Patrimoine: des prisons qui ont une deuxième vie (deuxième partie)

Les prisons sont des lieux d’ordre et de justice. Au fil des années, elles tombent en désuétude. Qu’en fait-on alors? Voici deux exemples de reconversion de prison au Québec. Pour finir, nous allons voir l’exemple d’une prison patrimoniale dont l’avenir est loin d’être assurée. Deuxième billet d’une série de deux.

Prison Pied-du-Courant, Montréal

La prison a été construite en 1830 et 1835. Plusieurs Patriotes y sont emprisonnés en 1838-1839. Elle ferme en 1912. C’est alors la prison de Bordeaux, nouvellement construite, qui prend le relais. Depuis 1921, l’édifice abrite les locaux de la SAQ (Société des alcools du Québec). On y trouve aussi la Prison-des-Patriotes où l’on peut en savoir plus sur l’histoire des Patriotes. En 1978, l’édifice a été classé site historique par le gouvernement québécois.

Pour en savoir plus: Luc Noppen, 1991.  »Prison des Patriotes » in Les chemins de la mémoire, tome II, p.150 à 154.

Maison Gomin, Québec

D’abord prison pour femmes, la Maison Gomin a été bâtie en 1931. Elle porte à l’origine le nom de Refuge Notre-Dame-de-la-Merci et est administrée par les religieuses du Bon-Pasteur. Gomin fait référence au docteur Anet Gomin (?-1665). . La maison ferme ses portes en 1992. La ville de Sainte-Foy (qui fait maintenant partie de Québec) reconnaît sa valeur patrimoniale en 2001 en lui conférant le titre de  »site du patrimoine ».  La Maison Gomin est maintenant un centre commémoratif qui comprend, entre autres, un funérarium.

Un avenir loin d’être garanti…

Prison Winter, Sherbrooke

Frederic Preston Rubidge a dessiné les plans de cette prison qui a été construite entre 1865 et 1867 et qui a fermé ses portes en 1990. Il s’agit d’un des plus vieux édifices de Sherbrooke. La prison Winter a été, au cours de son histoire, le  lieu  »de six pendaisons, du lieu de résidence de pensionnaires célèbres (tels, en 1889, le légendaire hors-la-loi de Lac-Mégantic Donald Morrison et, en 1913, le meurtrier millionnaire new-yorkais Harry Thaw) et de multiples évasions ».  (La Tribune, Denis Messier en liberté,  19 avril 2008, p. S39). En 2006 et 2007, la prison était le lieu d’expositions artistiques. Malheureusement, l’édifice ne satisfait pas aux normes de sécurité de la Régie du bâtiment et a fermé en 2007. (La Tribune, Daniel Forgues,  6 mai 2008, p. 9). En 2008, l’organisme Héritage Canada place cette prison dans sa liste des 10 bâtiments les plus menacés au Canada. Des projets pour faire revivre ce bâtiment sont à l’étude, mais il n’y a rien de concret pour le moment.

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