Il prétend être le petit-fils de Champlain [1908]

Le Canada, 16 juillet 1908

PETIT-FILS DE CHAMPLAIN
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UN NEW-YORKAIS QUI PORTE LE NOM DU FONDATEUR DE QUEBEC, SE PRETEND UN DESCENDANT EN LIGNE DIRECTE DE SAMUEL DE CHAMPLAIN.
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Le major Church Howe, consul général des États-Unis à Montréal, déclarait hier avoir reçu une lettre d’un citoyen de New-York, du nom de Champlain. Ce M. Champlain se prétend sur sa lettre, un descendant en ligne directe du fondateur de Québec, et il demande si les autorités de Québec peuvent lui procurer une place où il pourra voir à son aise les grandes manifestations en l’honneur de son ancêtre. Le signataire de la lettre cite toute une biographie qui semble parfaitement authentique au dire du consul américain; il prétend même que son père était Canadien, mais qu’il fut naturalisé sujet américain il y a nombre d’années.

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Les fêtes du tricentenaire de Québec en images (1908)

Récompense offerte pour la localisation du tombeau de Champlain [1933]

Eriger un monument à Samuel de Champlain? [Québec, 1863]

Le monument Samuel de Champlain dévoilé à Québec [21 septembre 1898]

Récompense offerte pour la localisation du tombeau de Champlain [1933]

L’Action catholique, 2 juin 1933

$3,000 POUR LA DÉCOUVERTE DU TOMBEAU DE CHAMPLAIN
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UN GRAND CONCOURS SERA OUVERT À L’OCCASION DU TROISIÈME CENTENAIRE DE LA MORT DU FONDATEUR DE QUÉBEC, QUI SERA CÉLÉBRÉ EN 1935. – L’HON. M. CHAPAIS, MGR A. GOSSELIN ET M. P.-G. ROY DANS LE JURY
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TROIS DONS DE $1,000
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Une récompense de $3,000 est offerte à celui qui d’ici 1935, découvrira l’endroit exact où Samuel de Champlain a été enseveli.

Telle est la nouvelle que nous annonçait hier après-midi M. Pierre Georges Roy, archiviste de la Province. Laissons la parole à M. Roy:

« Un amateur d’histoire qui désirerait que l’on fut fixé exactement sur l’endroit où le fondateur de Québec fut enseveli quand sonnera le 3e centenaire de sa mort, offre $1,000 en prix à celui qui fera cette découverte. Cet amateur qui veut garder l’anonymat pose deux conditions: il donnera $1,000 à condition que le Gouvernement Provincial et la ville de Québec donne la même somme; il accordera cette récompense quand l’hon. Sénateur Thomas Chapais, Mgr. Amédée Gosselin et lui-même auront trouvé suffisante la preuve qui sera faite ».

C’est donc une récompense de $3,000 qui est offerte car il ne fait pas de doute que le Gouvernement et la Ville voudront consentir à donner $1,000 chacun à quiconque fera une telle découverte.

Ce travail de recherche sera laborieux et exigera beaucoup de patience, la consultation d’un millier de documents peut-être; mais avec du travail, la chose n’est pas impossible. Les données initiales sont essentielles mais il faut les contrôler et c’est là la difficulté. Les chercheurs ont assurément un beau champ d’activité.

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Eriger un monument à Samuel de Champlain? [Québec, 1863]

Le monument Samuel de Champlain dévoilé à Québec [21 septembre 1898]

Des ossements retrouvés à l’Anse au Foulon [1924]

Un bal costumé au Château de Ramezay, 18 janvier 1898

Eriger un monument à Samuel de Champlain? [Québec, 1863]

Faut-il ériger un monument à Samuel de Champlain? Oui, selon un communiqué publié dans le Canadien en 1863

Le Canadien, 23 septembre 1863

Une suggestion vient d’être faite au public qui mérite au plus haut degré son attention. On s’étonne, et avec raison, que les citoyens de Québec, qui ont élevé des monuments à Montcalm et à Lévis, aient oublié le fondateur de notre cité, ou pour mieux dire, le fondateur de notre colonie, car Champlain est véritablement celui qui a jeté les bases de la puissance française en Amérique. Les premières pages de notre histoire ne sont remplies que de ses actions glorieuses. Non seulement il fut un guerrier redoutable comme le vainqueur de Carillon ou de Ste.-Foye, mais il fut encore et surtout un sage administrateur et un habile diplomate. Et dire qu’un tel homme n’a pas le plus petit monument pour perpétuer sa mémoire dans cette ville qu’il a fondée, sur cette terre du Canada qu’il a illustrée.

Si une colonne lui était élevée, l’enfant le plus humble connaîtrait son nom; il saurait que cette ville superbe, qu’on appelle aujourd’hui le Gibraltar de l’Amérique, lui doit son existence. Les étrangers qui visitent le Canada apprendraient, en arrivant ici, que Québec, cette Capitale de la Nouvelle France si renommée dans les fastes militaires de notre continent, a eu pour fondateur et premier défricheur Samuel de Champlain. Ils comprendraient alors pourquoi on l’appelle la Cité de Champlain.

Photographie | Cérémonies d'ouverture, monument à Champlain, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 | MP-1981.94.7.1

Cérémonies d’ouverture, monument à Champlain, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908

En un mot, ce monument que nous recommandons à la générosité des citoyens de Québec est une dette de reconnaissance qu’ils ne sauraient trop s’empresser d’acquitter. Il y a longtemps qu’une chose semblable aurait dû être faite; c’est un oubli qu’il faut se hâte de réparer. Tous ceux qui ont conservé un peu d’amour pour le culte des ancêtres nous comprendront. (Communiqué)

Ce voeu sera exaucé en 1898.

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Le monument Samuel de Champlain dévoilé à Québec [21 septembre 1898]

Dévoilement d’une statue de Robert Cavelier de LaSalle à Chicago [1889]

Le monument des Irlandais [Grosse-île, 15 août 1909]

Montréal honore les Patriotes de 37-38 [1926]

Le monument Samuel de Champlain dévoilé à Québec [21 septembre 1898]

Le Monde illustré, 24 septembre 1898

LE MONUMENT CHAMPLAIN
(voir gravure)
M. [Paul] Chevré est un sculpteur français de grande valeur: aussi a-t-il été choisi pour exécuter la statue de Champlain destinée à la ville de Québec.

Photographie | Monument Champlain, Québec, QC, 1908 | VIEW-4330.1

Monument Champlain, Québec, QC, 1908

Cette statue est vraiment superbe: sa facture nous rappelle celle de M. de Maisonneuve, sur la Place d’Armes à Montréal. Le dessin de celle-ci est tout aussi nerveux, aussi fouillé, aussi étudié que l’est celui de la statue de Champlain.

C’est mercredi, le 21 septembre, qu’a eu lieu le dévoilement de la statue du fondateur de Québec.

Le gouverneur-général lui-même, lord Aberdeen, avait bien voulu promettre de présider la cérémonie.

Voilà une fort belle chose faite; les peuples, ordinairement, oublient si vite ceux à qui ils doivent tout! Il est vrai, par contre, qu’ils dressent avec une étonnante facilité des statues, des monuments à des traîtres, à des comédiens (nous voulons dire des hypocrites), à des parvenus; heureux encore s’ils n’en élèvent pas au vice, au crime!

C’est un devoir de reconnaissance pour Québec que d’honorer Champlain: Montréal s’était souvenue de Maisonneuve.

Monument Champlain, photo que j’ai prise à l’été 2008

Nous pouvons dire que Québec a lieu d’être fière de ce qu’elle a fait. Le monument de Champlain est vraiment un monument: il fait honneur à l’artiste qui l’a conçu, aux personnes ou aux gouvernants qui l’ont fait faire.

Notre sculpteur canadien, M. P. Hébert, n’eût-il pas pu être chargé de ce travail?

Ce n’est point un reproche que nous faisons: nous voulons seulement faire remarquer qu’il n’est point nécessaire d’aller au loin chercher ce que l’on possède chez soi, surtout que le talent de notre sculpteur canadien est connu et même hautement apprécié à l’étranger.

Pour en savoir plus: René Villeneuve. « Le monument Samuel de Champlain ». Cap-aux-Diamants : la revue d’histoire du Québec, vol. 1, n° 2, 1985, p. 22-24.

Billets

Les fêtes du tricentenaire de Québec en images (1908)

Visite virtuelle de Place-Royale, Québec

Un bal costumé au Château de Ramezay, 18 janvier 1898

Statue et plaques commémoratives de l’expédition de Lamothe Cadillac à Détroit en 1701

Cartes anciennes: des trésors sur le web

Plusieurs raisons font que les cartographes exercent leur art. Une carte peut être dessinée suite à des explorations, pour fin de publication dans un atlas, comme document pour les assurances ou comme outil de travail pour des organismes gouvernementaux.  Consulter une carte permet de voir l’évolution d’un territoire, de mieux connaître son histoire. Prenez une carte de 1934 des comtés de Bellechasse et du Bas-Saint-Laurent et vous verrez là plusieurs hameaux qui ont disparues. Certaines municipalités n’existaient pas encore. D’autres endroits ont changés de nom depuis.

Deux sites à consulter

D’abord, il y a la collection numérique de cartes et plans de Bibliothèque et Archives nationales du Québec

http://services.banq.qc.ca/sdx/cep/accueil.xsp

On y retrouve des cartes du Québec, du Canada, du Mexique et des États-Unis. On peut voir l’image en mode plein écran et la télécharger et agrandir les zones qui nous intéressent. 9525 images sont disponibles. Les cartes présentes datent de l’époque de la Nouvelle-France jusqu’à nos jours. Le site utilise Flash, ce qui allonge un peu le temps de chargement de l’image.

La plus vieilles carte date de 1502, c’est la Carta del Cantino. Notre perception du monde a bien changée depuis…

Jetez aussi un coup d’oeil à la Carte géographique de la Nouvelle Franse de Samuel De Champlain.

Les trésors de la carthothèque de l’Université Laval

On y retrouve des cartes et des photographies aériennes créées entre 1632 et 1950. Chaque image est accompagnée d’un texte permettant de mieux comprendre ce que l’on voit. Par contre, les cartes sont petites.

Cette carte de W. (William) Henderson de 1827 nous rappelle que la délimitation de la frontière canado-américaine a fait l’objet de longues négociations. Si les revendications américaines avaient été acceptée, une partie du comté de Bellechasse ferait aujourd’hui partie des États-Unis.

http://www.bibl.ulaval.ca/mieux/decouvrir/collection_speciales/geostat/geostat_cartes/geostat_tresors

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Noms et lieux du Québec: significations et origines

La Collection de cartes postales anciennes Magella Bureau [1890-1963]

Réflexions sur les banques d’images historiques en ligne

Histoire: des images libres de droit (première partie)

Le moulin Casgrain-Lévesque de Saint-Pacôme

Banque d’images en Univers social

Redécouvrir Beauce, Etchemin, Amiante

Les régions du Québec: une histoire d’appartenance

Les fêtes du tricentenaire de Québec en images (1908)

1908 a marqué le tricentenaire de la fondation de la ville de Québec. Revivons les festivités grâce aux archives photographiques du musée McCord. Défilés militaires et reconstitutions historiques sont à l’honneur.

Photographie | Parade de l'infanterie de la province de Québec, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 | MP-1981.94.16.2

Parade de l'infanterie de la province de Québec, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 Keystone View Company Juillet 21, 1908

Photographie | Costumes d'il y a trois siècles, 2e reconstitution historique, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 | MP-1981.94.62.1

Costumes d'il y a trois siècles, 2e reconstitution historique, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 Keystone View Company Juillet 25, 1908,

Photographie | Régiment des Highlands dans la rue Saint-Jean, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 | MP-1981.94.18.2

Régiment des Highlands dans la rue Saint-Jean, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 Keystone View Company Juillet 21, 1908, 20e siècle

Photographie | Faunes de la forêt de Fontainebleau se reposant, défilé historique, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 | MP-1981.94.29.1

Faunes de la forêt de Fontainebleau se reposant, défilé historique, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 Keystone View Company Juillet 23, 1908,

Photographie | Le général Wolfe et son armée, défilé historique, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 | MP-1981.94.32.2

Le général Wolfe et son armée, défilé historique, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 Keystone View Company Juillet 23, 1908,

Photographie | Samuel de Champlain et sa jeune épouse, défilé historique, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 | MP-1981.94.37.1

Samuel de Champlain et sa jeune épouse, défilé historique, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 Keystone View Company Juillet 23, 1908,

Photographie | Les soldats de Wolfe, reconstitution historique, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 | MP-1981.94.71.2

Les soldats de Wolfe, reconstitution historique, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 Keystone View Company Juillet 25, 1908

Photographie, stéréogramme | Les soldats de Montcalm, reconstitution historique, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 | MP-1981.94.70.1-2

Les soldats de Montcalm, reconstitution historique, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 Keystone View Company Juillet 25, 1908

Photographie, stéréogramme | Éclaireur autochtone surveillant l'arrivée de Champlain, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 | MP-1981.94.92.1-2

Éclaireur autochtone surveillant l'arrivée de Champlain, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 Keystone View Company Juillet 23, 1908

Photographie, stéréogramme | Montjoie-Saint-Denis, héraut d'armes, reconstitution historique, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 | MP-1981.94.51.1-2

Montjoie-Saint-Denis, héraut d'armes, reconstitution historique, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 Keystone View Company Juillet 25, 1908

Photographie | Jeunes paysannes de la Nouvelle-France, 1620, 2e reconstitution historique, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 | MP-1981.94.66.1

Jeunes paysannes de la Nouvelle-France, 1620, 2e reconstitution historique, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 Keystone View Company Juillet 25, 1908

Photographie | Le marquis de Tracy, lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-France pour Louis IV, 1665, 5e reconstitution historique, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 | MP-1981.94.68.2

Le marquis de Tracy, lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-France pour Louis IV, 1665, 5e reconstitution historique, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 Keystone View Company Juillet 25, 1908

Photographie | La cour de Henri IV au Louvre, la danse de la Pavane, 1608, 2e reconstitution historique, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 | MP-1981.94.57.2

La cour de Henri IV au Louvre, la danse de la Pavane, 1608, 2e reconstitution historique, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 Keystone View Company Juillet 25, 1908

Photographie | La cour de Henri IV, groupe de pages, 2e reconstitution historique, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 | MP-1981.94.64.2

La cour de Henri IV, groupe de pages, 2e reconstitution historique, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 Keystone View Company Juillet 25, 1908

Photographie | Les coureurs des bois de Daumont de Saint-Lusson, défilé historique, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 | MP-1981.94.34.2

Les coureurs des bois de Daumont de Saint-Lusson, défilé historique, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 Keystone View Company Juillet 23, 1908

Photographie | Mlle de Verchères en compagnie de ses frères et d'autochtones, défilé historique, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 | MP-1981.94.39.1

Mlle de Verchères en compagnie de ses frères et d'autochtones, défilé historique, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 Keystone View Company Juillet 23, 1908

Photographie | Éclaireur autochtone surveillant l'arrivée de Champlain, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 | MP-1981.94.92.2

Éclaireur autochtone surveillant l'arrivée de Champlain, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 Keystone View Company Juillet 23, 1908

Photographie | Foule surveillant l'arrivée du Navire de Sa Majesté « Indomitable », tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 | MP-1981.94.79.2

Foule surveillant l'arrivée du Navire de Sa Majesté « Indomitable », tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 Keystone View Company Juillet 22, 1908

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Photographies de Québec (1886-1910) par Frederick C. Würtele

Le château disparu (Château Saint-Louis à Québec)

Art: Québec et ses environs (1830) par James Pattison Cockburn

Patrimoine: l’Église Notre-Dame-des-Victoires dans le Vieux-Québec

Québec après les bombardements de 1759 par Richard Short

L’histoire et le patrimoine de Québec – site de la CCNQ

Patrimoine: l’Église Notre-Dame-des-Victoires dans le Vieux-Québec

Parmi les attraits de l’arrondissement historique du Vieux-Québec, on retrouve l’église Notre-Dame-des-Victoires. Ses trois siècles d’existence (et des poussières) ont été mouvementés, croyez-moi!

Crédits: nuance 1979 sur Flickr

Québec brûle!

L’église Notre-Dame-Des-Victoires est située à l’endroit où s’élevait l’Abitation de Samuel de Champlain qui servit plus tard de magasin du Roy. Le magasin disparaît dans les flammes durant la nuit du 4 au 5 août 1682, une nuit cauchemardesque pour les habitants de la basse-ville de Québec. Place Royale est presqu’entièrement détruite. A la demande de Monseigneur François de Laval, évêque de Québec, on entreprend la construction d’une église plutôt que de reconstruire le magasin.

Il s’agit en fait d’une desserte de la paroisse Notre-Dame, dans la haute-ville, où l’église-cathédrale occupe un emplacement privilégié mais difficile d’accès en hiver

(Réf)

Les plans sont le fruit du travail de l’architecte Claude Baillif. Les travaux de construction se déroulent sur une longue période (près de 40 ans) et ce, pour plusieurs raisons.

Mais à défaut de titres clairs, la reconstruction du quartier commerçant, au lendemain de l’incendie, génère une foule de conflits. Si bien que l’édification d’une chapelle dont la façade dominerait la place du marché n’est entreprise qu’en 1687.

et

C’est que des difficultés viennent contrecarrer l’achèvement de l’édifice : le manque de fonds et un terrain trop exigu pour ériger le portail. Ces obstacles surmontés, surgit un nouveau problème l’année suivante : le droit de vue d’un propriétaire voisin empêche la réalisation de la façade.

(Réf.)

Finalement, tout s’arrange et l’église est fonctionnelle en 1723.

Deux victoires

Entretemps, l’église a changé deux fois de nom. D’abord, elle est sous la protection de l’Enfant Jésus pour ensuite être dédiée à la Vierge Marie. En effet, la croyance populaire veut que la Vierge Marie a protégé Québec en 1690 alors que Frontenac et l’armée française ont mis en déroute William Phipps et ses soldats. Notons que la protection divine a été un peu trop efficace, un des navires de la flotte, le Elizabeth and Mary, ayant fait naufrage près de l’Anse-aux-Bouleaux (Baie-Trinité). On célèbre le départ des Anglais en renommant l’église Notre-Dame-de-la-Victoire.

Ensuite, en 1711, les Anglais sont de retour, sous la direction de Sir Hovenden Walker et ils tentent à nouveau d’attaquer Québec, mais c’est peine perdue. On souligne cette deuxième victoire en renommant l’église Notre-Dame-des-Victoires.

L’année des Anglais

Durant l’été 1759, Québec est soumise aux bombardements de l’armée anglaise. L’église Notre-Dame-des-Victoires est sévèrement abîmée.

Il n’en reste plus que les murs calcinés.

(Réf)

Estampe | Vue de l'église Notre-Dame-de-la-Victoire, érigée en souvenir de la levée du siège en 1695, et détruite en 1759 | M970.67.4

Vue de l'église Notre-Dame-de-la-Victoire, érigée en souvenir de la levée du siège en 1695, et détruite en 1759 Richard Short 1761, 18e siècle 38.2 x 54.8 cm Don de Mr. R. W. Humphrey M970.67.4 © Musée McCord

On restaure!

La reconstruction va s’échelonner sur quelques années (1762-1766), mais ce n’est que le prélude à plusieurs restaurations, auxquelles la famille d’artisans et d’architecte Baillairgé sera associée. D’abord, Jean Baillairgé s’occupe de la reconstruction de l’église entre 1762 et 1766, son fils François dirige une restauration de plus grande envergure en 1816 et Thomas, fils de François, sera associé à la rénovation de la décoration intérieure (1854-1857).
L’extérieur de l’église est rénové entre 1858 et 1861 sous la direction de l’architecte Joseph-Ferdinand Peachy.

Photographie | Église Notre-Dame-des-Victoires, Québec, QC, vers 1898 | VIEW-3233

Église Notre-Dame-des-Victoires, Québec, QC, vers 1898 Wm. Notman & Son Vers 1898, 19e siècle Plaque sèche à la gélatine 25 x 20 cm Achat de l'Associated Screen News Ltd. VIEW-3233 © Musée McCord

A trois reprises, en 1824, 1833 et 1854, des résidents ont exprimé la volonté que l’église soit rasée, voeu qui n’a heureusement pas été exaucé. On voulait faire de la place pour agrandir le marché de la basse-ville. (Réf).
Un élément reconnu de notre patrimoine

L’église Notre-Dame-des-Victoires est l’un des premiers bâtiments a obtenir la désignation de monument historique par le gouvernement du Québec. C’était en 1929.

En 1967, l’église subit une cure de jeunesse sous la direction de Pierre Maynard dans le cadre de la mise en valeur de place Royale

L’objectif de cette campagne de travaux est de restituer le cachet français du monument. L’opération s’est malheureusement faite de façon intuitive, avant qu’une étude sérieuse n’établisse la genèse du monument et n’en retrace les multiples transformations.

(Réf.)

Pour plus de détails sur les travaux de restauration entrepris à l’église au cours de son histoire, je vous invite à consulter cet article.

Des oeuvres d’art à voir
Ceux qui visitent l’église de nos jours pourront voir que

Notre-Dame-des-Victoires conserve plusieurs œuvres d’art intéressantes. Parmi les tableaux, il faut signaler : l’Annonciation de Louis-Augustin Wolff, artiste d’origine allemande venu au Canada avec l’armée britannique, peinte en 1765-1766 d’après une gravure d’une œuvre du peintre français François Lemoine, et l’ex-voto de L’aimable Marthe, œuvre anonyme réalisée en 1747 selon le vœu du capitaine Maurice Simonin. Mentionnons également deux œuvres européennes provenant de la collection Desjardins : l’Élévation de la croix (copie d’après Pierre-Paul Rubens), acquise en 1817 et restaurée en 1834 et 1851, ainsi que la Montée au calvaire (copie d’une gravure de Bénézit Huret, graveur français), acquise en 1817 et agrandie par François Baillairgé.

Crédits: Feng & Jia sur Flickr

(Réf.)
Conclusion

L’église Notre-Dame-des-Victoires, 323 ans après le début de sa construction, veille fièrement sur la place Royale. Elle a survécue à la guerre et à d’autres tentatives de destruction. Elle renferme plusieurs oeuvres d’art qui font partie de notre patrimoine. Si vous visitez le Vieux-Québec, allez y faire un petit tour.

En complément

Fiche de l’église Notre-Dame-des-Victoires (Inventaire des lieux de culte du Québec)

Trésors et secrets de Place-Royale

Bibliographie

LEGARE, Denis. [En ligne] L’église Notre-Dame-des-Victoires de Québec. Faire face au buste de Louis XIV sur la place Royale. [Page consultée le 3 avril 2010] Adresse URL: http://www.patrimoine-religieux.qc.ca/fr/pdf/documents/NDdesVictoiresdeQuebec.pdf

NOPPEN Luc et Lucie MORISSET. [En ligne] Église Notre-Dame-des-Victoires [Page consultée le 3 avril 2010] Adresse URL: http://eglisesdequebec.org/ToutesLesEglises/swNotreDameDesVictoires/swNotreDameDesVictoires.html

NOPPEN, Luc. Les chemins de la mémoire, Monuments et site historiques du Québec, Tome 1. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p.130-133

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Billets reliés

Société d’histoire du protestantisme franco-québécois

L’histoire du protestantisme au Québec est relativement peu connue, excepté peut-être l’épisode Charles Chiniquy, où un fougueux curé catholique décide de se convertir au protestantisme… Plus de détails ici.

On croit aussi que Samuel de Champlain, le fondateur de Québec, est né protestant (sujet à controverse lien 1 et lien 2).

La Société d’histoire du protestantisme franco-québécois (SHPFQ), créée en 2003, a pour but de  »préserver de l’oubli, faire connaître, mettre en valeur l’histoire et le patrimoine de la communauté franco-protestante et évangélique du Québec et des régions avoisinantes; de promouvoir le respect et l’amour de cet héritage dans la population en établissant un réseau de groupes et d’individus intéressés à cette histoire et à ce patrimoine. Elle veut aussi faire avancer la connaissance historique sur les protestants francophones du Québec et soutenir la recherche dans ce domaine.  »

Le site internet de la SHPFQ annonce les activités à venir de l’organisme. Il présente diverses sources et outils de recherche ainsi qu’un guide pour écrire l’histoire d’une Église, d’une association ou d’une communauté protestante. On y retrouve aussi une liste des personnes (pasteurs, évangélistes, etc) qui ont joué un rôle dans l’histoire du franco-protestantisme au Québec ainsi que des références. Certaines biographies rédigées par la SHPFQ sont déjà en ligne.

Il y a aussi des sections sur la généalogie, les photos et les articles, mais elles sont peu étoffées pour le moment.

Adresse: http://www.shpfq.org/

Billets reliés:

400 ans de sciences au Québec

L’exposition virtuelle 400 ans de sciences au Québec a été créée d’après le livre Histoire des sciences au Québec, publié en 2008.

400sciencesqc

Dès la page d’accueil, on peut regarder une vidéo où le professeur en histoire et sociologie des sciences de l’UQAM, Yves Gingras, nous parle de la constitution d’une société à travers le rôle de la science . A quelques reprises, durant l’exposition, on verra des vidéos où le professeur Gingras nous entretient de divers aspects de l’histoire des sciences au Québec.

L’exposition est divisée en 15 périodes. On voit que dès l’arrivée de Champlain, les sciences ont été présente en Nouvelle-France. On a cartographié et amassé des échantillons de plantes, de roches et de minéraux pour documenter le potentiel économique de la colonie. Même les hommes de Dieu ont contribué à l’essor des sciences. Ainsi, on enseignait l’hydrographie et la physique d’Aristote au Collège des Jésuites.

Les universités vont prendre le relais dès le milieu du 19e siècle, jusqu’à nos jours. Les sociétés savantes, les médias et des vulgarisateurs comme le frère Marie-Victorin contribuent à diffuser les connaissances scientifiques au 19e et 20e siècle.

On voit que les Canadiens-Français ont vraiment commencé à s’imposer dans le domaine des sciences par l’enseignement et la recherche au cours du 20e siècle.

En somme, 400 ans de sciences au Québec est une belle exposition, bien vulgarisée. Elle nous fait prendre conscience que les Québécois contribuent depuis longtemps à l’avancement de la science.

Adresse: http://hdsquebec.org/400-ans-de-science-au-quebec.htm

Billets reliés:

Images anciennes du Canada: illustrations tirées de livres rares

early_images_canadaLe site web Images anciennes du Canada: illustrations tirées de livres rares est une initiative de Bibliothèque et archives Canada. Il contient 550 images (surtout des gravures) provenant de récits de missionnaires ou de voyages publiés avant 1800. Les images sont classées par thème et par ouvrage. Parmi les illustrations numérisées, on retrouve celles de Histoire et description generale de la Nouvelle France […] par Pierre-François-Xavier Charlevoix et Les voyages du sieur de Champlain Xaintongeois, capitaine ordinaire pour le Roy, en la marine de Samuel de Champlain.

Comme vous pourrez le constater, certaines images ont des airs de famille. On parle ici de retirages et de variantes. Voir la section A propos du site pour plus d’explications.

Il est intéressant de voir comment les explorateurs et les missionnaires percevaient leur environnement. Certaines illustrations font sourire car elles sont un peu – beaucoup- éloignées de la réalité.

Ce site plaira à ceux qui s’intéressent aux livres anciens et à l’histoire des débuts de la colonisation européenne en Amérique du Nord.

Adresse: http://www.collectionscanada.gc.ca/imagesanciennes/

Billets reliés:

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