Joyeuse Saint-Jean-Baptiste!

Emerson, Paesiello. St. John Baptist float, IOOF, Old Home Day. 1904. Web. 24 Jun 2019. <https://ark.digitalcommonwealth.org/ark:/50959/4t64hj33d>.

Bonjour à tous! Cette photo a été prise à Spencer, Massachusetts, en 1904. Elle nous montre un char allégorique tiré par des chevaux lors d’un défilé. Nous apercevons le petit Saint-Jean-Baptiste, blond et frisé, accompagné d’un mouton comme le veut la tradition. Le char allégorique et les chevaux arborent plusieurs drapeaux (dont celui des États-Unis). Le char est surmonté d’un castor.

L’événement représenté n’est pourtant pas la Saint-Jean-Baptiste, mais plutôt la « Old Home Week« . D’abord implantée au New Hampshire en 1897, la Old Home Week (ou Old Home Days) est l’occasion pour les anciens résidents d’une municipalité d’y revenir pour quelques jours et de revoir les amis et la famille. Les nouveaux résidents et les visiteurs sont bien sûr les bienvenus.

Plusieurs activités sont organisées en lien avec la culture et l’histoire locale. L’événement permet de cultiver le sentiment d’appartenance à une municipalité, une région. Une belle opportunité de célébrer ses racines, comme la Saint-Jean-Baptiste!

Une Saint-Jean-Baptiste qui tourne au drame à Boucherville en 1860

Le Canadien, 2 juillet 1860

« Nous sommes informés qu’un déplorable accident est arrivé à Boucherville, mercredi dernier, jour fixé dans ce village pour la célébration de notre fête nationale. Un canon qu’on s’était procuré pour cette sollennité [sic] a tué un M. Loiseau (Augustin Loiseau, 16 ans), emporté une jambe à un jeune homme du nom de Sénécal et un nommé Bellehumeur a été mortellement blessé. Plusieurs personnes ont aussi reçu de légères blessures. – (Le Pays). »

Registre de la paroisse Sainte-Famille de Boucherville, voir la sépulture No 18.

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LA SAINT-JEAN-BAPTISTE À QUÉBEC EN 1850

LA ST-JEAN-BAPTISTE FÊTÉE EN GRAND À WOONSOCKET, R.I. [1890]

LA ST-JEAN-BAPTISTE À MINNEAPOLIS, MINNESOTA, EN 1883

JOUR NATIONAL DES CANADIENS-FRANÇAIS À L’EXPOSITION DE CHICAGO [1933]

La St-Jean-Baptiste fêtée en grand à Woonsocket, R.I. [1890]

L’Independant, 27 juin 1890

LE 24 JUIN A WOONSOCKET
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L’UNE DES PLUS BELLES DEMONSTRATIONS QUI AIENT EU LIEU DANS LA NOUVELLE-ANGLETERRE
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VINGT FANFARES ET ET UNE CINQUANTAINE DE SOCIÉTÉ PARADENT DANS LES RUES
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La société Saint-Jean-Baptiste de Woonsocket n’avait pas célébré sa fête patronale d’une manière solennelle depuis l’an 1882, c’est-à-dire il y a huit ans. A cette époque elle avait pour président notre estimé compatriote M. le Dr Jos. Hills et sous la présidence duquel aussi la célébration avait été organisée. Le magnifique succès obtenu lors de la célébration de 1881 avait couronné les efforts des organisateurs et avait valu une haute réputation à notre société St. Jean Baptiste. Depuis cette époque chaque fois que notre société a figuré dans quelques processions elle a toujours maintenu sa réputation sous tout rapport. Lorsqu’il y a quelques mois on entreprenait la tâche d’organiser une célébration nationale à Woonsocket pour le 24 juin 1890, il s’agissait d’un travail difficile et délicat qui devait requérir le succès voulu pour maintenir la haute renommée de nos compatriotes d’ici.

Nous l’avons déjà dit dans des rapports antécédents que le comité exécutif de l’organisation travaillait avec courage et prenait toutes les précautions possibles pour assurer le succès de la fête. Aussi sommes-nous heureux de pouvoir déclarer à haute voix que ce travail, ce dévouement et ces efforts déployés par le comité exécutif a été couronné du plus grand succès mardi dernier. Le comité exécutif de l’organisation de la fête était composé de Philippe Boucher, Prés.; Gaspard Drainville, 1er Vice-prés.; Jos. Provancher, 2ème Vice-Prés.; Jos Vézina, Sec.-arch. ; Davidas Tétrault, Ass.-sec.-arch.; G.A.Laporte, Sec.- Corr.; Adona Dufresne, Ass.-sec.- Cor.; G.A. Gers, Trés.; Jos. Lassalle, Ass.-trés: Honneur donc à ces messieurs et à tous ceux qui ont travaillé à l’organisation de notre belle démonstration. La journée du 24 juin 1890 restera sans aucun doute à jamais mémorable dans les annales canadiennes de Woonsocket. Dès une heure matinale on voyait circuler dans nos rues des groupes de compatriotes, la figure rayonnante de joie et le coeur plein de patriotisme. La plus grande activité régnait et tous semblaient attendre avec impatience l’heure où des frères de race et patriotes comme eux devaient venir s’unir à eux pour fêter ensemble le grand jour des Canadiens-Français. Cette heure arriva enfin et de temps à autre une locomotive traînant une longue file de chars nous amenait des milliers de ces patriotes venant de toutes parts. Jamais encore Woonsocket n’avait vu tant d’étrangers défiler dans ses rues, et jamais aussi elle n’avait été témoin d’une si belle démonstration comme elle devait l’être ce jour-là.

Pour fêter la St-Jean, il faut être bien habillé. Extrait de l'Indépendant, 20 juin 1890

Pour fêter la St-Jean, soyez bien habillé. Extrait de l’Indépendant, 20 juin 1890

Toutes les manufactures, les écoles et une grande partie des magasins étaient fermés. Les beaux arcs érigés ci et là et les magnifiques et riches décorations que l’on voyait partout, tout nous annonçait que Woonsocket devait être le spectacle d’une grande et belle démonstration. Plusieurs milles de chemin dans les quartiers canadiens étaient balisés et notre ville ne pouvait offrir un aspect plus gai et solennel. Le temps couvert que nous avons eu le matin nous donna un peu à craindre, mais tous nos doutes furent bientôt dissipés lorsque le soleil dévoila les nuages.

Si nos compatriotes étaient de jour-là pleins d’enthousiasme nos autres concitoyens l’étaient aussi et tous paraissaient être unis à nous pour fêter notre fête nationale. Américains, Irlandais, Anglais et Canadiens tous avaient la main dans la main et semblaient ne former qu’une seule et même nation.

A 8:30 heures les sociétés St. Jean Baptiste, l’Institut Canadien-Français, la Garde Richelieu et le Cercle National Dramatique se rendirent à l’église du Précieux Sang où une grand’messe solennelle fut chantée. M. l’abbé Gaboury de Centreville, R.I. officiait assisté des Révds. Leclerc de Woodlawn et P. McKlaughlin de Slatersville R.I. comme diacre et sous-diacre. Le Révd. E. Lessard de l’église du Précieux Sang figurait comme maître des cérémonies. Le choeur sous la direction de M.J. U. Giguère et Mme Giguère, organiste, assisté du choeur Notre-Dame de Central Falls rendit avec succès la messe de Werner. Les soli de la messe furent admirablement bien rendus par Delles Flora Poliquin, Emma Gers et Mde Emile O. Paradis Soprano et Dlle Marie-Louise Tétreault et Allina Tétreault alo. A l’offertoire nous eûmes l’avantage d’entendre la belle voix de notre jeune cantatrice aveugle, Delle Eugénie Tessier dans l »Ave Maria » de Chérubini. Elle fut accompagnée par M. Emery Lavigne de Montréal.

M. Lavigne exécuta aussi de magnifiques morceaux d’entrée et de sorie, et sut faire raisonner [sic] l’orgue en maître. Le sermon de circonstance a été donné par le Révd. H. Deslauriers de la paroisse du Précieux Sang. Le savant prédicateur nous a démontré le patriotisme au pont de vue religieux et intéressa son auditoire au plus haut degré. Son sermon fut un vrai chef-d’oeuvre d’éloquence, et nous regrettons de ne pouvoir le publier in extenso sur le présent numéro.

Au cours de son sermon il dit que certaines nations et certains peuple semblaient être l’objet d’une protection particulière de la part de Dieu qui leur confiait des missions spéciales, que la mission du peuple canadien-français était de conserver intacte et de propager la foi catholique romaine et qu’aussi longtemps qu’ils seront fidèles à cette mission le Seigneur sera avec eux, mai que si jamais ils oubliaient leur mission, ils subiraient le sort des enfants d’Israël, et de bien d’autres nations qui ont brillé pendant un temps d’un grand éclat, mais qui sont aujourd’hui humiliées ou disparues entièrement.

L’article se termine par la liste des participants au défilé de la St-Jean.

A lire: Débuts de la colonie franco-américaine de Woonsocket, Rhode Island (1920) par Marie-Louise Bonier.

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La St-Jean-Baptiste à Minneapolis, Minnesota, en 1883

L’Echo de l’Ouest, 27 juin 1883

CELEBRATION DE LA ST-JEAN BAPTISTE

Hier avait lieu la célébration de la fête de la St-Jean Baptiste, à Minneapolis.

Comme d’habitude, les canadiens de Minneapolis y ont mis tout l’entrain et le patriotisme dont ils sont capables, et l’Association Canadienne Française qui a pris l’initiative de la célébration a fait les choses d’une manière qui mérite les plus grands éloges.

A huit heures a.m. les membres de cette association quittaient leur salle de réunion au dessus de la City Bank et se rendaient à l’église Notre Dame de Lourdes. La messe a été célébrée par le Révd. M.A. Sicard de Carufel, curé de Belle-Prairie, et les Révds. F.X. Chouinard, d’Aurora, Illinois, et M. Letellier de St Just l’assistaient en qualité de diacre et de sous-diacre. Le sermon de circonstance a été donné par le Révd, M. J. Marsil, directeur du Collège St-Viateur, de Bourbonnais, Grove, Illinois, qui a pris pour texte:  »Qui pensez-vous que sera cet enfant?

Minneapolis vers 1886. Library of Congress.

Minneapolis vers 1886. Library of Congress.

Ce sujet lui a inspiré de magnifiques pensées et de superbes développements qu’il a su rendre dans un langage élégant et facile. Orateur et poète, il a charmé et enlevé ses auditeurs.

On remarquait au choeur les Révérends C.S. Dagneau et J. Goiffon.

Pendant la messe, il y a eu collecte par M. Marcoux et Mademoiselle St-Hilaire, M. Lacroix et Mademoiselle E. Houle.

La partie musicale, sous l’habile direction de M. le professeur Rousseau a été parfaitement bien exécutée. Immédiatement après la messe, le président de l’Association Canadienne a présenté au Révd. Z. L. Chandonnet, curé de Notre Dame de Lourdes une adresse à laquelle ce dernier a répondu en termes très heureux: il a souhaité succès et prospérité à la société, mais pour cela, dit-il, il faut que ses membres et ses officiers soient animés de l’esprit de foi, d’humilité et surtout de désintéressement.

La procession a commencé alors à défiler dans l’ordre suivant:

Un peloton de gendarmerie.
Un corps de musique canadien.
Les citoyens de Minnéapolis.
Les membres de l’Association Canadienne Française;
Les membres du clergé en voitures.

Rendu à l’Hôtel de ville, le président a lu au maire l’adresse suivante:  »C’est un grand plaisir pour moi, au nom de la Société St-Jean Baptiste, et des Canadiens Français de Minnéapolis, de vous exprimer, comme au premier magistrat de toutes les nationalités qui vivent dans notre cité si belle et si prospère, leurs souhaits les plus sincères pour la continuation de la prospérité et du bonheur de ses citoyens.

Ce jour est un jour de réjouissance pour les Canadiens Français. Il rappelle à leur mémoire le souvenir de nos pères qui, au milieu de leurs combats pour les libertés civiles et politiques, fondèrent cette association sous le patronage de St-Jean Baptiste, et nous, aujourd’hui, nous rendons hommage à son nom pour les réformes obtenues. Nous avons en vue la grandeur des exploits de nos ancêtres qui les premiers, vinrent planter dans le sol vierge de ce désert, maintenant notre glorieux Etat, les premiers germes de la civilisation et de la foi chrétienne.

Quoique la mémoire de notre terre natale soit encore vivace dans nos coeurs, nous aimons notre patrie d’adoption arrosée par le sang de nos ancêtres, et où nous jouissons de ces privilèges toujours chers à ceux qui aiment la justice et la liberté.

Le drapeau étoilé et le drapeau tricolore de la France, bannières de beauté et de liberté que nous déployons aujourd’hui dans nos rangs représentent l’immortel Washington et les nobles exploits du général Lafayette et de son armée de braves qui avaient embrassé la cause américaine.

M. le maire, nous faisons des souhaits de bonheur et de prospérité pour vous et pour le peulpe [sic] au milieu duquel nous sommes si fiers de vivre. »

Le Maire, dans sa réponse, a félicité les Canadiens Français de Minnéapolis de leur admirable conduite comme citoyens, et leur a souhaité un beau jour pour la célébration de leur fête patronale.

La procession a défilé ensuite par l’avenue Hennepin jusqu’à la Quatrième rue qu’elle a suivie jusque, à l’avenue Nicollet, puis par l’avenue Nicollet jusqu’à l’avenue Washington, et de là à la première avenue et à la troisième rue sud. Les chars moteurs ont ensuite transporté environ 1000 personnes au lac Calhoun où avait lieu le pic-nique. Inutile de dire qu’au lac Calhoun la joie a été complète et que tous ont profité des amusements mis à leur disposition par les organisateurs de la fête.

Après un magnifique banquet, a commencé la série des discours patriotiques. Ont adressé la parole: les Révds. PP. Dagneau, Letellier, Goiffon, de Carufel, Chandonnet et MM. Demeules, Faubert, Brunelle, Boucher, St-Hilaire et Pelletier. L’éloquence était au diapason du patriotisme,et les applaudissements n’ont pas manqué. Enfin à 6 heurse P.M. les excursionnistes revenaient à Minnéapolis, enchantés de leur journée, et se proposant bien de recommencer l’année prochaine.

Le temps a favorisé la fête. Les quelques nuages qui obscurcissaient le firmament dans l’avant midi se sont évadés, et tout le reste du jour a été clair, brillant et doux.

La journée s’est terminée par une représentation dramatique au Turner Hall, donné par les  »amateurs Canadiens » de Minnéapolis. On y a joué la Malédiction, drame très émouvant, et le Divorce du Tailleur, pièce comique qui a soulevé tout le temps les rires de l’auditoire.

Les spectateurs, malgré les fatigues de la journée, étaient très nombreux. Ils ont voulu faire voir aux jeunes amateurs qu’ils savaient apprécier leurs talents, et les encourager à persévérer dans leurs efforts. En effet, les deux pièces ont été très bien rendues, et ceux qui ne savent pas que ces jeunes gens ne s’occupent de théâtre que pour se divertir et amuser leurs compatriotes, croiraient réellement entendre une compagnie organisée depuis de longues années.

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La Saint-Jean-Baptiste à Québec en 1850

Le Canadien, 26 juin 1850

Publicité de la SSJB présentant la programme de la Saint-Jean-Baptiste 1850 à Québec. Extrait du Canadien, 21 juin 1850

Publicité de la SSJB présentant la programme de la Saint-Jean-Baptiste 1850 à Québec. Extrait du Canadien, 21 juin 1850

LA CELEBRATION DE LA SAINT-JEAN-BAPTISTE, avant-hier, a été favorisée par un temps magnifique et s’est faite avec toute la pompe accoutumée. C’est M. le curé de Saint-Roch qui a officié à la grand’messe, chantée en musique par un choeur de MM. les élèves du Séminaire, sous la direction de M. Dessane, organiste de la cathédrale, et à laquelle assistaient de Mgr l’archevêque et un nombreux clergé. Un éloquent sermon, adapté à la circonstance, a été prêché par M. Taschereau du Séminaire; un superbe pain bénit a été offert par MM. Trudelle, notaire, et Carrier, membre du conseil de ville, et une quête a été faite par deux demoiselles Caron, filles de l’honorable président de la société, accompagnées l’une de M. Fiset, avocat, fils du pronotaire, et l’autre du jeune M. Panet, fils du juge. Pendant la messe, les drapeaux de la milice canadienne et les bannières de la société étaient rangés le long des balustres, et l’église était ornée de pavillons anglais et français, suspendus au baldaquin au-dessus du grand autel, et aux galeries tout autour de la nef.

Pendant la procession, dont l’ordre et la marche sont déjà connus par le programme que nous en avons déjà publié, l’adresse suivante était imprimée et distribuée par une presse appartenant à MM. Bureau et Marcotte, et qui la suivait montrée sur un wagon traîné par deux chevaux blancs et orné de feuilles d’érable et de drapeaux aux couleurs nationales.

Estampe | Relique patriotique, Souvenir de la Grande Fête nationale des Canadiens français | M2003X.5.1.1

Relique patriotique, Souvenir de la Grande Fête nationale des Canadiens français, 1880

Adresse de la Société St. Jean Baptiste de Québec aux Canadiens, le 24 juin 1850.

La Société St. Jean Baptiste de Québec a été fondée en 1842 par les efforts énergétiques et patriotiques de la jeunesse Canadienne. La première célébration eut lieu cette année-là dans la paroisse de St. Roch. Le but de la Société a été d,unir entre eux les Canadiens de tous les rangs, et d’affermir ces liens d’affection et de nationaliste, qui doivent toujours retenir entre eux les enfants d’une même patrie. Une association naissante a bien des épreuves à subir; elle a aussi bien des difficultés à vaincre, non seulement par la différence d’opinion d’un grand nombre d’individus disséminés dans une localité étendue, mais encore par la répugnance et l’indifférence de plusieurs. Néanmoins l’énergie des jeunes de 1842 avait réussi à renverser tous les obstacles, et la Société avait déjà une forte organisation lorsque les deux grands incendies de 1845 [note par V. L.: faubourg St-Jean et faubourg St-Roch], qui ont réduit en cendres les deux tiers de Québec, ont tout-à-coup mis notre population en désarroi, et désorganisé notre Société par la dispersion de ses membres et la destruction des registres et des archives de la Société.

L’année suivante, en 1849, un nouveau malheur, l’incendie du Théâtre St. Louis, arrivé quelques jours avant le 24 juin, a empêché la célébration de cette année-là. Depuis cette époque, la Société a toujours continué à compléter son organisation; le superbe drapeau blanc, que l’on voit flotter au milieu de la procession, dont la superbe broderie est dû au travail, gratuit des Dames Religieuses Ursulines de Québec, est le complément de nos décorations, dont le coût entier s’élève à plus de mille piastres; l’année dernière il a été acheté un jeu complet d’instruments, pour le corps de musique formé sous notre contrôle, dont les membres ont fait des progrès encourageants pour la Société et qui font honneur au talent des musiciens et des chefs, ce qui a coûté plus de cinq cents piastres; tels sont en peu de mots les sacrifices faits par la Société pour rendre nos célébrations imposantes, et ce qui explique pourquoi les fonds de la Société ont été presque épuisés chaque année.

Cependant le vrai but de la Société n’était pas encore atteint, et il fallait un fonds de réserve à employer en actes de bienfaisance envers les membres, car notre Association en doit pas se contenter seulement de démonstrations extérieures, mais elle doit faire reconnaître son utilité par des actes de philanthropie envers ceux de ses membres qui peuvent se trouver dans l’infortune. Le Comité de Régie a décidé de réduire les dépenses autant que possible, même les dépenses d’impression, et à cet effet il a été décidé de ne publier les annonces que dans un seul journal moyennant paiement.

Si donc la Société St. Jean Baptiste n’a pas marqué la célébration de cette année par un banquet ou autre amusement, c’est par esprit d’économie, et dans l’espoir que tout Canadien attaché à sa patrie, à sa les langue et à ses institutions, qui désire promouvoir les intérêts sociaux de ses compatriotes, ne manquera pas de joindre la Société en payant la contribution annuelle qui n’est que le quart de celle de la Société St. George de cette cité, et de celle de la Société St. Jean-Baptiste de New York. La Société a donc lieu d’espérer qu’en mettant une certaine somme de côté chaque année pour être employée en oeuvres de charité, ce sera le meilleur moyen de faire grandir cette belle Société Nationale de St. Jean Baptiste, à laquelle tout Canadien, ami de son pays, doit être orgueilleux d’appartenir.

La procession terminée, une centaine de membres de la section Saint-Jean se réunirent à l’hôtel Saint-Jean, où une collation avait été préparée par M. Laroche, et y passèrent quelques heures ensemble dans une aimable et franche gaîté. Des réunions semblables eurent lieu, nous dit-on, chez M. Blanchard à la Basse-Ville, et chez M. Chartrain à Saint-Roch.

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Le Maine Memory Network: la mémoire des francophones du Maine

Le Maine a connu au 19e et 20e siècle des vagues d’émigration en provenance du Québec et du Nouveau-Brunswick. C’est pourquoi on y entend encore des noms à consonance française. Par exemple, Bowdoin (Beaudoin) College, Frenchville, St-Agatha (Sainte-Agathe), Presque Isle. Il y a plusieurs villes et villages où le français est parlé par la majorité de la population. (Réf.) Le Maine Memory Network nous permet d’en savoir un peu plus sur la présence francophone au Maine

maine

Le Maine Memory Network est un projet de la Société historique du Maine. Il consiste à mettre en ligne divers documents d’archives (textes, photographies, etc) sur l’histoire de cet état américain. Concernant les francophones, on y retrouve, entre autres, l’exposition virtuelle La St-Jean in Lewiston-Auburn.

L’inscription (gratuite) au site permet de créer et de partager des albums d’items. J’ai donc créé un album Francophones au Maine que je vous invite à regarder en cliquant ici.

http://www.mainememory.net/bin/Features?f=lb;album_id=12245;supst=Album

J’ai commenté certaines photos, mais notez que si vous cliquez sur info, en dessous de l’image, vous pourrez lire d’autres informations intéressantes (en anglais) comme par exemple le noms des personnes photographiées. Chaque image peut être agrandie et envoyée comme carte virtuelle. Les images retenues dans cet album montrent un aperçu de la vie quotidienne des franco américains au début du 20e siècle (culture, éducation, religion, agriculture).

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