Photo de soldats

Voici une photo qui fait partie des archives de ma famille. Je ne connais pas le nom de ces soldats. Il s’agit probablement de membres de l’armée canadienne. Presque tous arborent un brassard noir au bras gauche ainsi qu’un macaron sur lequel figure un visage. Serait-ce une photo de groupe prise suite au décès d’un camarade?

À ma connaissance, personne dans ma famille n’a participé à la Deuxième Guerre mondiale. Il s’agit de Rosario Baillargeon, époux de ma grande-tante Lucienne Toussaint. Natif de Saint-Frédéric de Beauce, il est décédé en 1980.

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Reconnaissez-vous quelqu’un sur cette photo? De quel régiment s’agit-il? Cette photo aurait été prise au dépôt d’ordonnance de Longue-Pointe durant la Seconde Guerre mondiale.

La poudrière explose [Québec, 4 mars 1864]

Extrait du Canadien du 4 mars 1864

TERRIBLE EXPLOSION

A midi moins vingt minutes une forte détonation s’est fait entendre par toute la ville et a été immédiatement suivie d’une commotion souterraine qui s’est fait sentir jusqu’à notre établissement. Quelques minutes après nous apprenions que la poudrière à côté de la porte St. Jean avait fait explosion.Voici les détails que nous avons pu recueillir à ce sujet:

Au moment de l’explosion le capitaine Mahon était dans le laboratoire avec 17 soldats occupés à la confection des cartouches. 12 à 15 de ces derniers ont été tués et les autres sont plus ou moins blessés. Les sapeurs avec une compagnie de soldats sont actuellement occupés à retirer des décombres les victimes de cet épouvantable accident.

Le capt. Mahon a été retiré dans un état désespéré.

Le choc de l’explosion a brisé une partie des vitres des maisons de la rue St. Jean et les débris lancés dans toutes les directions ont plus ou moins endommagé les bâtisses environnantes  dans un rayon assez étendu.

La plupart des magasins sont fermés, de la porte St. Jean jusqu’ à la côte du Palais, leurs vitrines ayant été en grande partie mises en pièces.

Le choc s’est fait sentir jusqu’à la maison Bilodeau, rue La Fabrique, ou une des vitrines a été mise en pièces malgré que le verre eût un demi pouce d’épaisseur.

On pense que pas moins de 500 maisons ont été plus ou moins atteintes dans cette fatale explosion, et nous avons vu des pièces de bois jusqu’à 12 pieds de longueur sur un pied lancées à près de 100 pieds du lieu de l’accident.

Il y avait, paraît-il, environ 1,200 à  1,300 livres de poudre dans la bâtisse qui a fait explosion.

L’édition du 7 mars 1864 (page 2) du Canadien donne plus de détails sur la tragédie

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Témoignage de liberté pour permettre à la veuve Alexis Gagné dit Belavance de se remarier (1764)

Dans l’article Les miliciens de la Côte-du-Sud durant la période de la Conquête, l’historien Yves Hébert mentionne un témoignage bien intéressant, celui d’Alexis Dumoutier, fait prisonnier par les Anglais lors de la bataille des plaines d’Abraham.  En 1764, on a demandé à Dumoutier de dire ce qu’il savait du sort d’Alexis Gagné, également fait prisonnier lors de cette bataille. Le témoignage est court, mais il nous donne aussi certaines informations sur la captivité des soldats français.

Des soldats et officiers des compagnies franches de la Marine. (1745) 40 Compagnies franches de la marine, ont participé à la bataille des Plaines d'Abraham. Source: recitus.qc.ca et Cyberligne du temps - Fondation Historica - ANQQ, collection initiale, GH 370-114

Voici le témoignage en question, tel que rapporté dans le livre A travers les registres,  de l’abbé Cyprien Tanguay:

Le 23 [23 février 1764] Témoignage de liberté pour permettre à la veuve Alexis Gagné dit Belavance de se remarier.

Nous Alexis Dumontier demeurant à la Pointe à Lacaille (Saint Thomas) certifions en notre âme et conscience ce qui suit

1. Qu’après avoir été faits prisonniers à Québec le 13 septembre 1759 avec quantité d’autres Canadiens nous avons été mis dans un transport tous ensemble quelques jours et qu’après nous avons été divisés pour être remis dans d’autres bâtiments

2. Que tous les Canadiens prisonniers ont été passés en revue deux ou trois fois devant que de passer en Angleterre et qu’après les dites revues ils ont été tous embarqués sur des vaisseaux de guerre et conduits à Plimouth

3. Qu’étant arrivés à Plimouth on nous a fait tous débarquer et conduire en prison où nous sommes restés quatre mois et après les dits quatre mois nous avons été conduits à Dieppe port de France

Qu’étant arrivé à Dieppe avec tous les prisonniers Mr Lacombière Lacorne m’a chargé de faire une liste de tous les prisonniers Canadiens que j’ai faite très exactement sans en omettre aucun

5. Que Alexis Gagné dit Belavance de la paroisse de Saint Pierre Rivière du Sud, mon parent, n’a point paru parmi les prisonniers, dans les revues qui ont été faites en Canada, devant que d’embarquer sur les vaisseaux pour aller à Plimouth, ni en arrivant à Plimouth, ni à Dieppe, quand Mr Lacombière Lacorne a fait faire la liste de tous les prisonniers Canadiens, ce qui est une preuve qu’il est mort dans le combat, comme je le pense.

En foy de quoy j’ai signé le vingt trois février mil sept cent soixante et quatre

Alexis Dumontier.

Note. Alexis Gagné avait épousé, le 25 novembre 1743 à Berthier, Catherine Boucher.

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Québec après les bombardements de 1759 par Richard Short

Journal du siège de Québec

1759: Du sentier de la guerre aux plaines d’Abraham

Malcolm Fraser, de soldat écossais à seigneur canadien 1733-1815

Malcolm Fraser, de soldat écossais à seigneur canadien 1733-1815

La Conquête de la Nouvelle-France par les Britanniques a amené plusieurs soldats de l’armée de sa Majesté à s’établir au Canada. Parmi ceux-ci, il y avait Malcolm Fraser, écossais d’origine. Le livre Malcolm Fraser, de soldat écossais à seigneur canadien 1733-1815 raconte sa vie depuis son arrivée au Canada en 1758 jusqu’à son décès, survenu en 1815.
malcolm_fraserL’auteur, Jean-Claude Massé, est professeur au département de mathématiques et de statistiques de l’Université Laval.

Fraser a eu une vie bien remplie. Il a participé à la prise de Louisbourg ainsi qu’aux bataille des Plaines d’Abraham et de Sainte-Foy. Il a aussi combattu les Américains lors de leur tentative d’invasion du Canada en 1775.

Malcolm Fraser a été juge de paix et capitaine de milice. Il a été seigneur de Mount Murray (Cap-à-l’aigle), Islet-du-Portage (Saint-André) et d’une partie de l’Ile d’Orléans (Sainte-Famille et Sainte-Jean).

On sent la passion de l’auteur, Jean-Claude Massé, pour les chiffres, tout au long de l’ouvrage. Il accorde une attention particulière à la manière dont Malcolm Fraser a géré ses finances (dettes, prêts, acquisitions). Fraser semble avoir été un gestionnaire avisé, soucieux de ne pas laisser des dettes en héritage.

Jean-Claude Massé se penche aussi sur la vie personnelle de Malcolm Fraser. Celui-ci n’a été marié qu’à une seule reprise (il a été veuf après peu de temps), mais il a vécu deux longs concubinages avec des Canadiennes-françaises, dont il a eu neuf enfants. De ses enfants, c’est Alexandre, employé de la Compagnie du Nord-Ouest, qui ressort du lot. Massé présente aussi le cercle d’amis de Fraser, surtout composé d’anglophones.

A noter: la ville de Rivière-du-Loup se nommait à l’origine Fraserville, en l’honneur d’Alexandre Fraser.

Ce livre nous permet d’en savoir plus sur la famille Fraser, qui a contribué au développement de l’Ile d’Orléans, de Charlevoix, du Bas-Saint-Laurent et de Chaudière-Appalaches

Malcolm Fraser, de soldat écossais à seigneur canadien 1733-1815. Jean-Claude Massé, Septentrion, 2006, 356 pages.
Page dans le catalogue de Septentrion

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