Le grand incendie de 1866 [Québec, 14 octobre 1866]

Le Canadien, 15 octobre 1866

TERRIBLE DESASTRE
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2,500 à 3,000 maisons détruites par le feu
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Environ 20,000 personnes sur le pavé
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LA PERTE EVALUEE A $3,000,000
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St. Sauveur entièrement en cendres et une grande partie des faubourgs St. Roch et St. Valier.
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PLUSIEURS PERSONNES BRULÉES ET GRAND NOMBRE DE BLESSÉS
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Héroïsme des troupes de la garnison, des forces navales et des citoyens
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CHARITÉ PUBLIQUE

La pauvre ville de Québec, qui a déjà été tant de fois visitée par la main de Dieu, vient de subir encore un de ces coups terribles que la Providence envoie de temps à autre pour éprouver les siens, et qui jettent la consternation sur [illisible] qu’elle veut atteindre.

Nous nous sentons à peine le courage de décrire en quelques lignes le terrible malheur qui vient de fondre sur notre malheureuse cité, et dont nous ne connaissons pas encore toute les conséquences désastreuses.

[…]

Tout Boisseauville et une grande partie des faubourgs St.- Roch et St.-Valier ne sont en ce moment qu’un vaste champ de ruines et de décombres. Près de 3,000 maisons ont été détruites, et ces vastes faubourgs où, il y a vingt-quatre heures seulement, l’on voyait régner la prospérité et le contentement, ne ressemblent plus maintenant qu’à un vaste cimetière d’où s’élèvent des milliers de cheminées qui nous semblent autant de monuments funèbres qui nous disent que la main de Dieu a passé par là pour nous punir ou nous avertir.

« Grand feu de Québec no. 3 » (possiblement une vue du quartier St.Sauveur: une affiche de la rue Bayard est visible sur un coin de maison en avant-plan) Credit: Jules B. Livernois/Library and Archives Canada/PA-148774

[…]

Des milliers d’enfants, qui grelottent sous des tentes de toile, qu’heureusement le gouvernement militaire leur a fourni, est un spectacle si navrant que notre plume se refuse à le décrire.

Nous avons rencontré nous mêmes des mères de familles qui nous demandaient du pain pour leurs enfants qui n’avaient pas mangé depuis la veille. Je ne souffre pas trop, nous disait l’une d’elles, car je puis me résigner, mais mes pauvres enfants pleurent.

[…]

Une assemblée de quelques personnes influentes a été de suite organisée et des ordres ont été donnés aux différents boulangers de cuire du pain pour ces pauvres malheureux. Les bonnes religieuses de l’Hôpital Général, qui ont échappé au désastre, ont ouvert leurs tables et ont nourri et servi elles-mêmes les plus nécessiteux. Lord Russell a fait distribuer, dans la soirée, du café aux femmes et aux enfants, ainsi que des couvertures. Les citoyens de leur côté ont recueilli dans leurs maisons un bon nombre de parents et d’amis et les autres se sont blottis, avec les quelques couvertures qu’ils ont, sous les tentes de toiles fournies avec tant d’empressement par les autorités militaires. Aujourd’hui, il y a aussi, à trois heures, une grande assemblée à la corporation, pour aviser à de meilleurs moyens pour les abriter et les nourrir.

Grand feu de Québec, 1866 Credit: Jules-Ernest Livernois/Library and Archives Canada/C-00457

Nous n’avons pas besoin de dire que devant une pareille calamité, et à l’approche d’un hiver, qui était déjà si menaçant pour cette population d’industriels, depuis quelques temps sans travail, il n’y a que la charité publique et générale qui puisse subvenir à tant de misère. Nous avons donc confiance que partout où il se trouvera encore un reste d’humanité dans le coeur de nos compatriotes, on ne refusera pas une obole pour venir au secours de tant de malheureux.

Nous voudrions pouvoir donner à tout le monde sa part d’éloges, mais nous n’en avons pas le temps aujourd’hui. Nous devons dire cependant que les autorités militaires ont rendu des services immenses que les citoyens de Québec n’oublierons jamais. Toute la garnison, commandant, officiers et soldats ont été tout le temps sur le champ de la dévastation. L’équipage de l’Aurora a aussi lutté de dévouement et de courage avec les autres militaires. Les ingénieurs ont fait sauter plusieurs maisons, au moyen de la poudre, et nous regrettons de dire qu’un des officiers de génie a été transporté à l’hôpital très dangereusement blessé.

Plusieurs citoyens ont été brûlés vifs, grand nombre d’autres ont été blessés, mais nous n’avons pas encore, au moment où nous écrivons, des renseignements positifs sur le nombre de victimes.

Photographie | Faubourg Saint-Roch, Québec, QC, vers 1860 | N-0000.193.18.2

Faubourg Saint-Roch, Québec, QC, vers 1860

ORIGINE DU FEU

Ce fut vers 4 heures, hier matin, que l’alarme fut donné. Le feu venait de se déclarer dans une maison de M. Trudel, marchand épicier, rue St. Joseph, trois portes plus loin que la Halle Jacques-Cartier. Le vent, venant du nord-est, soufflait avvec fureur. Les Sapeurs se rendirent sur les lieux, et comme toujours, l’eau fit défaut, et en un instant une douzaine de maisons en bois prirent feu, et les étincelles semèrent partout l’incendie. Vers 7 heures il y avait déjà plus de cent maisons de brûlées. En ce moment le feu avait déjà couru le long de la rue St. Joseph et la rue Notre-Dame des Anges jusqu’à la jonction de la rue Saint-Valier. L’église de la congrégation de St. Roch est restée seule, au milieu du désastre. L’incendie traversa alors la rue St. Joseph, communiqua le feu au faubourg St. Sauveur, qui n’existe plus. En un instant, l’église elle même, le couvent, l’école des Frères, la corderie, les tanneries, les grands magasins sur la rue St. Valier, en un mot, tout depuis la rue de la Couronne jusqu’à la barrière, sur une largeur s’étendant de la rivière Saint Charles jusqu’au pied du côteau Ste. Geneviève, tout fut détruit de fond en comble en quelques heures. Le feu, n’ayant plus rien à dévorer, s’arrêta sur les 5 heures de l’après-midi.

LES MILITAIRES ET LES MARINS DE L’AURORA

Des détachements considérables de la brigade des carabiniers, des artilleurs royaux, du 30ème régiment, des ingénieurs et de l’équipage de la frégate Aurora, étaient, à 7 heures du matin, rendus sur les lieux. Nos lecteurs devront se faire eux-mêmes une idée du dévouement et du travail que ces braves militaires ont apportés aux citoyens en cette pénible circonstance. Ils ont fait sauter par la poudre et abattu par d’autres moyens, un bon nombre de maisons et il est surprenant qu’un plus grand nombre d’entre eux n’aient pas péris sous les décombres.

Nous apprenons que l’artilleur, sergent Hughe, au moment où il mettait le feu à la poudre, à sauté, mais on pense le réchapper. Le lieut. Douglass de l’Aurora, fils de feu le Dr. Douglass, de Québec, a été sévèrement blessé et plusieurs matelots ont reçu des contusions plus ou moins sérieuses, Le lieut. Bean a eu un bras de cassé.

La police riveraine a aussi rendu de grands services. La brigade du feu, les sapeurs et les voltigeurs étaient aussi sur les lieux, mais rien ne pouvait arrêter le fléau.

Photographie | Faubourg Saint-Roch, Québec, QC, vers 1860 | N-0000.193.21.1

Faubourg Saint-Roch, Québec, QC, vers 1860

PERTES DE VIE

On a ramassé, près de la rue St.-Valier, les restes d’un homme qu’il a été impossible d’identifier. On dit aussi qu’une femme malade aurait brûlée au même endroit. Ce matin, on a trouvé une seconde victime. Il paraît certain que plusieurs autres ont péri dans les flammes.

[…]

Malheureusement pour les incendiés, la plupart des maisons en bois n’étaient pas assurées, et le plus grand nombre d’entre eux se trouve sans moyen de rebâtir. On estime à trois millions de piastres la valeur détruite, et l’on dit qu’il y a près de 3,000 maisons de brûlées, ce qui exccède celui des feux de 1845.

Le nombre des incendiés dépasserait 15,000 personnes sans abri.

LE GOUVERNEUR ET LE MAIRE

Le gouverneur et son état-major s’est rendu sur les lieux ainsi que son Honneur le maire de Québec. Nous apprennons avec peine que ce dernier a été insulté et poursuivi même par quelques individus armés de haches et autres instruments, au point que celui-ci ait été obligé de s’échapper de ces personnes mal intentionnés. M. le maire convoqua une assemblée, à l’Hôtel de Ville, et des secours furent envoyés aux malheureux et distribués par les Révérends messires Charest, Racine, Bolduc, les Pères Oblats et autres membres du clergé.

Tous les champs avoisinants le théâtre de l’incendie étaient couverts d’hommes, femmes et enfants, de meubles de ménage, effets et marchandises entassés pêle-mêle.

C’était un bien triste spectacle, surtout à l’approche de la nuit et à la lueur des derniers reflets de ce vaste incendie. On eut dit un champ de bataille avec tout ses débris et ses horreurs après une lutte terrible. Plus tard, lorsque l’on vit s’élevver les nombreuses tentes de toile au milieu des champs, parcourus en tout sens par des militaires, on croyait voir une armée campée sur le champ de bataille même, et portant secours aux blessés et aux mourants.

Maintenant en face d’un aussi triste spectacle, aux approches d’un hiver sans pitié pour les malheureux, au moment que les chantiers de constructions sont fermés pour eux, que nous reste-t-il à faire, citoyens de Québec et lecteurs, si ce n’est tendre une main secourable à tant d’infortunés.

[…]

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L’incendie du faubourg Saint-Jean, 28 juin 1845

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L’incendie du faubourg Saint-Roch [28 mai 1845]

L’année 1845 a été une année particulièrement marquante à Québec en ce qui concerne les incendies. Il y a eu deux incendies majeurs en l’espace d’un mois. Voici un extrait du journal Le Canadien, du 28 mai 1845, où le rédacteur, lui-même une victime de l’incendie, raconte ce qui s’est passé.

HORRIBLE INCENDIE – UN TIERS DE QUEBEC EN RUINES
Le vaste incendie qui éclata hier un peu avant midi dans le quartier Saint-Roch de cette ville explique pourquoi notre journal n’a pu paraître hier. Etant nous-mêmes (le rédacteur) du nombre de ceux qui ont tout perdu, nous ne sommes guère en état aujourd’hui de décrire cette affreuse calamité, qui proportion gardée du chiffre et des moyens de la population, éclipse les incendies de New-York, de Hambourg et de Pittsburg.

Les habitations d’un tiers de la population sont en ruines, et la plupart des incendiés ont tout ou presque tout perdu. Du faubourg Saint-Valier où il commença, l’incendie fut poussé par un gros vent d’est dans les parties les plus denses du faubourg Saint-Roch, qui bientôt devint  »une mer tempêtueuse de feu » suivant l’expression de l’honorable rédacteur de la Gazette. Des flammèches furent portées dans le quartier du Palais et dans les rues les plus voisines du faubourg Saint-Jean, qui devinrent la proie des flammes.

Des gens dont la résidence a été épargnée remercient les pompiers de Québec pour leur bon travail. Le Canadien, 2 juin 1845.

Le feu prit à plusieurs reprises à des maisons de la Haute et de la Basse-Ville, mais fut autant de fois éteint par la vigilance et les efforts des habitants. Un changement de vent, de l’ouest au sud-ouest, et des torrents de pluie sauvèrent la Haute et la Basse-Ville, et la plus grande partie du faubourg Saint-Jean. Tout le reste de la cité, excepté une partie du faubourg Saint-Valier et quelques rues isolées du faubourg Saint-Roch, vers l’Hôpital-Général, est en cendres.

Tout ce que nous pouvons faire pour le moment est d’indiquer les limites du district brûlé. L’incendie commença dans les tanneries à vapeur de M. Osborne Richardson, au pied du côteau Sainte-Geneviève, et détruisit huit maisons en cet endroit, y compris les tanneries, et sept maisons vis-à-vis, du côté nord de la rue Saint-Valier, à l’ouest de la rue de la Couronne. De là, en descendant la rue de la Couronne jusqu’à la rue Saint-François, il n’est resté que le couvent et deux maisons, celles des sieurs Normand et Allard. Sur la rue Saint-François, depuis la rue de la Couronne jusqu’à la rue Anne, il n’a été détruit que l’église paroissiale.
De là tout est brûlé à droite en suivant les rues Anne, Richardson, Craig, de la Reine et Saint-Dominique, celle-ci courant nord. Toute la partie de la paroisse de Saint-Roch à l’est et au sud des limites ci-dessus, y compris les chantiers de construction de M. [John] Munn, est détruite; le Charlevoix qui était sur le chantier voisin, n’a échappé que par une espèce de miracle. Toute la partie du quartier Saint-Pierre depuis la rue Saint-Roch jusqu’à la fonderie de la porte Hope, y compris le parc à bois du gouvernement et la halle du marché Saint-Paul, avec cinq goëlettes et bateaux dans le port du Palais, maisons a été détruite, excepté trois appartenant à M. M. Paradis, De Foy et Langlois, à l’est du marché Saint-Paul, et une appartenant à M. Lachance, au pied de la côte du Palais.

Dans le quartier Saint-Jean, tout est brûlé au nord de la côte d’Abraham, de la rue Saint-George jusqu’à la rue Saint-Olivier, et de cette dernière jusqu’à la rue des Glacis, excepté la maison de l’honorable L. Massue, et enfin, au sud de la rue Saint-Olivier, la maison de M. le curé, occupée par Louis Huot.

Nous ne pouvons pas dire au juste le nombre de maisons brûlées, mais on l’estime approximativement à douze cents. La perte, tant en immeubles, qu’en meubles, marchandises, outils d’artisans, animaux, bois de construction, etc., est incalculable.

Incendie du quartier Saint-Roch (1845). Source: Amélie Breton (Perspective)/ Musée de la civilisation / Collection du Séminaire de Québec, 1991.168, Joseph Légaré, 1845-1848 @via images.recitus.qc.ca

Il n’y a probablement pas moins de 12,000 individus sans logement. Le nombre de ceux qui ont péri dans les flammes est inconnu, mais il est à craindre qu’il ne soit affreusement grand. On a jusqu’à présent retiré sept cadavres de ruines, y compris celui d’un enfant âgé d’environ un an. On dit que cinq ou six enfants manquent encore.

Plusieurs personnes ont aussi reçu des brûlures plus ou moins graves, parmi lesquelles nous regrettons d’apprendre qu’est M. Bigaouette, magistrat, dont l’état alarmant hier au soir, mais qui se trouve mieux était aujourd’hui, sans compte notre humble individu.

On dit qu’il y a £25,000 à £30,000 d’assurées a l’Assurance de Québec, de £20,000 à £30,000 a celle du Canada, et £2,500 à celle du Phoenix de Londres. Quant à l’assurance mutuelle de Saint-Roch, elle est anéantie.

Extrait du Canadien du 4 juin 1845. Le Dr Edward Rousseau informe ses clients quant à son adresse temporaire et à sa situation financière.

Une réunion de plusieurs citoyens eut lieu au palais de justice hier soir, sous la présidence de M. le maire [René-Edouard Caron] . Il y a été résolu que les maisons d’école et autres édifices publics seraient ouverts à ceux qui ne trouveraient plus d’asyle chez des amis ou d’autres personnes charitables. Cependant un grand nombre de familles ont passé la nuit dehors à la pluie, gardant quelques effets qu’ils avaient arrachés à l’incendie.

A la même réunion il a été ordonné qu’une distribution de pain, fourni par le petit nombre de boulangers dont les fours n’ont pas été détruits, serait faite à la ci-devant chambre d’assemblée.

Quelques boulangers inhumains, spéculant sur le malheur public, ont vendu du pain à des prix exorbitants, on nous dit de 1s. 6ed. à 2s. 6. Il sera pris des mesures pour réprimer cet abus.

Le Théâtre Saint-Louis organise une activité dont la moitié des profits seront versés aux sinistrés. Le Canadien, 4 juin 1845. Un an plus tard, un incendie se déclarait au théâtre.

M. [J] Clearihue, qui a perdu ses propriétés, a obtenu la boulangerie du commissariat, et cuira en même temps pour le public aux pris les plus raisonnables.

Une assemblée générale des citoyens est convoquée pour aujourd’hui à une heure, afin de subvenir aux besoins les plus pressants des victimes de l’incendie, et d’adopter des mesures pour leur procurer des secours ultérieurs.
[…]

S’ensuit une circulaire de l’évêque de Sidyme.

Carte de Québec en 1845 par Joseph Hamel et Alfred Hawkins. Le périmètre affecté par l’incendie est souligné en rouge.

Dans le prochain billet, il sera question de l’incendie du 28 juin 1845.

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Phénomène étrange à Saint-Roch (8 juillet 1869)

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Les éboulements du 14 juillet 1852 à Québec

Phénomène étrange à Saint-Roch (8 juillet 1869)

Dans le journal Le Canadien, 12 juillet 1869, on peut lire une curieuse histoire digne de l’Halloween (ou d’une soirée bien arrosée). Notez les termes employés par le journaliste pour décrire ces dames.

UN REVENANT – Il y a eu grand émoi jeudi soir, dans le rue de l’église, St. Roch, et une foule de personnes de tout âge, de tout sexe, principalement du sexe curieux et parleur, se trouvaient réunis en face de la maison de M. Emond, menuisier. Il ne s’agissait de rien autre chose que de la présence d’un revenant qui faisait des siennes, et qui quoiqu’invisible, avait toute la journée jeté du sable et de la terre dans les croisées de la maison, avait jeté du sang dans la figure et sur les bras d’une jeune fille qui étendait du linge dans la cour, etc., etc.

Gravure | Fantôme et cavalier | M930.50.8.44

Fantôme et cavalier, John Henry Walker, 1850-1885

Comme on peut se l’imaginer, l’excitation était grande chez les commères réunies dans la rue et chacune était à l’affût, épiant quelques nouveaux faits du revenant, mais en même temps, la langue n’arrêtait pas, les histoires de revenants, le loups garoux, etc;, pleuvaient drues comme mouches.

Les choses en furent ainsi jusqu’à ce qu’enfin la police vint inviter ces dames et ces messieurs à évacuer la rue et à prendre le chemin de leurs résidences respectives.

Il n’y avait pas de doute que toute cette affaire était le produit de l’imagination.

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Légende: la pénitence du prêtre-fantôme de l’Ile-Dupas

Un jeu dangereux [Québec, été 1869]

7. Ces gens qui ont marqué notre histoire: Henri Julien, illustrateur

Québec en 1870 par le photographe Louis-Prudent Vallée (1837-1905)

Ce n’est pas tout le monde qui apprécie le tramway (Québec, 2 octobre 1865)

Dès le 18 août 1865, les gens de Québec pouvaient emprunter le transport en commun pour leurs déplacements. On utilisait alors un système de tramway hippomobile.

Tiré par deux chevaux, le premier véhicule circule sur des rails de bois. En passant par les rues Saint-Pierre, Saint-Paul et Saint-Joseph, il relie les marchés Champlain et Jacques-Cartier à la barrière Saint-Ours (aux environs du boulevard Langelier) (Réf, ville de Québec)

Photographie | Rue Saint-Jean en direction de la porte, Québec, QC, vers 1890 | MP-1994.26.36

Tramway hippomobile, Rue Saint-Jean, Québec, QC, vers 1890. Auteur. Livernois.

Mais le tramway ne faisait pas le bonheur de tout le monde.

Extrait du journal Le Canadien, mercredi 4 octobre 1865

BRIGANDAGE

Lundi soir, vers huit heures, comme le char no1. du chemin de fer urbain passait devant le marché Jacques-Cartier, St. Roch, des pierres furent lancées contre lui. Quelques vitres furent brisées et une dame faillit être blessée. La chose doit avoir été concertée d’avance, vu que les pierres arrivèrent simultanément des deux côtés de la rue. Nous espérons que la police parviendra à mettre la main sur les auteurs de cet acte inqualifiable.

Le même jour, le Journal de Québec rapporte aussi l’incident.

Dans la soirée de lundi, comme le char de la compagnie à lisses passait vis-à-vis le marché Jacques Cartier, des pierres lancées simultanément de chaque côté de la rue sont venues le frapper. Plusieurs stores ont été brisés et un homme a, dit-on, été blessé grièvement; une pierre a passé près de la tête d’une femme et est allée tomber dans le char. On dit que la compagnie va prendre des mesures pour découvrir les coupables. Nous espérons qu’ils seront découverts et qu’ils seront punis comme ils le méritent.

Selon la rumeur, les vandales à l’origine de l’incident étaient des  »charretiers mécontents de la concurrence ». (Source, Québec 1608-2008, Les chroniques de la capitale, année 1865).

Et non, ce n’est pas tout le monde qui voulait un tramway à Québec…

Bibliographie

Jean-Marie Lebel, Québec 1608-2008, Les chroniques de la capitale, Québec, Presses de l’Université Laval, 2008

Ville de Québec. [En ligne] Les tramways [Page consultée le 20 novembre 2011] Adresse URL

Jean Breton. Société d’histoire d’autobus du Québec [N’est plus en ligne] Premier service de transport urbain à Québec. (1865) [Page consultée le 20 novembre 2011]

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Québec en 1870 par le photographe Louis-Prudent Vallée (1837-1905)

Expositions virtuelles des archives de la ville de Québec

Photographie: Les Livernois (Québec, 1856-1974)

Photographies: Centre de ressources pour l’étude des Cantons-de-l’est/ Eastern Townships Resource Centre

Cimetière Saint-Charles à Québec

Un des monuments funéraires les plus connus du cimetière Saint-Charles. Auteur de la photo: Vicky Lapointe

Dans le cadre du projet de l’Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française, j’ai rédigé un article à propos du cimetière Saint-Charles à Québec. Des personnalités connues comme l’écrivain Roger Lemelin, Blanche Garneau, le photographe Jules-Ernest Livernois et l’ancien maire de Québec Lucien Borne y sont inhumés. Bonne lecture!

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La petite histoire du crime: la bande à Chambers (Québec et sa région 1831-1835) Première partie

Photographie: Les Livernois (Québec, 1856-1974)

La Côte-du-Sud à l’heure de la Conquête

La commémoration de la bataille des Plaines d’Abraham a fait beaucoup jasé récemment. Comment commémorer un événement aussi douloureux de façon respectueuse? La Conquête est un sujet difficile à aborder, même de nos jours.

Couverture de la réédition publiée en 2009. Editions Septentrion.

Couverture de la réédition publiée en 2009. Editions Septentrion.

Le livre L’année des Anglais, la Côte-du-Sud à l’heure de la Conquête, de l’historien Gaston Deschênes, se penche sur un aspect plutôt méconnu de cette conquête. En effet, la Côte-du-Sud a elle aussi subit des dommages importants en 1759.

L’année des Anglais s’ouvre par une présentation des paroisses de la Côte-du-Sud en 1759. Ensuite, on aborde les mois précédents l’arrivée des Anglais. Les habitants sont sommés par le gouverneur Vaudreuil d’aller se réfugier dans les bois, mais certains ignorent les avertissements…Les Anglais débarquent en Côte-du-Sud durant l’été. Les paroisses de Rivière-Ouelle, Saint-Roch et Saint-Thomas ont été plus particulièrement touchées, car les soldats anglais ont incendié fermes et maisons sur leurs passages. Les habitants, qui n’ont plus rien, doivent passer l’automne et l’hiver dans des conditions difficiles, en plus de cohabiter avec les conquérants. Il faut par la suite rebâtir…

La deuxième partie du livre reproduit des textes majoritairement écrits par les témoins de l’époque. On y trouve, par exemple, la description, par le capitaine Gorham, d’un raid à La Malbaie et la Côte-du-sud et un rapport du major Geo. Scott qui décrit froidement les ravages subit par la Côte-du-Sud.

Ce livre nous en apprend beaucoup sur les stratégies militaires de l’armée anglaise et sur la façon dont les gens de la Côte-du-sud ont vécu la Conquête.

L’année des Anglais, la Côte-du-Sud à l’heure de la Conquête. Gaston Deschênes, Septentrion, 2e édition, (1998) 1988, 180 pages. Réédité en 2009.

L’auteur, Gaston Deschênes, a un blogue que je vous invite à consulter: http://www.septentrion.qc.ca/gastondeschenes/

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