Ce billet a pour but de présenter quelques villages québécois disparus. Nous expliquerons brièvement ce qui a mené à leur disparition et ce qui en subsiste aujourd’hui.
Laguerre (canton de Godmanchester) près de St-Anicet, Montérégie
Le village de Laguerre (situé dans le canton de Godmanchester fut fondé au milieu des années 1820 près de la rivière La Guerre. Il attira des colons majoritairement d’origine écossaise, grâce au commerce du bois. Le village se développa: il y avait un bureau de poste, un magasin général, etc. 12 rues avaient été tracées. Or, la ressource se raréfia après 30 ans. Comme on ne pouvait compter sur l’agriculture pour subsister, les gens commencèrent à quitter le village à partir des années 1850.
De ce village subsiste quelques traces: les ruines d’une église protestante et d’un presbytère construits vers 1850, un cimetière, des bâtiments agricoles ainsi qu’un manoir.
Bibliographie
Fortin, Barclay, Village abandonné de Godmanchester, Page consultée le 20 avril 2011.
Mongrain, Guy et Claire Poitras. Le village abandonné de Rivière-La Guerre. Étude comparative. INRS-Urbanisation, Culture et Société, Juin 2009. Note: On y retrouve des gravures représentant Godmanchester et plusieurs cartes.
Val-Jalbert, Saguenay-Lac-Saint-Jean
En 1901, la Compagnie de pulpe de Ouiatchouan fut fondée par l’homme d’affaires Damase Jalbert près de la rivière Ouiatchouan. Or, Jalbert décéda en 1904. Des Américains devinrent propriétaires de l’entreprise qui fut ensuite rachetée par Julien-Édouard-Alfred Dubuc qui fit faillite en 1922. William Price se porta alors acquéreur de ses actifs. Or, les années qui suivirent furent difficiles. La demande pour la pulpe baissa, ce qui mena à la fermeture de la pulperie en 1929. L’exode commença.
De 1927 à 1929, 220 personnes quittent le village puis, un an plus tard, 450 autres partent. En 1930, il ne reste que 50 familles (réf)
La Quebec Pulp and Paper Corporation rachèta les installations, mais fit faillite en 1942.

Usine de pâte, chute Ouiatchouan, Val-Jalbert, Lac-Saint-Jean, QC, vers 1903
Val-Jalbert connaît une seconde vie depuis qu’il a été transformé en village historique suite à des travaux réalisés entre 1960 et 1986. On y recrée la vie au village durant les années 20. Il subit depuis 2010 une cure de revitalisation.

Le village de Val-Jalvert en 2007. On voit ici le couvent. Source: Michel Filion sur Flickr
Val-Jalbert a été classé village historique en 1996.
Bibliographie
Gagnon, Gaston, »Val-Jalbert, la valorisation touristique d’un patrimoine du XXe siècle », Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française, Page consultée le 20 avril 2011.
Goulet, Laurent, »Val-Jalbert, un village industriel et un symbole de modernité au début du XXe siècle », Encyclobec, Page consultée le 20 avril 2011 [12 mai 2015- hors-ligne].
St-Jean-Vianney, Saguenay-Lac-Saint-Jean
Dans la nuit du 4 au 5 mai 1971, un important glissement de terrain eut lieu à Saint-Jean-Vianney. 40 maisons furent enlisées dans la boue, mais surtout, 31 personnes décédèrent.
Le spectacle qui s’offre aux premiers secouristes arrivés sur les lieux est dantesque : dans une mer de boue, les maisons, ponts, routes, poteaux électriques et autres voitures sont doucement traînés dans un immense gouffre, induit par le glissement de terrain, long d’un kilomètre et demi, large de 400 mètres et d’une profondeur de 30 mètres. (réf)

Une du journal LAction, 5 mai 1971
Les survivants furent relocalisés et des maisons déménagées à Arvida.
Bibliographie
Dossier en ligne des archives de Radio-Canada
Images de la tragédie sur le site J’ai la mémoire qui tourne
Wikipédia. Saint-Jean-Vianney. Page consultée le 21 avril 2011.
Saint-Cyriac, Saguenay-Lac-Saint-Jean
Près du lac Kénogami, il y avait jadis la paroisse de Saint-Cyriac. Il y eut des colons dès les années 1870. Les habitants étaient en majorité des agriculteurs, tandis que d’autres travaillaient pour l’industrie forestière ou bien aux barrages. Mais le village ne put se développer pleinement. On construisit deux barrages, Portage-des-Roches et Pibrac, ce qui fit remonter le niveau du lac Kenogami. Saint-Cyriac fut touchée par les inondations qui causèrent bien des dégâts (le chemin de fer dût être reconstruit). L’agriculture n’était plus possible dans ce coin. Les gens partirent donc. C’était en 1924. On peut toujours voir l’église du village, construite entre 1902 et 1905. La valeur historique du site a été reconnue par le gouvernement provincial qui l’a désignée site du patrimoine constitué en 2006.
Bibliographie
Wikipédia. Lac-Kénogami, Page consultée le 21 avril 2011.
Lieux patrimoniaux du Canada. Site du patrimoine de la Chapelle-Saint-Cyriac. Page consultée le 21 avril 2011.
Louis H. Taché Nouvelles soirées canadiennes, Volumes 6 à 7, Les colons de St-Cyriac, Typ. de P.-G. Delisle, 1887
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Les villes fantômes
Un incendie dévastateur au Saguenay-Lac-Saint-Jean, 19 mai 1870
Le livre Lieux de légendes et de mystère du Québec
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