Généalogie de l’énigmatique Charles Chambers (deuxième partie)

Suite du billet Généalogie de l’énigmatique Charles Chambers (première partie)

Dans son article La Bande de Chambers  paru en 1919 dans Les petites choses de notre histoire. Sixième série, 1919, Pierre-Georges Roy dit que Charles Chambers avait un frère, Robert. C’est ce Robert Chambers qui sera le dernier maire anglophone de Québec. Or, en relisant le témoignage de George Waterworth, complice de Charles Chambers et délateur, on trouve une information intéressante. Contexte: Il s’agit du procès de Pierre Gagnon pour le vol de la chapelle de la Congrégation de Québec, vol auquel a participé également Georges Waterworth et Charles Chambers. Le témoin explique comment on a disposé du fruit du vol.

Extrait du Quebec Mercury du 30 mars 1837, p.2.

Before we went to Broughton I bought a small keg from Gaspard Garneau, Chamber’s brother-in-law, to hold some spirits, Chambers sent me again to the same man to buy a larger one, to put the things into.

Marie Caroline Chambers a épousé Gaspard Garneau à Québec en 1825.

Elle est la fille de Frederic et Marie Wagner.

Frederic Chambers et Marie Wagner se sont épousés à Montréal le 15 novembre 1802 à la Anglican Christ Church Cathedral. Frederic était majeur, mais pas Marie. Un Henry Wagner est témoin, probablement le père de Mary.

Leurs enfants:

Cecilia, née 28 janvier 1804 Montréal (Anglican Christ Church Cathedral,Actes). Peut-être décédée vers le 13 mai  1830 (Montréal (Presbyterian Saint Paul). L’acte mentionne que la défunte avait 26 ans, ce qui concorde.

Marie Caroline, née le 23 octobre 1805 à Terrebonne (St-Louis-de-France). Elle  est décédée le 22 mars 1853 à St-Roch, Québec , à l’âge de 47 ans et (?)  mois.  Elle a épousé Gaspard Garneau à Québec

Marie Henriette, née le 3 juillet 1808, baptisée dans la religion catholique le 23 mars 1835 à Saint-Roch, Québec.

Elizabeth, née le 15 octobre 1814 à Odelltown, baptisée à la cathédrale Notre-Dame de Montréal le 15 mars 1818. Épouse Edouard Robitaille le 12 février 1833 à St-Roch, Québec. Robert Chambers est l’un des signataires de l’acte de mariage. Décède le 6 juin 1834 à Québec, à l’âge de 21 ans.

John décédé le 2 juin 1820 (Montréal (Anglican Christ Church Cathedral,Actes)

*

Mary Wagner  décède à Montréal le 3 décembre 1817  (Montréal (Anglican Christ Church Cathedral,Actes)

Frederic Chambers se remarie avec Elizabeth Christler (Grysler) le 18 octobre 1827  à  Montréal (Anglican Christ Church Cathedral,Actes)

Ils auront au moins trois enfants:

Elizabeth née le 23 janvier 1830 et décédée le 22 mars de la même année. (Anglican Christ Church Cathedral,Actes)

John né 13 février 1831 Montréal (Anglican Christ Church Cathedral,Actes). Décédé le 15 avril 1831, (Anglican Christ Church Cathedral,Actes)

et

Cécile, baptisée le 6 août 1833 et décédée le 17 août  de la même année à St-Roch, Québec, âgée de 18 mois, donc née vers février 1832.

Marie Caroline et Cécile = actes retrouvés dans les registres catholiques. Les autres, chez les anglicans.

Fait intéressant, Frederick Chambers est décédé à St-Roch, Québec, le 10 août 1844, âgé de 65 ans. Charles Chambers habitait St-Roch. Aussi, si l’on compare la signature de Frederick Chambers, sur son acte de mariage, ainsi que celle sur le contrat de mariage de Charles Chambers et Julie Gagné (1834), on constate de grandes similitudes. Aussi, comme je l’ai souligné précédemment, on retrouve dans l’acte de mariage le 21 novembre 1825 de Caroline Chambers et de Gaspard Garneau à Québec la signature de Robert Chambers.

Mon hypothèse est donc que Robert Chambers et Hannah Kelly ont élevé à Québec, certains ou tous les enfants de Mary Wagner et Frederic Chambers, après le décès en 1817 de Mary. C’est pourquoi certaines sources désignent Charles et Robert Chambers comme étant frères et que Robert Chambers signe le contrat de mariage de Caroline. Robert et Frederic seraient-il frères?

Je n’ai pas encore retrouvé les actes de naissance de certains des enfants de Mary Wagner et Frederic Chambers, dont celui de Charles. Ces enfants n’ont visiblement pas été baptisés à la Anglican Church de Montréal, lieu où plusieurs des mariages, naissances et inhumations des Chambers ont eu lieu.

à suivre…

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Robert Chambers, le dernier maire anglophone de Québec (1809-1886)

Régis Labeaume est le 37e maire qu’a connu la ville de Québec (voir liste des maires). Aujourd’hui, je vais vous présenter brièvement le 17e homme à occuper cette fonction, Robert Chambers.

Formation

Robert Chambers est né à Hull le 17 mars 1809. Il apprend le métier d’avocat auprès de maitre Hector-Siméon Huot, à Québec et est reçu au barreau le 14 juin 1834. Il va pratiquer le droit à Québec pendant près de 50 ans.

Robert Chambers / Livernois Québec . -V. 1860 Source: BANQ.

Robert Chambers / Livernois Québec . -V. 1860 Source: BANQ.

Un scandale

Peu de temps après son entrée au barreau, plusieurs procès (meurtre, vols) sont intentés contre Charles Chambers, marchand de bois, habitant lui aussi Québec. Reconnu coupable de vol  chez une dame Montgomery en 1837, Charles condamné à mort. Cette sentence est commuée en  déportation. Pour en savoir plus sur cette affaire, consultez les billets suivants: La bande à Chambers 1, 2, 3 et 4 et La déportation d’après les registres d’écrous des prisons de Québec (Bas-Canada, 19e siècle). Certaines sources affirment que Robert et Charles sont frères. Selon mes recherches, ils s’agissaient peut-être de cousins, mais pas de frères.

La même année paraît  Révélations du crime de Cambray et ses complices qui relatent les crimes de la bande de Charles Chambers. Cet écrit est l’oeuvre d’un confrère de Robert Chambers, François-Réal Angers. Chambers devient ici Cambray, peut-être pour

ne pas nuire à la réputation du frère de Charles Chambers, l’avocat Robert Chambers, qui jouissait d’une réputation fort honorable. (Les Révélations du crime ou Cambray et ses complices, Editions Nota Bene, 2003,p.6 présentation de Gilles Dorion).

Une carrière en politique

Malgré le scandale, Robert Chambers parvient à exercer son métier d’avocat et à garder l’estime de ses concitoyens. En 1872, il est élu échevin du quartier Jacques-Cartier. Il siège sur plusieurs comité (chemin, finances, de la Traverse et des règlements) et est nommé pro-maire en 1876-1877. En 1878, il devient maire de Québec, poste qu’il occupera pendant deux ans.

Peu de temps après son entrée en fonction, il fait face à une sérieuse crise. Des hommes engagés pour construire des édifices pour le gouvernement ont voulu réclamer une augmentation de salaire. Le gouvernement leur en a offert une, augmentation qui a été refusée. S’en est suivi de la casse. Le premier ministre Henri-Gustave Joly de Lotbinière a même été attaqué. La situation s’est envenimée et Chambers a dû proclamer la loi sur l’émeute. Pour un récit plus complet des événements, je vous réfère à l’article Québec au printemps 1878: crise constitutionnelle et émeute communiste – Une page reléguée aux oubliettes de l’histoire paru dans le Devoir.

Aussi, au cours de son mandat, on note l’inauguration de la terrasse Dufferin, le 9 juin 1879. On peut voir quelques gravures représentant l’événement dans le journal L’Opinion publique (cliquez ici, puis sélectionnez 26 juin 1879).

Inauguration de la terrasse Dufferin, Québec, 1879. Album de la Princesse Louise. Source: Bibliothèque et Archives Canada

Inauguration de la terrasse Dufferin, Québec, 1879. Album de la Princesse Louise. Source: Bibliothèque et Archives Canada

Robert Chambers s’est retiré de la vie publique en 1880 et il est décédé le 1er janvier 1886.

Bibliographie

Louis-Marie Côté. Les maires de la vieille capitale. Québec, Société historique de Québec, 1980, 122 pages. Adresse URL

Pierre-Georges Roy. Les avocats de la région de Québec, Lévis, Le Quotidien, 1936, 566 pages . Adresse URL

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