…et un soupçon de XXe siècle.
Débutons d’abord par un extrait de l’Opinion publique du 14 septembre 1871

Destruction de la porte Saint-Louis, extrait de l’Opinion publique, 14 septembre 1871. La garnison britannique quittait Québec le mois suivant.
LES DEMOLITIONS À QUEBEC
On commence à démolir Québec; la vieille capitale est forcée de se résigner aux exigences du commerce, de sacrifier son passé aux besoins du présent. La porte prescott qui était une grande incommodité est déjà disparue, et on se propose de faire subir le même sort à plusieurs autres antiquités militaires. Quelques adorateurs passionnés du passé pleurent de voir démolir leur vieux Québec si pleins de souvenirs, mais si ce travail de démolition se borne à faire disparaître quelques vieilleries militaires, ce ne sera pas un si grand mal.
Pour nous, nous pardonnerons facilement à Québec d’avoir trois ou quatre portes de moins et autant d’industries et de manufactures de plus, moins d’apparence guerrière et plus d’activité commerciale, moins de canons, mais plus de balles de marchandises, moins de soldats, mais plus d’ouvriers et d’industriels.
A l’époque, on a détruit les portes du Palais, Saint-Louis, Prescott et Hope. Puis est arrivé Lord Dufferin qui a voulu préserver et mettre en valeur le patrimoine de Québec. On a entre autre reconstruit la porte Saint-Louis, en l’adaptant à la vie moderne et on a construit une nouvelle porte, la porte Kent.
Les images suivantes témoignent des changements apportées aux portes de Québec au XIXe siècle.
Porte du Palais
Érigée en 1690, elle est reconstruite en 1748 puis en 1830-1831 pour être définitivement démolie en 1873. Localisation: Côte du Palais.

Porte du Palais, 1829 par James Pattison Cockburn. Crédit: Bibliothèque et Archives Canada, no d’acc R9266-121 Collection de Canadiana Peter Winkworth

Porte du Palais, 16 juillet 1829 par James Pattison Cockburn. Crédit: Bibliothèque et Archives Canada, no d’acc R9266-118 Collection de Canadiana Peter Winkworth
Porte Saint-Jean
La première porte Saint-Jean a été construite en 1693. On l’a reconstruit à quelques reprises pour la démolir en 1898. L’actuelle porte date de 1939. Localisation.
Porte Saint-Louis
La première porte Saint-Louis a été construite en 1693 et la deuxième en 1745. La porte fut démolie en 1871, puis reconstruite en 1878. Localisation

Porte Saint-Louis vers 1930. BANQ, Fonds de l’Action catholique http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2990865
Porte Prescott
Érigée en 1797 et démolie en 1871. On a construit en 1983 une passerelle à cet endroit.

La porte Prescott par Thomas Wakeman vers 1850. Crédit: Bibliothèque et Archives Canada, no d’acc 1996-288-2

Porte Prescott. Peinture réalisée vers 1873 par William Ogle Carlile. Crédit: Bibliothèque et Archives Canada, no d’acc 1992-616-17
Porte Hope
Construite en 1786 et détruite en 1871, elle était située en haut de la Côte de la Canoterie (localisation).
Porte Kent
Érigée en 1878-1879 (localisation).
Et il faut aussi mentionner la porte Dalhousie, de la Citadelle de Québec vers 1827 (on s’en reparle).
Bibliographie
Commission de la Capitale nationale [En ligne]01 – La porte Kent, 06 – La porte Saint-Louis [Page consultée le 6 juin 2012]
Commission de la Capitale nationale [En ligne]À l’entrée de la haute-ville, l’intimidante porte Prescott [Page consultée le 6 juin 2012]
James McPherson LeMoine. Histoire des fortifications et des rues de Québec. Québec, Typographie du Canadien, 1875, 52 pages.
Wikipédia. [En ligne] Les portes de Québec. [Page consultée le 6 juin 2012]
« Lord Dufferin contre les Goths et les Vandales » par Christina Cameron
Cap-aux-Diamants : la revue d’histoire du Québec, n° 1, 1987, p. 37-40.
« Une ouverture sur l’histoire » Serge Rouleau. Continuité, n° 106, 2005, p. 43-45.
Yvon Desloges, André Charbonneau, Jacques Castonguay, Serge Bernier, Larry Ostola. Québec ville militaire 1608-2010. Art Global, Montréal, 2008, 352 pages.
Billets reliés
Québec en 1870 par le photographe Louis-Prudent Vallée (1837-1905)
Le château disparu (Château Saint-Louis à Québec)
Le domaine Spencer Wood (auj. Bois de Coulonge), Québec
Les blockhaus [XVIIIe et XIXe siècle]
Photographie: Les Livernois (Québec, 1856-1974)