foule avait brisé toutes les croisées du bureau du Pilot, et dans la nuit, quelques personnes cassèrent aussi des carreaux à diverses places dans la ville.

Lord Elgin, qui était retourné à Monkland, revint en ville, et siégea quelques temps en conseil avec ses ministres. Les troupes ne furent rendues au lieu du désastre que longtemps après que l’incendie eût éclaté.

L’orateur a convoqué la chambre, ce matin, à dix heures, au marché Bonsecours; et elle s’y est ajournée à demain, à dix heures.

M. Baldwin a fait nommer un comité spécial pour s’enquérir des divers bills en progrès devant la chambre, et pour rétablir la liste des ordres du jour.

Il y a eu une discussion assez longue à laquelle ont pris part MM. Baldwin, MacNab, Cameron, Wilson, Papineau, Gugy, Scott, Armstrong, Sherwood, Hincks, Boulton, de Toronto, Chauveau, Robinson, Blake, et Badgley.

Il y a eu plusieurs rapports à l’ordre et des incriminations de part et d’autre. M. Wilson, membre tory a flétri en termes énergétiques, l’acte de vandalisme qui venait d’être commis; il a dit que la responsabilité en était à ceux qui avaient excité la populace par des discours et des écrits inflammatoires; et il ajouta qu’à la honte de Montréal, il y avait des hommes instruits et appartenant en apparence à la classe aisée parmi les émeutiers. Tout le langage de M. Wilson indique qu’il va laisser pour toujours ce parti. Quelques membres ont opiné pour une prorogation, mais l’immense majorité est bien décidée à siéger, coûte que coûte, et à tout faire pour que force reste à la loi.

Sir Allan MacNab a donné avis qu’il ferait motion demain pour permission d’introduire un bill pour pourvoir à ce que les pertes causées par l’incendie d’hier soient payées à même les fonds destinés à l’indemnité des pertes souffertes pendant la dernière rébellion.

Ce sarcasme cynique du chef du parti, et son langage et celui de ses amis, indiquent assez qu’ils veulent la guerre civile.

Les troupes sont sous les armes dans toute la ville, au Champ de Mars, au palais de justice, à l’hôtel du gouvernement et au marché Bonsecours des hourras sont établis. On a assermenté 200 connétables spéciaux, et il est question de lever les milices.

Après la séance, tous les membres libéraux et une foule de citoyens ont été inscrire leurs noms, à l’Hôtel du Gouvernement, sur le registre des visites à Lord et Lady Elgin.

L'incendie du parlement par C. W. Jefferys, extrait de The Winning of Popular Government: A Chronicle of the Union of 1841 Vol. 27 of "The Chronicles of Canada" Toronto: Glasgow, Brook & Company, 1920

L’incendie du parlement par C. W. Jefferys, extrait de The Winning of Popular Government: A Chronicle of the Union of 1841 Vol. 27 of « The Chronicles of Canada » Toronto: Glasgow, Brook & Company, 1920

La perte causée par cet incendie est estimée à £100,000; mais celle de la bibliothèques des deux chambres ne peut s’apprécier. Celle du conseil contenait environ 9,000 volumes, et celles de la chambre environ 16,000. Cette dernière était remarquable par la collection d’ouvrages sur l’Amérique, faite avec des recherches et des dépenses considérables par M. Faribault; et c’est là un malheur qui ne peut se réparer. Il y avait aussi dans chacune des bibliothèques une exemplaire des ouvrages d’Audubon, sur les oiseaux et les quadrupèdes de l’amérique, qui coûtaient chacun d’eux au delà de £300. Il y avait aussi la collection complète des Journaux et des Archives du Parlement-Uni, déposés là par le gouvernement impérial.

Tout cela a été dans quelques instans la proie des flammes. On doit regretter aussi les portraits des souverains de l’Angleterre et des hommes les plus distingués du Canada, qui formaient une petite galerie de peinture, dans le grand vestibule entre les deux salles de séance.

Un sentiment d’indignation règne dans toute la ville parmi les honnêtes gens.

P.S. – Chose étrange, il n’y a eu personne de tué, ni même de blessé sérieusement. Des émeutiers au nombre de dix, sont en prison.

Pour en savoir plus: Le parlement brûle! Centre d’histoire de Montréal

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Portrait des abus et des irrégularités existant dans l’administration civique de Montréal [1909]

Caricature représentant le juge Lawrence John Cannon, commissaire de la commission royale pour faire enquête générale et complète sur l’administration des affaires de la cité de Montréal. Extrait de La Bombe, 15 septembre 1909

Caricature représentant le juge Lawrence John Cannon, commissaire de la commission royale pour faire enquête générale et complète sur l’administration des affaires de la cité de Montréal. Extrait de La Bombe, 15 septembre 1909

Le 20 décembre 1909 fut déposé le rapport de la Commission royale pour faire enquête générale et complète sur l’administration des affaires de la cité de Montréal, commission présidée par le juge Lawrence Cannon.

Il s’agissait d’une enquête sur les départements de la police, du feu et de la voirie, ainsi que, dans une moindre mesure, sur les départements des finances, de l’aqueduc, de l’éclairage et de l’hygiène.

Le but de la commission était de tracer un portrait  »des abus et des irrégularités existant dans l’administration civique de Montréal ».

En voici les conclusions:

1. L’administration des affaires de la Cité de Montréal, par son Conseil depuis 1902, a été saturée de corruption provenant surtout de la plaie du patronage;

2. La majorité des échevins a administré les commissions et le conseil, de manière à favoriser l’intérêt particulier de leurs parents et amis, auxquels ont distribuait contrats et positions au détriment des intérêts généraux de la Cité et des contribuables;

3. Comme résultat de cette administration, le revenu annuel de cinq millions a été dépensé comme suit: 25% en pots-de-vin et malversations de toutes espèces, et quant à la balance, la plus grande partie a été employée à des travaux dont la permanence était bien souvent éphémère;

4. Après les révélations faites devant moi, les citoyens de Montréal, le 20 septembre 1909, ont approuvé par une écrasante majorité la réduction proposée du nombre des échevins et l’établissement d’un bureau de contrôle, tel que pourvu par la loi 9 Edouard VII, chapitre 82;

5. Ma tâche a été facilitée d’autant, car j’aurais certainement recommandé fortement l’adoption de ces deux réformes radicales, que je crois de nature à améliorer considérablement l’administration civique de Montréal;

6. Restent les divisions et la représentation de la Ville par quartier. Tout le monde s’accorde à condamner ce système, qui a donné naissance au patronage et à ces abus. Je recommande aux citoyens de Montréal, après une étude sérieuse, d’adopter un autre système créant un conseil composé d’échevins, représentant la Cité toute entière, et travaillant à l’unisson pour l’agrandir et la rendre prospère;

7. Le conseil d’aujourd’hui est composé de groupes et de coteries, luttant entre elles avec tant d’acharnement qu’elles perdent nécessairement de vue les intérêts supérieurs de la communauté;

8. Quant aux poursuites civiles ou criminelles auxquelles la preuve faite, dans cette enquête, pourrait donner naissance, le conseil, élu au prochain scrutin, devra adopter la ligne de conduite à suivre.

Le tout, humblement soumis,

(Signé) L.-J. Cannon
Commissaire-Royal

Québec, 13 décembre 1909

(Vraie copie)
(S) ARTHUR GAGNE
Secrétaire

Il y a des choses qui en changent pas.

Vous pouvez lire le jugement complet en cliquant ici.

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Émeute durant une élection [Montréal, 1832]

En 1832, une élection était terminée lorsqu’aucun électeur n’avait voté au bureau de scrutin depuis plus d’une heure. Des fiers-à-bras pouvaient retarder l’issue en rendant difficile l’accès aux polls. Cela donnait des élections longues, comme celle de 1832 dans Montréal-Ouest. 23 jours.

En 1832, ça s’est terminé dans le sang.

Extrait de la Minerve, 22 mai 1832

Le Drame est enfin terminé; M. Tracey [Daniel Tracey] l’a emporté sur la Bureaucratie, et il a été ce matin déclaré dûment élu Membre du Parlement pour représenter le Quartier Ouest de Montréal. Dans une autre circonstance nous aurions témoigné la joie que nous ressentons d’avoir déjoué les trames de nos adversaires. Mais le sang a coulé; le parti opposé, voulant se venger de la défaite qu’il prévoyait, a appelé la force militaire, des magistrats ont donné l’ordre de faire feu, et plusieurs de nos concitoyens ont été égorgés par les troupes. Nous devons donc être dans le deuil avec nos Frères, et, nous pouvons le dire, avec tout le pays.

Depuis hier, la Ville est dans une grande fermentation.
[…]
Hier matin, le poll ouvrit à 8 heures, et à 5 heures, les voix étaient comme suit:
M. Tracey……..690
M. Bagg……….687

Majorité………3
Depuis le matin malgré le mauvais tems, il y avait au poll et aux environs une foule considérable de personnes.Tout avait été tranquille, jusqu’à 2 heures, sur la place d’Armes, loin du lieu du poll, près des murs de l’église, un individu du parti de M. Bagg [Stanley Bagg] donna un coup de parapluie à un marchand respectable de cette ville qui passait tranquillement, et il faillit lui crever un oeil. L’agresseur reçut de l’autre quelques reproches, et quelques personnes voulant venger l’outrage fait à la partie attaquée tombèrent sur l’agresseur, qui fut secouru par quelques amis, et la mêlée devint générale. Des connétables, bien connus pour la part active qu’ils ont prise pour favoriser l’élection de M. Bagg, intervinrent, et, et au lieu de rétablir la paix, ils augmentèrent le désordre en frappant leurs adversaires qui étaient tranquilles spectateurs.
[…]

Le parti de M. Bagg, ayant obtenu du délai, samedi dernier, comme nous l’avons expliqué dans notre feuille d’hier, employa tout ce tems à chercher le moyen de se venger de la défaite que la faiblesse de ses forces lui fesait entrevoir.

Cependant un émissaire du parti de M. Bagg député par quelques magistrats, était déjà allé requérir la présence des troupes, et à 2 heures trois quarts il y avait sur la place d’armes une garde de capitaine, composée de 60 hommes […]. Malgré les tentatives que le parti de M. Bagg fit plusieurs fois pour les faire approcher du poll, l’officier commandant tint ses soldats sous le sous le portique de l’Église. Il faut dire qu’à l’arrivée des troupes l’ordre était déjà rétabli. La tranquillité régna jusqu’à 5 heures.

A cette heure M. Tracey en se retirant du poll, pour se rendre chez lui, fut salué par les acclamations de ses amis, et il était déjà parti lorsque des amis de M. Bagg commencèrent, pour se venger de la minorité où se trouvait leur candidat, à jeter des pierres sur les amis de M. Tracey. Comme il est aisé de le supposer ces derniers ripostèrent, et quelques uns poursuivirent les assaillans jusque dans les maisons voisines de la place d’armes, et il y eut plusieurs vitres de cassées.

Pour revenir aux coups de pierres dont nous avons parlé, il n’y a qu’un instant, pendant que les partisans des deux candidats se poursuivaient les uns et les autres sur la place d’armes, M. Tracey poursuivait sa marche dans la rue St. Jacques pour se rendre à sa demeure au faubourg St. Antoine, accompagné d’un certain nombre de ses amis. C’est alors que les troupes qui avaient reçu du renfort des compagnies de soldats qui étaient sur le Champ de mars, prêtes à partir au premier signal, se mirent à la poursuite de M. Tracey et de son parti. Aussitôt l’on vit des magistrats, des partisans de M. Bagg, au milieu des soldats, jeter des pierres sur les amis de M. Tracey qui s’en allaient paisiblement; on en vit quelques uns cachés derrière les soldats jeter des pierres par dessus la tête de ces derniers, afin de provoquer leurs adversaires. Ils réussirent; ils reçurent quelques pierres en échange; quelques unes frappèrent en effet, et on nous donne comme certain que quelques-unes atteignirent un officier et des soldats.

La plume nous tombe des mains, et nous manquons d’expressions pour continuer ce récit. Quatre magistrats requièrent le commandant des troupes de donner ordre de faire feu. L’ordre est donné, et le plomb meurtrier étend sur le pavé des victimes innocentes qui n’avaient pris aucune part  aux désordres. C’est la rue  St. Jacques qui est le théâtre de ces assassinats. Deux citoyens respectables, âgés de près de soixante ans ont perdu a vie. Le nommé Languedoc [François Languedoc], du faubourg St. Laurent, a eu le coeur percé d’une balle; le nommé Billet [Pierre Billet] a reçu deux balles au cou et une dans la tête. Casimir Chauvin, âgé d’environ 20 ans a eu la tête traversée d’une balle. Ce jeune homme était Compagnon imprimeur. M. J.B. Choquette a eu la joue effleurée d’une balle.

Au nombre des blessés se trouvent M. Hedge et Philippe Groulx, peintre, jeune homme d’un excellent caractère, qui ont reçu chacun une balle dans la jambe. Jean Veine a eu son chapeau percé d’une balle.

On compte encore parmi les morts, le nommé Cousineau, habitant, des Sources, et un Irlandais du nom de Creed. Cet homme après avoir reçu un coup de feu a été assommé par un connétable qui s’est montré très actif, en faveur de M. Bagg.

Plusieurs autres personnes ont reçu des blessures plus ou moins graves. Nous citerons entre autres M. Voyer qui a eu une partie de lèvre supérieure emportée par une balle. Le nommé Dubé a eu l’épaule traversée, Charles Mongras a reçu une blessure dangereuse à la cuisse, la balle l’ayant traversée de part en part. M. Hubet, clerc-avocat, et M. Tavernier, ont eu leurs parapluies percés, et le nommé Billy, tailleur de pierre, son chapeau traversé, par des balles.

Entre autres citoyens qui ont failli tomber sous les coups des assassins, nous citerons E. E. Rodier, John McDonell, Ecrs, Avocats, L. H. La Fontaine, Ecr, membre du Parlement pour le comté de Terrebonne, C. S. Rodier, Ecr., Marchand, qui ont entendu les balles siffler autour de leur tête. Le nommé Constantineau s’est vu jeté à terre par un soldat qui a demandé a un officier près de lui s’il devait le tuer; l’officier lui a dit qu’il pouvait l’épargner.

Ceux qui ont conseillé, qui ont excité ces meurtres reculent maintenant d’épouvante devant l’atrocité de leur attentat. Aussitôt que les soldats eurent tiré, on les a fait revenir sur leurs pas jusqu’au lieu où s’est tenu le poll. On les y a fait rester une bonne partie de la nuit. On a même eu la hardiesse de faire venir sur la place d’armes deux pièces de campagne (quelques personnes nous assurent qu’il y en avait quatre) avec une troupe d’artilleurs. Des sentinelles ont parcouru hier soir et cette nuit les rues de cette ville, et pour récompense les soldats de leur courage à massacrer des victimes paisibles et sans armes, et leur faire oublier leur crime, on leur a donné du rum en abondance. Ce matin, avant six heures, les canons avaient disparu ainsi que les soldats.

Aujourd’hui, le poll s’est ouvert à 8 heures suivant l’ajournement; l’officier rapporteur ne s’y trouvait point. Il a été remplacé par M. Guy qui avait agit comme clerc du poll. – M. Tracey a reçu une voix, et à 9 heures il a été proclamé dûment élu.

[…]
On espère que la population de cette ville assistera aux funérailles des victimes – il en sera donné avis public.

Pour en savoir plus: Le 21 mai 1832, sur la rue du Sang par Gilles Boileau, revue Histoire Québec

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Extrait du Canadien,  2 octobre 1871

OBSÈQUES DE L’HON. L. J. PAPINEAU

Mercredi matin, le 26 sept. courant, un certain nombre des amis de l’Hon. L. J. Papineau sont partis de Montréal, pendant que d’autres partaient d’Ottawa et d’ailleurs, pour aller rendre les derniers devoirs à ce grand citoyen. Nous avons comptés parmi ceux qui allaient de Montréal les Hon. A. A. Dorion, L. A. Dessaules, M. Laframboise et MM J. Doutre, C. R. Rouer Roy, C. R, J. Bte Beaudry, D. E. Papineau, C. F. Papineau, Alex. Dufresne, E. Roy, Dr. J. Lemieux, A. Papineau, de St. Hyacinthe et J. G. Coursolles, d’Ottawa, alors à Montréal.

Photographie | Un coin du Château, Seigneurie de la Petite Nation, Montebello, QC, vers 1890 | MP-0000.962.3

Un coin du Château, Seigneurie de la Petite Nation, Montebello, QC, vers 1890

Après un voyage rendu très agréable par l’urbanité des employés de la Compagnie de Navigation d’Ottawa, et spécialement de MM. Sheppard et Bowie, nos amis sont arrivés vers trois heures à Montebello. Cette paroisse jetée entre les Laurentides et la Rive Nord de l’Ottawa, présentait un spectacle en harmonie avec le sombre évènement qui y amenait les étrangers. Le village forme la base d’un vaste amphithéâtre, s’étageant par les collines et les montagnes, sous un feuillage sombre vert, rouge foncé, puis rose, orange et diaphane. Le soleil à demi voilé, mais vivifiant et répandaient sur les magnifiques domaines  de M Papineau, des intermittences de lumière vive et pâle qui invitaient au recueillement. A moins de parcourir les résidences royales, où les trésors d’une nation ont été jetés sans compter pour  embellir la nature, il est impossible de voir rien de plus agreste et de plus coquet à la fois, de plus pittoresque et de plus velouté, que les grandes avenues et les sentiers sinueux, les promontoires formant une plaine, les grandes forêts et les bosquets, les rocs abrupts et les pelouses du manoir de Montebello. En dehors de la nature, avec ou sans parure, la maison est un château alliant aux formes antiques le confort des goûts modernes. Du fleuve, le premier objet qui frappe le regard, est un balcon, dans un grand pin, qui a l’air d’un nid d’oiseau.

Photographie | Un coin du Château, Seigneurie de la Petite Nation, Montebello, QC, vers 1890 | MP-0000.962.1

Un coin du Château, Seigneurie de la Petite Nation, Montebello, QC, vers 1890

Le corps de la bâtisse est à demi caché par deux tours élevées, qui paraissent d’autant plus hautes qu’elles sont  construites sur un cap qui forme un bec d’aigle sur la rivière et l’embrasse à droite et à gauche, à perte de vue. L’intérieur de la maison ne présente guère d’autres particularités saillantes, que la bibliothèque et une vaste entrée qui va d’un mur à l’autre, et qui semble être un emblème de l’hospitalité; car c’est une promenade sous abri, ou plusieurs causeurs peuvent se rencontrer et au besoin d’asseoir sur les couches moelleuses qui invitent au repos sur toute l’étendue de l’allée. La bibliothèque qui se compose de six à sept milles volumes, est placée dans l’une des tours et il est difficile d’imaginer un plus beaux choix de livres.

L’après-midi de mercredi fut naturellement consacré à parcourir les sentiers nombreux de la forêt, le labyrinthe d’arbuste et de fleurs, qui entoure la maison, le parc aux cerfs, la grande avenue qui fait un circuit d’un mille autour d’arbres gigantesques et séculaire, et enfin la chapelle mortuaire où la seconde génération des Papineau ne réclame plus que M. Augustin Papineau pour s’éteindre. Cette chapelle contenait déjà les restes de M. Joseph Papineau, père de Louis-Joseph, de madame L.-J. Papineau, de Gustave Papineau, et d’une vieille servante qui avait suivi la famille dans l’exil de 1837.

Photographie | Mausolée de la famille Papineau, Montebello, QC, dessin, copie réalisée vers 1890 | MP-0000.962.7

Mausolée de la famille Papineau, Montebello, QC, dessin, copie réalisée vers 1890

La chapelle est construire au milieu de la forêt, mais à peu de distance de la maison. Elle est en pierre brute, massive, et sans autre prétention que celle de défier le temps et de dire au passant: il faut mourir.

Photographie | Côté sud du Château Montebello, Montebello, QC, vers 1890 | MP-0000.962.2

Côté sud du Château Montebello, Montebello, QC, vers 1890

Jeudi dans la matinée, les étrangers arrivés dans la veillée et le matin, se rendirent en grand nombre, à la maison, où gisaient les restes vénérés du défunt. Parmi l’assistance, on remarquait Alonzo Wright, écr. membre des communes, pour le comté d’Ottawa, A. B. Eddy, écr., membre de l’Assemblée Législative de Québec, pour le même comté, Ed. Leduc, ecr., A. P., H. N. Raby, ecr., N. P. De St-André Avelin, Thos. Cole, de North  Nation Mills, Geo. Cameron écr. et M. Camaron ecr., de Thurso, M. Garneau d’Ottawa, Ed. St. Julien, S. Mackay, ecr.,  de St. Angelique, C. Major ecr., N. Tranchemontagne et M. Poulin de Montebello. Nous n’avons pu prendre notes d’un plus grand nombre  de personnes, en circulant dans la foule, et nous regrettons d’omettre les noms de beaucoup de citoyens qui méritaient ici une mention particulière.

Vers neuf heures, l’assistance se groupa près de la maison et l’Hon. A. A.  Dorion commença sous l’effet d’une émotion profonde et universellement partagée, l’oraison funèbre de l’illustre défunt. Il raconta, en termes empreints d’une chaleureuse admiration, la vie si active et si patriotique que chacun connaissait déjà, mas aimait encore à entendre. Après lui, T. S. Brown Ecuier, l’un des compagnons de M. Papineau, durant la période la plus accidentée de sa vie politique, exprima en anglais des sentiments dont chacun était heureux d’avoir l’écho par l’entremise d’un témoin occulaire.

M.  Brown retraça les évènements qui avaient amené l’insurrection et il fit ressortir le rôle de M. Papineau, dans les mouvements de l’opinion. Sans doute, le peuple s’émut à la parole ardente de ce grand patriote et s’achemina à son insu sur la pente de la résistance armée; et si les hommes pouvaient acquérir l’expérience des révolutions, on pourrait faire remonter à lui la responsabilité des infortunes qui accablèrent quelques familles. Mais personne ne peut acquérir ce genre d’expérience, car il est peu d’hommes qui aient le malheur de voir plus d’une révolution, dans leur vie. Mais encore, si M. Papineau avait pu calculer les bienfaits qui devaient ressortir de cette  tentative d’insurrection, il était trop généreux pour ne pas sacrifier sa vie pour d’aussi grandioses résultats.

L’Assemblée des six-comtés à St-Charles, 23 et 24 octobre 1837

En 1837, le système colonial qui régissait le Canada était le même pour les nombreuses colonies de l’Angleterre. C’est ici que fut introduit après 1837, le gouvernement responsable qui est une bénédiction, comparé à l’oligarchie bureaucratique d’alors. Peu à peu les colonies ont été dotées d’indépendance relative et aujourd’hui, il y a des millions d’hommes qui habitent ces diverses colonies anglaises, qui, s’ils connaissaient l’histoire du demi siècle qui est derrière nous, entoureraient ce cercueil de leur vénération et de leur gratitude, car c’est à lui qu’ils doivent leur forme de gouvernement et leur bien-être national.

Après ces deux discours, la funèbre procession se mit en marche, vers la chapelle mortuaire. Le deuil était porté par MM A. A. Dorion, Alonzo Wright, J. Doutre, A. B. Eddy, C. Major, L. Leduc, S. Mackay, et T. S. Brown.

La chapelle était tendue de noir et ornée d’immortelles et de feuilles de chênes, variées dans leurs couleurs, par la bise d’automne.

M. le curé Bourassa avait eu l’obligeance d’apporter là les registres de l’état civil et après la descente du cercueil dans la crypte de la chapelle, la famille et les principaux amis participèrent à l’enregistrement de l’inhumation. L’un des premiers noms inscrits sur ce régistre, fut celui du petit-fils du défunt, Louis-Joseph Papineau, fils de L. J. A. Papineau  qui, pour la première fois, mettait son nom au bas d’un document public.

La députation de l’Institut-Canadien a rapporté avec elle trois couronnes de fleurs violettes et blanches et de feuilles de chênes qui reposaient sur le cercueil et les ont apportées, pour en orner le portrait du défunt dans la salle de lecture de l’institution. M. Boisseau avec ses goûts d’artiste, a tiré un grand parti de ces reliques et beaucoup de personnes iront sans doute saluer la figure aimée de cette immortel patriote. (Pays)

Photographie | Louis-Joseph Papineau, Montréal, Qc, 1861 | I-849.0.3

Louis-Joseph Papineau, Montréal, Qc, 1861

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Déportation des Patriotes aux Bermudes [juillet 1838]

Montréal et Québec vers 1830 vu par Robert Auchmuty Sproule

La collection photographique William Notman (19e et 20e siècle)

L’histoire et le patrimoine de Québec – site de la CCNQ

Election mouvementée dans Québec Centre [Québec, 5 août 1872]

Extrait du Canadien, édition du 7 août 1872

BULLETIN ELECTORAL

QUEBEC CENTRE

La votation a eu avant-hier dans Quebec Centre et s’est terminée par l’élection de M. Cauchon (Joseph-Edouard Cauchon), à une majorité de 270 voix.

Joseph-Edouard Cauchon en 1875 par William James Topley. Source: Wikipédia et Bibliothèque et Archives Canada

Malgré les meilleures dispositions  dont ont pu faire preuve les chefs des deux partis, il y avait une telle excitation, une telle passion parmi le peuple, qu’il s’en est suivit des désordres où il y a eu du sang versé et même perte de vie.

Durant la première partie de la journée, il y avait égalité de force entre les partis, que la victoire a été longtemps indécise, et ce n’est que lorsque le parti Ross (James Gibb Ross) a vu que la victoire lui échappait, qu’il s’est alors livré à des excès qui comme toujours ont donné lieu à des représailles.

Les premiers désordres ont eu lieu vers une heure, au poll de la rue d’Aiguillon où un parti de forts à bras a essayé, sans succès, de s’emparer du poll.

Repoussés sur ce point, ils se sont organisés de nouveau, les uns armés de revolver, les autres d’assommoirs et de pierres, puis se sont précipités à l’improviste sur le poll de la rue Couillard. Là, la partie ne pouvant pas être égale, puisqu’au coups de revolvers, le parti Cauchon ne pouvait répondre que par des pierres.

James Gibb Ross vers 1880. Source: BANQ et Wikipédia

Ce dernier poll tomba donc entre les mains du parti Ross, mais l’officier rapporteur a pu s’échapper avec ses livres. Ce poll, en conséquences, a dû  être clos à 2 1/4 heures.

Le parti Cauchon chassé sur ce point s’est organisé s’est dirigé en forces sur le faubourg Saint Jean, et s’est emparé des polls; mais là, comme dans la rue Couillard, les officiers rapporteurs ont pu se retirer avec leurs livres, et la votation a été arrêtée.

De sorte que vers trois heures de l’après-midi, les polls, moins deux ou trois, ont dû se fermer, mais partout les officiers rapporteurs ont pu emporter avec eux leurs livres intacts.

La foule, dans le paroxysme  de la fureur, et n’ayant plus à suivre les péripéties de la votation, crut n’avoir rien de mieux à faire que de s’organiser en camps de Cauchon et de Ross, et de se livrer des combats où l’ont fit un libre usage de revolvers, de pierres et de lèche coquins.

Ce triste genre d’amusements se continua jusque vers 7 1/2 heures du soir, et le nombre de ceux qui ont reçu des blessures a dû être assez grands, car à chaque pas on rencontrait des combattants couverts de sang, la figure toute meurtrie.

La passion était portée à un tel point parmi cette foule compacte et furieuse, qu’on eut dit qu’elle ne désirait que du sang et rien d’autre chose que du sang.

Malheureusement, le tout ne s’est pas borné à des blessures de peu de gravité; nous avons à enregistrer une perte de vie: James Grandle, fabricant de voile, du Cap Blanc, appartenant  au parti de Ross, et porteur d’un drapeau, reçu une balle dans le côté gauche qui mit fin à ses jours.

La police  a bien fait son devoir en cette occasion, mais le nombre de combattants était si grand, le combat était engagé sur tant de points différents, qu’elle était, pour ainsi dire, impuissante et ne pouvait rétablir l’ordre par tout à la fois.

Les endroits où les combats se sont engagés avec le plus d’acharnement ont été les alentours du cimetière anglais, sur la rue Saint Jean. Certains des combattants s’étaient réfugiés dans ce cimetière et abrités par les murs et les arbres qui s’y trouvent, ils déchargeaient leurs revolvers sur leurs ennemis qui étaient dans la rue, sans être exposés aux coups de ces derniers.

Parmi ceux qui ont été le plus grièvement blessés, se trouve M. Pope, qui représentait M. Cauchon au poll de la rue Couillard. Ce monsieur a reçu un coup d’assommoir, qui l’ont mis dans un bien triste état.

Un jeune Fitzpatrick a reçu une balle dans la joue.

Un M. Frenette a eu la peau de la tête sillonnée par une balle.

Clavet, Ernst et Robitaille, de la police provinciale, ainsi  que deux autres de leurs confrères, ont été sérieusement maltraités.

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Un jeu dangereux [Québec, été 1869]

Comment déranger les députés [Québec, 12 février 1836]

Explosion au Parlement [Québec, 11 octobre 1884]

Robert Chambers, le dernier maire anglophone de Québec (1809-1886)

Aram Jules Pothier, lieutenant-gouverneur du Rhode Island [7 avril 1897]

En avril 1897, un canadien-français s’illustrait sur la scène politique du Rhode Island.

UN CANADIEN-FRANCAIS

Gouverneur du Rhode Island

La Patrie, 8 avril 1897

Une dépêche de Woonsocket, R. I. , reçue ce matin, nous apprend que M. Aram J. Pothier a été élu lieutenant-gouverneur du Rhode Island par une majorité de 2,079 voix, sur un vote total de 35,571.

Cette bonne nouvelle sera reçue avec un vif plaisir dans la Province de Québec, dans la Nouvelle-Angleterre, dans l’Ouest, partout, enfin, où habitent les nôtres.

A  »La Patrie », nous avons toujours porté beaucoup d’intérêt à la cause française aux États-Unis, et l’élection de M. Pothier nous prouve que le mouvement de naturalisation si vigoureusement poussé depuis quelques années, a donné aux Canadiens-Français de la Nouvelle Angleterre une importante politique sociale que personne ne peut contester.

Ce triomphe d’un de nos compatriotes nous prouve aussi que les habitants du Rhode Island  nous respectent et nous estiment.

M. Pothier voudra bien agréer nos plus cordiales félicitations.

Extrait de La Patrie, 8 avril 1897

Aram Jules Pothier, photo non-datée. Source: Library of CongressIl est né le 26 juillet 1854 à à Saint-Chrysostôme (Montérégie), fils de Jules et de Domitilde Dallaire.

Jules-Aram Pothier est né le 26 juillet 1854 à Saint-Jean-Chrysostôme, fils de Jules Pothier et de Domitilde Dallaire.

Élu maire de Woonsocket en 1893, il a été ensuite lieutenant-gouverneur du Rhode Island de 1897 à 1898. Par la suite, il a été gouverneur du Rhode Island de 1909 à 1915, puis de 1924 à 1928. Il est décédé le 4 février 1928 à Woonsocket.

A Woonsocket, la Pothier elementary school porte son nom.

Bibliographie

Erik Eckilson [En ligne] Aram Pothier [Page consultée le 8 avril 2012] Adresse: http://www.woonsocket.org/index.html

Le Monde illustré, 24 avril 1897, p. 820 et 821

Martin Pâquet. « Un rêve américain : Aram-Jules Pothier, gouverneur du Rhode Island » Cap-aux-Diamants : la revue d’histoire du Québec, n° 61, 2000, p. 27-32. Adresse URL: http://www.erudit.org/culture/cd1035538/cd1043394/8565ac.pdf

National Governors Association[En ligne] Rhode Island Governor Aram Pothier [Page consultée le 8 avril 2012] Adresse URL

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18 décembre 1874: élection d’un natif de Mascouche à la mairie de Los Angeles

John F. Vachon, photographe [États-Unis, 1914-1975]

Toponymie: le Québec à travers le monde (en route!)

Eugène Brosseau, champion américain de boxe amateur [1916-1917]

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Les Franco-Américains au 19e et au 20e siècle: témoignages (première partie)

Les Franco Américains au 19e et au 20e siècle: témoignages (deuxième partie)

Comment déranger les députés [Québec, 12 février 1836]

Le 12 février 1836, un journaliste de mauvaise humeur, Philippe-Ignace-François Aubert de Gaspé,  décida de perturber quelque peu les débats parlementaires. Il avait eu quelques semaines auparavant une altercation avec le député de Yamaska, le Dr Edmund Bailey O’Callaghan. Cela lui avait valu un séjour d’un mois en prison.

Aubert de Gaspé est par la suite revenu à Québec, voulant se venger de l’affront qu’on lui avait fait. Il décida donc de perturber les débats en utilisant une méthode… très odorante.

Il se rendit une première fois au parlement (avec un complice?), pris l’échelle, monta et tenta de projeter à l’intérieur une bouteille contenant de l’asa foetida. Il réussit à casser les deux premières vitres d’une triple vitre, mais la bouteille demeura entre la deuxième et la troisième vitre où on l’a trouva le matin suivant.

In the course of last night, some evil disposed person or persons, attempted to throw a pint bottle of assafoetida, through one of the windows of the Sitting Hall of the Assembly, so that it might fall upon the stove. The ladder, used for lighting the lamps, at the door of the building,  was taken to enable the perpetrator to reach the windows, and his knowledge of the locale appeared to be perfect, as the panes he broke were directly above one of the stoves, but he had not calculated upon the resistance of tripple windows, for having fractured two panes of glasse, the third resisted the bottle, which fell, broken, between the inner and the center ??shes, where it was found this morning by the Messengers. The perpetrators, probably were alarmed, as they absconded without effecting their purpose; had a few drops of the liquid fallen upon the stove, the effluvia would have prevented the Hall from being used for weeks. As it is, this wanton infraction of the privileges of Parliament, has been attended with no more serious consequences than the fraction of two panes of glass, which have been already replaced. Source. Quebec Mercury, 11 février 1836.

Pourquoi une bouteille d’asa foetida? Parce que cette charmante plante dégage une odeur d’oeufs pourris.

N’ayant pas eu l’effet escompté, Aubert de Gaspé fit une deuxième tentative deux jours plus tard, avec le journaliste de l’Ami du Peuple, Napoléon Aubin, le 12 février. L’important, c’est de persévérer, à ce qu’il parait. On distribua l’asa foetida dans le parlement.

The mischeivous attempt of stifling the members of the Assembly out of their Hall, was again attempted last night and we are sorry to say with more success than on the former occasion, as assafoetida was sprinkled in different parts of the House. The person, we learn, has been seen and discovered, and the matter will be before the House this evening. The fellow, be he whom he may, who could be guilty of so low an annoyance, deserved to be visited with as severe a punishment as the House can inflict. Source. Quebec Mercury, 13 février 1836.

D’autres sources mentionnent que l’asa foetidia a plutôt été mis dans le poêle.

Malheureusement pour Aubert de Gaspé, cette fois-ci, un témoin le dénonça.

Pour éviter la prison, Aubert de Gaspé fuit alors au manoir de son père, Philippe-Joseph Aubert de Gaspé, à St-Jean-Port-Joli.  Il en profita pour rédiger L’influence d’un livre, le premier roman de notre littérature. Il partit ensuite pour Halifax, où il décéda le 7 septembre 1841.

Aubert de Gaspé a quand même réussi à emmerder joliment les députés, cette fois-là…

Bibliographie

Assemblée nationale du Québec [en ligne] Chronologie parlementaire depuis 1791 (1835-1836) [Page consultée le 5 février 2012] Adresse URL

Daniel Perron. « Gaspé fils, romancier et journaliste en Louisiane» Cap-aux-Diamants : la revue d’histoire du Québec, n° 68, 2002, p. 55

David M. Hayne.  «Philippe-Ignace-François Aubert de Gaspé» L’Encyclopédie canadienne, Adresse URL

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Explosion au Parlement [Québec, 11 octobre 1884]

Ce n’est pas tout le monde qui apprécie le tramway (Québec, 2 octobre 1865)

L’Incendie de l’asile de Beauport, 29 janvier 1875

Une visite de la prison de Québec en 1835

Le meurtre d’Achille Taché, seigneur de Kamouraska (31 janvier 1839)

La petite histoire du crime: la bande à Chambers (Québec et sa région 1831-1835) Première partie

10. Athanase David (1882-1953): un acteur de la promotion et de la protection du patrimoine

Au Québec et ailleurs, on nomme des routes, des rues, des bâtiments et des parcs en l’honneur de personnes qui ont marqué notre histoire. Cette série de billets a pour but de vous faire découvrir ces gens.

Un édifice à Saint-Jerôme, un pavillon de l’UQAM, un croissant à Sainte-Agathe-des-Monts, un pont à Bois-des-Filion, une rue à Mirabel et le village de Val-David sont nommés en son honneur. Qui était-il?


Études et entrée en politique

Impression | Hon. Louis Athanase David, secrétaire provincial du  Québec | M20111.73 Louis Athanase David naît à Montréal le 24 juin 1882. Il est le fils de Laurent-Olivier David (journaliste et politicien) et d’Albina Chenet. Son parrain est l’écrivain Louis Fréchette. (Réf) Il a étudié au collège Sainte-Marie puis à l’Université Laval à Montréal, en droit. Il est reçu au Barreau en 1905
Il épouse en 1908 Antonia Nantel, fille de Guillaume-Alphonse Nantel (politicien, écrivain et journaliste). Avocat de formation, Athanase David a fait carrière en politique, étant élu sous la bannière libérale dans Terrebonne (1916-1936 et 1939-1940).

La promotion des arts et du patrimoine

Athanase David est secrétaire et registraire de la province de Québec, de 1919 à 1936. Grâce à lui, le gouvernement pose plusieurs actions pour le rayonnement des arts, la conservation et la diffusion du patrimoine et l’éducation. Voici quelques exemples.

  • 1920. Création du Bureau des archives de la province de Québec. Pierre-Georges Roy est nommé archiviste de la province. Cela amène la publication du Rapport de l’archiviste (publication de documents d’archive), au classement et à l’enrichissement du corpus archivistique de la province par l’ajout de documents, etc .. Le Bulletin des Recherches historiques, fondé par Pierre-Georges Roy, est lié dès 1923 au Bureau des Archives de la province de Québec. Des inventaires archivistiques sont publiés. Grâce à Athanase David et Pierre-Georges Roy, les archives de la province sont mieux organisées et connues. Cet organisme a évolué pour devenir de nos jours Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BANQ).
  • 1922 : Promulgation de la Loi relative à la conservation des monuments historiques et des objets d’art ayant un intérêt historique ou artistique. De cette loi découle la création de la Commission des monuments historiques aujourd’hui appelée Commission des biens culturels. Il s’ensuit des publications et des inventaires du patrimoine québécois grâce à la collaboration de Gérard Morisset.
  • Toujours en 1922, le gouvernement Taschereau adopte la Loi créant les école des Beaux-arts de Québec et de Montréal  et la Loi pour encourager la production d’œuvres littéraires ou scientifiques. Athanase David instaure les Concours littéraire et scientifique, ancêtre des Prix du Québec, dont un des prix porte son nom.

Le prix Athanase-David est accordé à un écrivain pour l’ensemble de son œuvre. Les genres littéraires reconnus aux fins de ce prix sont le conte, la nouvelle, la poésie, le récit, le roman, la dramaturgie, la bande dessinée, l’essai, la critique littéraire, le journalisme et toutes les formes de littérature pour la jeunesse. (Réf 1 et 2 )

Il est décerné depuis 1968.

Quelques récipiendaires : Victor-Lévy Beaulieu, Anne Hébert, Réjean Ducharme, Yves Thériault, Marie-Claire Blais, Gabrielle Roy, Marcel Dubé, Félix-Antoine Savard.

Durant son mandat, le gouvernement a accordé un soutien monétaire à la Maison des étudiants canadiens à Paris et a octroyé des bourses à des étudiants pour qu’ils aillent parfaire leur éducation en Europe et ce, dans plusieurs disciplines comme la musique, les lettres, les sciences sociales et la médecine. Gérard Morisset a bénéficié d’une de ces bourses.

Des organismes culturels (Monument national, Conservatoire national de musique, etc)  ainsi que le Programme d’encouragement à la littérature et aux beaux-arts dans les écoles primaires ont aussi pu bénéficier du soutien de l’état.

Athanase David a participé, avec son épouse, à la fondation de l’Orchestre symphonique de Montréal (1934).


Entre 1940 et 1954, il est est sénateur.


Il est décédé à Montréal le 26 janvier 1953.


Athanase David est le grand-père de la politicienne Françoise David.

Honneurs
Il est fait chevalier de la Légion d’honneur
en 1923, officier en 1925 et commandeur en 1934.


Écrits
En marge de la politique. Montréal. Lévesque, 1934. 181 pages. (recueil de discours)

Conclusion
Le passage en politique d’Athanase David a permis de donner un certain élan à la préservation et la diffusion du patrimoine et de l’histoire du Québec grâce à un organisme comme le Bureau des Archives de la Province de Québec. La
Loi relative à la conservation des monuments historiques et des objets d’art a été une des premières étapes dans la protection du patrimoine du Québec par le gouvernement. Il a aussi participé à la promotion de la littérature avec l’instauration de prix littéraires. Les années 20 sont définitivement intéressantes pour ceux qui s’intéressent à l’apport du gouvernement à la protection du patrimoine…

Webographie

Gouvernement du Québec [en ligne] Qui était Athanase David? (1882-1953) [Page consultée le 6 mai 2010] Adresse URL.

Gouvernement du Québec [en ligne] Qui était Athanase David? (1882-1953) [Page consultée le 6 mai 2010] Adresse URL.

Wikipédia [en ligne] Laurent-Olivier David [Page consultée le 6 mai 2010] Adresse URL.

Wikipédia [en ligne] Athanase David? [Page consultée le 6 mai 2010] Adresse URL.

Assemblée nationale du Québec  [en ligne] Athanase David? [Page consultée le 6 mai 2010] Adresse URL.

Fernand Harvey [en ligne] La politique culturelle d’Athanase David 1919-1936 [Page consultée le 6 mai 2010] Adresse URL. Paru dans le Cahier des Dix, no 57 (2003) p.31 à 83

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