Décès d’une bonne d’enfants [Stanstead, 1892]

Le Progrès de l’Est, 2 août 1892

Stanstead
[…]
Le coroner Woodward a tenu une enquête, mardi dernier, sur la personne de Charlotte Ashley, une femme de couleur âgée de 60 ans, morte soudainement chez M. Sidney Stevens, le matin même. Elle était employée chez M. Whitney comme bonne d’enfants. Elle avait d’abord été esclave à Macon, en Georgie, et demeurait avec M. Whitney, qui l’avait emmenée au pays, depuis une douzaine d’années. Elle s’était couchée en bonne santé la veille; elle s’éveilla vers une heure et se plaignit d’être très mal. On courut chercher les voisins et on fit mander le médecin; quand le Dr Cowls arriva elle était morte. Le jury a rendu un verdict de « morte de causes naturelles ». La défunte avait à peu près $500 à la banque qui retourneront aux enfants de M. Whitney suivant le désir qu’elle en avait souvent exprimé.

Recensement canadien de 1891, Stanstead, Québec. BAC

Recensement canadien de 1891, Stanstead, Québec. BAC

Selon le recensement de 1891, elle résidait alors chez madame Julia Whiting,  Âgée de 65 ans, Charlotte Ashley était veuve, méthodiste et originaire des États-Unis. Elle savait lire et écrire. Je n’ai pas trouvée de Charlotte Ashley dans le recensement canadien de 1881.
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Francis Zuell, victime d’un brutal assaut [Québec, 20 septembre 1864]

Février, mois de l’histoire des Noirs

Une esclave soupçonnée d’être à l’origine de l’incendie de Montréal [1734]

Victime de la boisson [Fitch Bay, 1869]

Cette histoire montre que la modération a bien meilleur goût.

Le Courrier du Canada, 20 janvier 1869

« TRISTE MORT- AVERTISSEMENT. Geo. A. Gustin, fils de M.Loren Gustin, de Fitch Bay, (Canton de Stanstead), âgé d’environ 17 ans, est mort dans les circonstances pénibles suivantes, dimanche dernier au soir. Ce jeune homme, en compagnie de son frère aîné et de plusieurs autres jeunes gens, s’était mis à boire, le samedi soir précédent, à une ou deux maisons. Il but un verre presque plein d’eau-de-vie de première force, et peu à près un verre de « Vieux Rye ». Il partit ensuite pour la maison de son père, avant d’être sorti du village, il s’affaissa dans le chemin, et resta sans mouvement et sans parole. Son plus jeune frère, qui se rendit au logis, reçut l’injonction de ne point dire en quel était se trouvait George. Les camarades de ce dernier le transportèrent alors dans une boutique de forge, où ils le gardèrent jusqu’au matin. La honte les induisit bientôt à le porter dans une grange, à environ un mille de distance, où, après l’avoir veillé près de deux heures, ils devinrent inquiets et envoyèrent chercher du secours; après quoi le pauvre malheureux fut apporté à la maison de ses parents.

Le Docteur Keys fut demandé et lui administra les remèdes ordinaires en pareil cas. On commença bientôt à espérer son recouvrement; mais bientôt après il fut atteint de vomissements et mourut dans la soirée de dimanche.

Le jury, composé de dix-neuf des voisins du père et présidé par Wm Dolloff, Ecr., fut occupé toute la journée de mardi à s’enquérir de la cause de sa mort.

L’examen post mortem que l’on fit sur le cadavre fit découvrir qu’il s’était fait au cerveau un épanchement de sang considérable.

La substance du verdict est que le défunt, George A. Gustin, a trouvé la mort par la suite d’une attaque d’apoplexie hémorragique, causée par l’usage excessif de spiritueux ardents et funestes.

Quel coup pour la famille.

Quel sort pour ce pauvre jeune homme! Bouteille, voilà de tes coups! — (Pionnier de Sherbrooke)  »

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QU’EST-IL ARRIVÉ À THOMAS DAVIS? (SHERBROOKE, 17 FÉVRIER 1884)

La colonisation des Cantons-de-l’Est selon Benjamin Sulte (1899)

Voici un texte de Benjamin Sulte extrait de la Tribune de Woonsocket, Rhode Island, édition du 5 juillet 1899.

LES CANTONS-DE-L’EST

(préparé pour la Tribune)

Gravure | Vue de Sherbrooke, QC, v. 1867 | M930.50.8.476

Vue de Sherbrooke, QC, v. 1867

La région située au sud du fleuve Saint-Laurent, Bas-Canada (en arrière des seigneuries faisant face au fleuve) a été arpentée et distribuée en townships ou cantons, il y a un peu plus de cent ans. L’administration coloniale arrangea les choses pour que ces terres soient occupées par des Européens, c’est-à-dire des Anglais, Écossais et Irlandais, tous de langue anglaise et de religion protestante. On crut longtemps que les Canadiens-Français n’y pénètreraient jamais, mais après 1840 il se fit un mouvement qui donna lieu à l’origine de quelques paroisses composées de notre élément. Petit à petit, d’autres groupes se formèrent et prirent de l’extension. Vers 1870 le flot montant des Canadiens-français nous portait à croire qu’ils allaient s’emparer de tous les cantons, et les Anglais, persuadés que cela ne pouvait manquer, se mirent à vendre leur terres pour s’établir en Ontario et dans l’Ouest où les conditions de vie sont meilleures.

Ce qui a porté nos gens à se diriger vers ces cantons est uniquement le voisinage des anciennes paroisses. Ils ne voulaient point s’éloigner du foyer paternel, du moins ils cherchaient à se fixer le plus près possible des lieux de leur naissance. Que la terre fut de second ordre ou pire encore, peu leur important si elle n’était pas trop loin du fleuve Saint-Laurent. Jamais ils n’auraient consenti à faire comme les Anglais, les Écossais, etc. qui se dépaysent lorsqu’ils ont chance de trouver mieux dans une autre endroit – sans tenir compte de la distance. Tel est le secret de cette conquête des cantons qui étonne aujourd’hui notre monde.

Les recensements de 1851, 1871, 1891 indiquent assez clairement la marche envahissante des Canadiens; en voici quelques chiffres, ils montrent le percentage [sic] FRANÇAIS sur le total de la population:

1851 1871 1891
Sherbrooke 15 44 44
Stanstead 9 24 28
Shefford 44 66 77
Missisquoi 19 42 50
Compton 27 45
Wolfe 35 70
Richmond 33
Brome 25 33

Il est peu probable que, en 1901, le recensement mettra les cantons de l’Est a la même proportion que toute la province de Québec où les Canadiens comptent pour un peu plus de quatre vingts par cent.

En 1851 les Canadiens formaient 58 par cent de la population de la ville de Québec; ils dépassent aujourd’hui 8o. Montréal en 1851 n’avait que 45 par cent de Canadiens; on estime qu’ils sont aujourd’hui 70 par cent. Sorel et Trois-Rivières sont dans le même cas. Ainsi la province est bien acquise à notre élément et nous aurions fait d’autres tours de force en ce genre si l’appas [sic] des manufactures n’avait entraîné tant de familles hors du sol natal.

BENJAMIN SULTE

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Photos: l’usine d’amiante Johns-Manville d’Asbestos, juin 1944

Photographies: Centre de ressources pour l’étude des Cantons-de-l’est/ Eastern Townships Resource Centre

Un criminel américain capturé en Estrie [19 août 1913]

Cybermagazine Patrimoine des Cantons-de-l’Est

Les chroniques d’histoire locale et régionale dans les journaux québécois

Parle-t-on assez de l’histoire des régions et des localités du Québec dans les journaux?  Bien sûr, les journaux mentionnent parfois les annonces de subventions, les nouvelles expositions et les activités des centres d’interprétations, les nouvelles publications, etc. Mais certains médias ont la bonne idée d’assurer une présence régulière de l’histoire en leurs pages via des chroniques historiques. Voici une liste de ces journaux (quotidiens, hebdos et mensuels). J’ai effectué mes recherches en me basant sur le Répertoire des médias de Service Québec. Lorsque ces textes sont disponibles en ligne, je mets l’hyperlien correspondant.

Jusqu’ici, je n’ai rien trouvé dans les journaux de l’Abitibi-Témiscamingue, du Nord-du-Québec, Gaspésie, Laurentides, Laval, Outaouais et Saguenay-Lac-St-Jean. N’hésitez pas à me signaler tout oubli dans cette liste.

  • Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec ——-
    • Bas-Saint-Laurent

Info-Dimanche (Rivière-du-Loup). Chroniques historiques de la Société d’histoire et de généalogie de Rivière-du-Loup.

    • Capitale-Nationale
    • Centre-du-Québec.

Journal L’Express (Drummondville) Chroniques en collaboration avec la Société d’histoire de Drummond et du Musée populaire de la photographie (cliquez ici).

  • Chaudière-Appalaches
    • Le Cantonnier (Disraeli). Chronique historique. Allez à cette adresse:

http://lecantonnier.com/

    puis Chroniques et sélectionnez Chronique historique.
    • Côte-Nord
    • Estrie

La Tribune de Sherbrooke. Chronique sur l’histoire de Sherbrooke en collaboration avec la Société d’histoire de Sherbrooke
L’Écho de Frontenac (Lac-Mégantic). 80 ans d’histoire. On y retrouve aussi des chroniques publiées antérieurement, dont Mémoires collectives, Écho d’il y a 10 ans et Souvenirs en photo. Adresse: http://echodefrontenac.com/80ans.asp

  • Gaspésie – Iles-de-la-Madeleine —-
    • Lanaudière

La Revue (Terrebonne) Chronique un brin d’histoire par Claude Martel, géographe-historien.

  • Laurentides ———-
  • Laval —–
    • Mauricie

L’Hebdo du Saint-Maurice (Shawinigan). Clin d’oeil historique.

Le Nouvelliste de Trois-Rivières.  Portraits historiques. Première chronique: Calixte Marquis.

    • Montérégie

Sorel-Tracy Express Histoire Express

    • Montréal

Le Messager (LaSalle). En route vers 2012, une histoire laSalloise par Denis Gravel, historien.
Le Messager (Verdun). Souvenirs par Guy Billard, de la Société d’histoire et de généalogie de Verdun.

  • Outaouais —–
  • Saguenay – Lac-Saint-Jean —–

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Protéger le patrimoine: citation et classement (première partie)

Les gouvernements fédéraux, provinciaux et municipaux peuvent contribuer au Canada à protéger le patrimoine en attribuant à un bâtiment, un monument ou un site un statut particulier qui reconnaît sa valeur historique. Voyons à chaque palier de gouvernement ce qu’il en est en nous concentrant sur le Québec.

Municipal

Plusieurs monuments historiques montréalais ont reçu une citation, comme on le voit ici. Dans ce document, on indique que

la citation d’un monument historique et la constitution d’un site du patrimoine sont des mesures de protection particulières dont dispose le conseil de la ville de Montréal en vertu de la Loi sur les biens culturels. Elles permettent d’assurer la sauvegarde et la mise en valeur de tout immeuble situé sur son territoire répondant à la définition de monument historique (citation) ou de tout paysage architectural présentant un intérêt d’ordre esthétique ou historique (site du patrimoine) d’importance panmontréalaise.

Les municipalités peuvent citer les éléments intéressants de leur patrimoine. La citation peut donner accès à des subventions pour la restauration qui proviennent des paliers supérieurs de gouvernements. Sur le site du Ministère de la culture du Québec, on retrouve un Guide pratique destiné aux municipalités qui veulent se prévaloir de la Loi sur les biens culturels pour protéger leur patrimoine .

Chaque municipalité a sa propre politique en matière de reconnaissance du patrimoine. La ville de Québec s’est dotée d’une telle politique que l’on peut consulter ici. Ce document est intéressant, car il présente un bref aperçu du patrimoine de la ville, mais aussi des moyens qui ont été utilisés pour le faire connaître. Notons aussi qu’à Montréal, on peut avoir accès au Programme d’aide à la restauration de bâtiments, sites et ensembles d’intérêt patrimonial significatif sur l’île de Montréal. A Gatineau, il y a le programme de mise en valeur du patrimoine bâti. Les MRC (municipalités régionales de comté) tiennent aussi compte de la préservation du patrimoine.

Dans la suite de cet article, nous abordons le classement  par les gouvernements provinciaux et fédéraux des éléments patrimoniaux. Pour lire ce billet, cliquez ici.

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Journaux québécois du 19e et 20e siècle en ligne

Mise à jour le 15 octobre 2011.

Google a numérisé une quantité importants de journaux historiques. Pour voir la liste, cliquez ici: http://news.google.ca/newspapers

 Exemple : A la radio fm de Radio-Canada : le grand feu de Rimouski

Il n’y a pas de boutons pour Twitter, Delicious ou pour envoyer par email l’article. Mais, par contre, on peut cliquer Link to article, puis cliquer sur le titre de l’article choisit et l’hyperlien de l’article choisit apparaitra. Malheureusement, beaucoup de titres n’ont pas été correctement identifiés, c’est-à-dire qu’on ne leur a pas attribué une adresse internet spécifique. Dans ce cas-là, notez plutôt l’adresse URL de l’édition que vous consultez et indiquez la page où se trouve l’article.

Les journaux du Québec disponibles
Voici une liste non-exhaustive de journaux numérisés et disponibles via Google News. J’ignore si tous les numéros publiés sont en ligne.

Journaux que l’on peut parcourir (liste des éditions publiées): la Gazette de Québec, Montreal Gazette, Morning Chronicle de Québec, Quebec Chronicle-TelegraphQuebec Telegraph, le Journal de Québec (celui du 19e siècle),  le Vindicator (Montréal), Montreal HeraldMontreal Transcript, The Quebec Spectator, The Quebec Saturday Budget, le Stanstead Journal, le Moniteur Canadien, le Courrier du Canada,  Le Devoir, La Voix Gaspésienne, etc.

La Gazette du 12 juin 1820. Impossible de faire une recherche par mot-clés dans les pages de droite qui ont été numérisées à l’horizontal. Inconfortable à consulter, risque de torticolis à moins d’avoir un Ipad.

Commentaires
Les titres des articles ne sont pas toujours correctement identifiés dans les résultats de recherche, comme ici . On dit que le nom du journal est Le Nord, mais si on regarde en haut de chaque page, c’est écrit Le Canard.

La qualité de numérisation varie (certains pages sont illisibles ou numérisées penchées), mais elle est généralement acceptable. L’OCR (reconnaissance optique des caractères) est donc de qualité variable. Si vous cherchez tel mot-clé, peut-être n’aurez vous aucun résultat, alors qu’il se retrouve des centaines de fois dans les pages numérisées…Dans ce cas-ci, repérez les journaux de la période/localité qui vous intéresse et faites une recherche numéro par numéro si possible. Pour avoir la liste des numéros numérisés, cliquez sur Browse this newspaper à côté du nom du journal. Bizarrement, plusieurs éditions d’un journal peuvent être regroupées sous la même date… Aussi, l’option Browse this newspaper n’est pas toujours disponible.

Point positif: les pages se chargent vite sur notre écran.

Imprimer ou sauvegarder ce que l’on voit à l’écran n’est pas possible, à moins de faire des captures d’écran).

Le moteur de recherche donne des résultats incomplets, car beaucoup de pages ne peuvent être traitées par OCR, donc google ne détecte pas les mots-clé qui s’y retrouvent.

Il y a de la publicité à droite de l’écran. Ces pubs changent en fonction des titres des articles sur lequel on clique. Rien de trop dérangeant.

Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BANQ) met elle aussi en ligne des journaux (Sélectionnez Patrimoine québécois). Google News et la collection numérique de BANQ constituent deux sites à consulter, mais au niveau de la présentation BANQ l’emporte haut la main. Google, par contre, permet de faire des recherches par mots-clés et a numérisé certains journaux qui ne sont pas encore disponibles sur le portail de BANQ.

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Le Canadian Illustrated News: images du 19e siècle

Bibliothèque numérique: Les classiques des sciences sociales

La caverne d’Ali Baba des archives numériques

Bibliothèque numérique: Notre mémoire en ligne

Revues et journaux en ligne sur l’histoire du Québec

Nos racines: pour découvrir l’histoire locale et régionale par les sources

Collection numérique de BANQ: les journaux du 19e et 20e siècle

Gallica – bibliothèque numérique

Les documents digitalisés des bibliothèques nationales francophones