Mormons, Gaspésie et livres (nouvelles en vrac)

Bon samedi! D’abord, je voudrais attirer votre attention sur la nouvelle baladodiffusion de la revue Québec Science intitulée La voûte éternelle et qui porte sur les Mormons et la généalogie. Le premier épisode est déjà en ligne.

Aussi, le Musée de la Gaspésie récemment a mis en ligne 3200 photos, portant sa collection en ligne à 4000 items.

Deux livres ajoutés au portail de BANQ:  L’Abitibi, pays de l’or / Emile Benoist (1938) et Rimouski et les pays d’en-bas / Emile Benoist (1945).

En librairie (et parce qu’on a toujours un peu de place dans notre bibliothèque pour les bons livres): Faire aimer l’histoire en compagnie de Jacques Lacoursière par Jacques Mathieu et Denis Vaugeois (Septentrion). LE MONDE RURAL QUÉBÉCOIS AUX XVIIIE ET XIXE SIÈCLES Cultures, hiérarchies, pouvoirs par Christian Dessureault (Fides).

 

En ligne: le film Chantier Coopératif (1955) réalité par Jean Palardy et tourné à Saint-Camille de Lellis et à Saint-Just-de-Bretennières, près de chez nous.

Et sur une note un peu plus personnelle, le 22 avril dernier marquait le centenaire du décès de Joseph-Ernest Lapointe, le frère de mon arrière-grand-père, mort au sud-est de Mercatel (Pas-de-Calais) lors de la Première Guerre mondiale. Je lui ai rendu hommage ici. Il était natif de Sainte-Claire, comté de Bellechasse, QC.

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Joseph-Ernest Lapointe (1895-1918)

 

Philomène Paquet dit Lavallée (1838-1912)

Philomène Paquet dit Lavallée, troisième enfant d’Alexandre et de Rosalie (Rose) Mercier, elle est l’une des deux Philomène de mon arbre généalogique. Il s’agit de mon arrière-arrière-arrière-grand-mère.

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Officier portant les couleurs du régiment de Carignan-Salières. Source: Wikipédia.

Filae.com, explique ainsi l’origine du nom Paquet:  » paquet est un nom peu répandu, signifie paquet; aussi fagot, surnom de porteur de paquets ou de marchand de fagots ». Lavallée serait-il un surnom hérité du passage de mon ancêtre dans l’armée?

L’ancêtre des Paquet dit Lavallée, Isaac-Etienne, était un soldat du régiment de Carignan, compagnie de Lamotte, chargé de protéger la Nouvelle-France contre les attaques des Iroquois. Isaac-Etienne, qui serait natif de Saint-Jean-de-Montaigu, Poitou, a choisi après avoir fait son service de rester ici et de prendre femme. Le 30 juin 1670, il a épousé Elisabeth Meunier à Château-Richer. Ses enfants naquirent tout près, à l’île d’Orléans, berceau de bien des familles québécoises.

Quelques générations plus tard, mes ancêtres Paquet s’établirent de l’autre côté du fleuve, dans la région de Bellechasse.

Mon aaagm Philomène Paquet dit Lavallée est arrivée dans ce monde vers la fin de l’année 1838, plus précisément le 23 décembre, à Sainte-Claire, comté de Bellechasse, au Bas-Canada. Elle est baptisée le jour-même dans cette paroisse, entourée de son parrain Michel Audette dit Lapointe et de sa marraine Marie Paquet dit Lavallée. Alexandre Paquet et Rosalie Mercier, les parents de Philomène, auront par la suite au moins sept enfants qui cultiveront eux aussi la terre de Bellechasse.

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Mon arrière-arrière-arrière-grand-mère Philomène Paquet dit Lavallée (1838-1912)

Alexandre et Rosalie vivront assez vieux pour voir leur fille Philomène épouser un cultivateur du coin, Jean-Baptiste Bacquet dit Lamontagne (Paul Lamontagne et Olive Gagnon). Le mariage se déroule le 12 août 1862 dans la paroisse de naissance de la mariée, soit Sainte-Claire. Après le mariage, Jean-Baptiste et Philomène fondent un foyer tout près, dans la paroisse de Saint-Lazare. De cette union sont issus douze enfants: Jean, Octavie, Délina, Joséphine, Célanire, Lucien, Marie, Emilie (Julienne), Elodie, Alphonse, Philomène, ainsi qu’un enfant décédé à la naissance. La petite Philomène est décédée quelques jours avant son deuxième anniversaire. Les autres enfants ont pu atteindre l’âge adulte et se marier.

Mon aaagm Philomène est décédée à Sainte-Claire le 4 mai 1912 à l’âge de 74. Son mari est décédé au même endroit le 15 septembre 1922 à l’âge de 84 ans.

 

Décédé au Michigan en 1878

par Vicky Lapointe

Charles Dion est né le 28 mars 1855 à Sainte-Claire, comté de Bellechasse, fils de Benjamin Dion, cultivateur, et de Marguerite Dierce dit Beaulieu. Il est baptisé le jour-même de sa naissance. Il est décédé 23 ans plus tard, loin de chez lui.

Les registres de la paroisse de Sainte-Claire, en date du 1er octobre 1878, contiennent son acte d’inhumation. Il est dit qu’il est « décédé dans le cours du mois dernier à Michigan, États-Unis ». La cause du décès n’est pas indiquée.

La base de données ‘Michigan Deaths, 1867-1897’ de Family Search pourrait bien nous donner quelques informations supplémentaires sur ce décès.

Si l’on regarde le registre des décès du comté d’Alpena, Michigan,  on voit qu’il y a un Charles Dion, célibataire âgé de 23 ans, décédé à Alpena en septembre 1878 (le jour n’est pas indiqué) suite à une noyade. Le métier indiqué est ‘laborer’ et le lieu de naissance est Alpena, Michigan. Le père est Louis Dion, originaire du Canada et le nom de la mère est inconnu. Le nom du père et le lieu de naissance ne concordent pas, mais l’âge, le lieu et la période de décès, oui.

Le Alpena weekly argus du 25 septembre 1878 contient l’entrefilet suivant:

Chas. Dion, a young man employed on the drive of Chas. Johnson, was drowned at the Lower South Branch bridge last Sunday afternoon.

La date de décès de Charles Dion serait donc le 22 septembre 1878. Il s’agit probablement d’un accident de drave.

Plusieurs Canadiens français habitaient Alpena à l’époque. Le Michigan attirait les gens de chez nous qui y occupaient des emplois dans l’industrie forestière, des pêches, des mines, etc. James LaForest, sur son blogue ‘Voyageur Heritage… Community Journal  & Resource Guide’ souligne d’ailleurs que la Saint-Jean Baptiste a été célébrée à Alpena en 1888.

Lorrie LaCross a recensé les noms canadiens français trouvés dans les registres d’Alpena et d’autres municipalités de la région.

Pour en savoir plus sur les Canadiens français au Michigan (bibliographie non exhaustive):

Les Canadiens français du Michigan par Jean Lamarre (2000) Editions du Septentrion.

« French-Canadian Communities in the American Upper Midwest during the Nineteenth Century » D. Aidan McQuillan. Cahiers de géographie du Québec, vol. 23, n° 58, 1979, p. 53-72. http://id.erudit.org/iderudit/021423ar

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Louise Fortier (1828-1898)

Mon ancêtre Louise Fortier est née le 20 novembre 1828 à Sainte-Claire, comté de Dorchester (auj. Bellechasse). Fille de Joseph Fortier et de Marcelline Rochefort, Louise avait au moins un frère, Joseph, né en 1817. Après son mariage, Joseph a vécu à Saint-Hélène de Chester, Arthabaska, tandis que Louise est restée à Sainte-Claire.

Louise a épousé à Sainte-Claire le 9 novembre 1852 Etienne Audet dit Lapointe, cultivateur. À leur mariage, les époux déclarent ne savoir signer. De cette union sont nés au moins sept enfants, dont mon arrière-arrière-grand père Joseph.

Louise et Etienne ont élevé leurs enfants à Sainte-Claire. Trois ont atteint l’âge adulte, soit Marie, Adeline et Joseph. Une fois mariés, ceux-ci ont élevé leurs familles à Sainte-Claire. Mon aagp a déménagé par la suite tout près, à Sainte-Justine mais il est décédé un peu plus loin, à Saint-Camille-de-Lellis, en 1941.

Louise Fortier est décédée à Sainte-Claire le 14 octobre 1898 à l’âge de 70 ans. Son mari est décédé à Sainte-Justine le 7 mai 1909 à l’âge de 77 ans.

Si quelqu’un possède une photo de Louise Fortier et d’Etienne Lapointe, s’il-vous-plaît, me faire signe.

Sources: Registres et http://www.nosorigines.qc.ca/

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Souvenirs des Toussaint [St-Gervais, Bellechasse, 1897]

On trouve des Audet partout…

100 mots pour une vie : la cordonnière

#geneatheme

Mon arrière-arrière-grand-mère Zoé Audet est née le 25 août 1828 à Grondines, fille de Charles Audet dit Lapointe et d’Agathe Bédard. Le 24 octobre 1848, elle a épousé Clément Lachance à Sainte-Claire de Dorchester (auj. Bellechasse). De cette union sont nés neuf enfants, dont mon arrière-grand-père Philéas.  Trois enfants sont morts en bas âge. Clément est décédé à l’asile Saint-Michel-Archange de Beauport en 1864. Après le décès de son mari,  Zoé a quitté Sainte-Claire pour s’établir tout près, à Sainte-Justine. Elle y a élevé seule ses enfants, pratiquant le métier de cordonnière. Elle ne savait ni lire ni écrire. Elle est décédée à Sainte-Justine le 28 juillet 1879.

Extrait du recensement canadien de 1871, Sainte-Justine, Dorchester. BAC

Extrait du recensement canadien de 1871, Sainte-Justine, Dorchester. BAC

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La guérison de Flore Lapointe [1889]

On trouve des Audet partout…

Égarés en forêt [canton Langevin, 1868]

Égarés en forêt [canton Langevin, 1868]

(Je prends une pause de quelques semaines. De retour en septembre)

Cette histoire remonte aux débuts de la colonisation par chez nous.

Le Courrier du Canada, 27 novembre 1868

« Jeudi le 5 du courant, MM. Ferdinand Lecours, cultivateur de Ste. Claire (Dorchester) et Octave Morisset, de Ste. Justine du township Langevin, partaient de cette dernière place pour se rendre à travers le bois au township d’Armagh. Ils avaient environ quatre lieues à faire et devaient revenir trois ou quatre jours après. Les premiers jours de leur retard les amis ne furent pas inquiets, mais lorsqu’ils virent que leur absence se prolongeait, ils commencèrent à craindre. Le jeudi suivant, le 12, plusieurs de leurs amis se mirent à leur recherche en prenant la direction qu’ils avaient dû prendre pour se rendre où ils devaient aller. Comme il était tombé beaucoup de neige après leur départ, leurs amis ne purent trouver les traces de leurs pas; les seules indices de leur passage furent des entailles ou coupes faites aux arbres avec une hache que quelqu’un avait conseillé à Lecours de prendre en partant. Ceux qui cherchaient, suivirent ces entailles jusqu’à environ 9 ou 10 milles où elles finissaient entièrement; ils n’en trouvèrent qu’une sur un seul arbre et dans une autre direction. Ne trouvant rien, ils revinrent sur leurs pas et le 16, une trentaine d’hommes tant de Ste. Claire que de Ste-Justine et de de Ste. Malachie, se mirent de nouveau à faire des recherches qui durèrent plusieurs jours; mais ils ne trouvèrent pas d’autres marques que celles trouvées par les premiers.

M. L. Fortier, notaire de Lévis, est parti hier (25) de Ste. Claire, accompagné d’un chasseur et que quelques autres de leurs amis pour se rendre au lieu communément appelé « les Trappistes » et de là aller à environ 24 à 30 milles à travers le bois pour se rendre à un ancien chantier ou camp d’Américains, maintenant abandonné, qui se trouve près de la rivière St. Jean. C’est la seule habitation dans cette forêt, et on suppose que Lecours ou Morisset, s’étant égarés, peuvent s’y être rendus. Mais comme ils doivent être exténués par le froid et la faim, et qu’il n’y a pas même de sentier de tracé, il leur est impossible de revenir seuls; c’est pourquoi ces amis partent pour aller à leur recherche dans cet endroit.

La paroisse de Ste. Claire et les paroisses environnantes sont dans l’affliction, car Lecours était un des premiers citoyens de Ste. Claire et il était estimé de tous ceux qui le connaissaient.

Il était âgé d’environ 40 ans et Morisset de 24 à 25 ans. – (Communiqué).  »

Le 4 décembre 1868, le Courrier du Canada évoque une rumeur plutôt sinistre.

Le courrier du Canada, 4 décembre 1868

Le courrier du Canada, 4 décembre 1868

On a retrouvé Octave Morisset quelques mois plus tard.

Acte de sépulture d'Octave Morisset. Registres de Sainte-Justine (Dorchester, auj. Bellechasse).

Acte de sépulture d’Octave Morisset. Registres de Sainte-Justine (Dorchester, auj. Bellechasse).

Emilie Audet dit Lapointe était enceinte de huit mois au moment de la disparition de son mari. Leur fille Adèle est née le 11 décembre 1868. Emilie Audet dit Lapointe (qui a épousé Ferdinand Lecours le 27 août 1850, à Sainte-Claire), s’est remariée le 25 novembre 1872, à Sainte-Justine, avec Misaël Morisset, fils de Charles Morissette et de Théotise Marie Roy. Elle a donc marié le  frère d’Octave Morissette. On retrouve Emilie et Misaël à Sainte-Justine selon recensement de 1881, Misaël étant âgé de 36 ans et Emilie de 49 ans.

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