André Biéler, peintre de la ruralité québécoise (1896-1989)

En lisant le livre de Michel Lessard intitulé L’Ile d’Orléans, Aux sources du peuple québécois et de l’Amérique française, j’ai découvert une partie de l’oeuvre du peintre André Biéler. Biéler a peint l’Ile d’Orléans des années 20. Il a aussi représenté sur la toile d’autres régions du Québec durant les années 20 et 30. C’est à cette période que nous allons plus particulièrement nous intéresser.

Biographie

André Biéler est né le 8 octobre 1896 à Lausanne, Suisse. Sa famille déménage en 1898 à Paris, puis en 1912 à Montréal. Il étudie à l’Institut technique de Montréal et participe à la Première Guerre mondiale.

Ayant été gazé lors de la bataille de Passchendaele et ayant subit d’importantes blessures à la guerre, André Biéler entreprend sa convalescence en Floride en 1919. Il y prend des leçons d’art. Il étudie ensuite à la Art Students League de New York.

Entre 1922 et 1926, il vit en Suisse. Son oncle, le peintre et muraliste Ernest Biéler, l’aide à perfectionner son art. Durant cette période, Biéler séjourne à Paris et étudie à l’Académie Ranson.

En 1924, il expose à l’Art Association of Montreal. Il s’agit de sa première exposition solo.

En 1927, il habite brièvement à Tourville, puis pour une période de trois ans (1927-1930), il habite à Sainte-Famille, Ile d’Orléans. Plusieurs de ses tableaux représentent l’ile. Il crée des gravures représentant la ville de Québec. Durant les années 30, Biéler peint à Montréal, Charlevoix, en Gaspésie et dans les Laurentides.

En 1936, il devient professeur d’art et artiste résidant l’Université Queen’s à Kingston, Ontario.

En 1941, il organise la première Conférence des artistes canadiens, ce qui mènera à la création de la Fédération canadienne des artistes. Biéler en sera le premier président. En 1945, il séjourne au Lac- Saint-Jean et en 1952 en Abitibi. En 1948, il peint une murale à la centrale hydroélectrique de Shipshaw à Arvida.

En 1957, il participe à la fondation de Agnes Etherington Art Centre. Il en est le président de 1957 à 1963.

André Biéler prend sa retraite en 1963. Il visite le Mexique l’année suivante. Il est décédé le 1er décembre 1989 à Kingston, en Ontario.

Honneurs

Une rue porte son nom à Sainte-Famille, Ile d’Orléans. Il a reçu de nombreux honneurs durant sa carrière. Il a été élu membre de l’Académie royale des arts du Canada en 1955, a reçu le Prix J. W. L. Forster en 1957 de l’Ontario Society of Artists, la Médaille du centenaire du Canada et l’Ordre du Canada en 1988. L’Université de Lausanne lui a décerné un doctorat honorifique.

Style et thèmes

Ses thèmes de prédilections: le quotidien du peuple, la vie religieuse (les églises) et les paysages. Il a utilisé la gravure sur bois, l’aquarelle, le fusain, la tempera, le pochoir et a réalisé des huiles sur toile et sur panneau.

Les premières œuvres de Biéler sont largement influencées par les enseignements de son oncle Ernest; elles traduisent la minutie dans le dessin et le souci de la forme nécessaires au travail du vitrail, de la mosaïque et de la fresque. À partir du moment où il s’est installé à l’île d’Orléans jusqu’en 1947, il a été un régionaliste moderniste, réussissant à combiner son amour de la forme à celui des sujets humains. (Réf)

En dépit de son éducation protestante, Biéler se consacre entièrement à évoquer le style de vie très catholique de la petite communauté en peignant les églises, ainsi que les cérémonies et processions religieuses. La même fascination envers la ferveur religieuse se manifeste dans les tableaux du Mexique qu’il peint au cours des années soixante.  (Réf. n’est plus en ligne)

Dans cette vieille maison (à Sainte-Famille, Ile d’Orléans) qui constituait un lien direct avec l’un des peuples fondateurs du Canada, Biéler commença à dépeindre la vie des habitants et leurs rituels, suivant le rythme lent de leurs travaux et de leur île, dans la beauté  de leurs vieilles maisons, bâties en pierre ou en bois par leurs ancêtres.  L’expression est franche, le réalisme est tempéré par le lyrisme […] (Réf. Frances K.Smith, p. 94).

André Biéler était attiré vers les personnes vivant en harmonie avec la terre et leur folklore, leurs superstitions, leurs symboles et leurs rites.  Il fit facilement la transition vers les riches traditions des habitants de Québec auxquelles son interprétation artistique donna une vision nouvelle. (Réf. Frances K.Smith, p. 95).

Conclusion

André Biéler a immortalisé avec sa palette le Québec rural et urbain des années 20 et 30. Ses peintures nous renseignent sur les us et coutumes des petites gens, sur la richesse du patrimoine naturel et bâti du Québec…

Galerie

On peut voir plusieurs oeuvres d’André Biéler sur cybermuse.

Complément

Sur le site du Musée des Beaux-Arts du Canada, on peut entendre une entrevue (en anglais) avec André Biéler (durée 2h10 min.). La transcription en français et de l’entrevue est par contre disponible.

Un documentaire sur André Biéler, les Couleurs du sang (2000), a été tourné par son petit-fils Philippe Baylaucq.

Webographie

Wikipédia [En ligne]André Bieler [Page consultée le 11 avril ]Adresse URL: http://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Bi%C3%A9ler_%28peintre%29

Cybermuse [En ligne] Biographie: André Biéler [Page consultée le 11 avril] Adresse URL:

http://cybermuse.gallery.ca/cybermuse/enthusiast/thirties/artist_f.jsp?iartistid=512

Presses de l’Université Laval [En ligne] André Biéler: un artiste et son époque [Page consultée le 11 avril]

Philippe Baylaucq [n’est plus en ligne] Les couleurs du sang, dossier de presse [Page consultée le 11 avril]

Bibliographie

KAREL, David. André Biéler ou le choc des cultures. Presses de l’Université Laval, Sainte-Foy, 2003, 209 pages.

SMITH, Frances K. André Biéler, un artiste et son époque. Presses de l’Université Laval, Sainte-Foy, 2006, 356 pages.

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Retracez vos ancêtres

 »La généalogie est un virus dangereux. Lorsque vous en serez atteint, et j’espère que vous le serez, vous deviendrez un passionné, créant du même coup, malheureusement, une veuve ou un veuf de la généalogie comme il y en a pour le hockey et le golf ». (Denis Racine, préface de Retracez vos ancêtres)

ancetres

Il y a quelques semaines paraissait aux Éditions de l’Homme le livre Retracez vos ancêtres Guide pratique de généalogie, par Marcel Fournier. Cet excellent ouvrage est le fruit des 40 années d’expérience de monsieur Fournier en matière de généalogie. Notons que Marcel Fournier a aussi été président de la Société généalogique canadienne-française de 1999 à 2006.

Retracez vos ancêtres est un guide qui vous aidera dans votre quête pour retrouver vos ancêtres. On vous explique d’abord ce qu’est la généalogie. On aborde la présentation des résultats (tableaux, arbre généalogique en éventail, rédaction d’une histoire de famille).

Une partie de l’ouvrage porte sur les sources que consultent les généalogistes et leurs lieux/organisations de prédilection (sociétés généalogiques, associations de famille et centres d’archives). Ces sources sont les monographies (par ex. Votre nom et son histoire, les noms de famille au Québec) , les archives de l’état civil, les dictionnaires généalogiques, les recensements, les archives judiciaires, les journaux, les périodiques, les documents iconographiques, etc. L’auteur dresse aussi un portrait de nos ancêtres (dans quelles circonstances sont-ils venus en Nouvelle-France, métiers, etc).

Retracez vos ancêtres se penche aussi brièvement sur l’héraldique, le tourisme généalogique et la génétique des populations.

Chaque chapitre se termine par des suggestions de sites internet ainsi qu’une liste de trucs pour la recherche.

Commentaires

Très bon guide d’introduction à la généalogie. L’auteur nous indique les forces et les faiblesses des monographies, sites internets et des bases de données les plus utilisées en généalogie. Il nous indique des sources au Québec, mais aussi en Acadie, aux États-Unis et en Europe.

Marcel Fournier explique le contexte de création de plusieurs sources (ex. les recensements). Le chapitre  »Profil socio-économique des immigrants » est particulièrement intéressant, car il parle des filles du Roy, des seigneurs, des soldats et paysans, donc de ceux qui ont peuplé la Nouvelle-France. Ainsi, j’ai appris que des mercenaires suisses sont restés au Canada suite à la guerre anglo-américaine de 1812 (régiment de Meuron).

Retracez vos ancêtres vous donne le goût d’en savoir plus sur vos ancêtres…

Pour se procurer le livre: http://www.livresquebecois.com/…

Billets reliés:

L’histoire et le patrimoine de la Suisse via les baladodiffusions de la RSR

Aujourd’hui, je vous amène en Europe, plus particulièrement en Suisse. La Radio Suisse Romande (RSR) est une station de radio de grande qualité que nous pouvons écouter via l’internet. Elle nous permet à nous, francophones et francophiles, de mieux connaître la culture suisse.

rsr

Je vous recommande particulièrement l’émission Vingt mille lieux sur la terre, une émission qui vous fait visiter différents lieux de la Suisse. On visite des hôtels, des musées, des églises et bien d’autres endroits. Une importance particulière est accordée à l’histoire des lieux visités. Chaque épisode dure une heure et croyez-moi, vous ne vous ennuierez pas.

J’ai aussi récemment découvert l’émission L’humeur vagabonde. Cette émission hebdomadaire qui dure deux heures dresse le portrait de personnages historiques. Les plus récents épisodes portaient sur le cinéaste Luchino Visconti et l’architecte Le Corbusier.

RSR, Espace 2: http://www.rsr.ch/espace-2

COSADOCA: Consortium de sauvetage du patrimoine documentaire

Le consortium de sauvetage du patrimoine documentaire (COSADOCA) en cas de catastrophe est un organisme suisse. Il est présent sur internet à l’adresse suivante: http://www.cosadoca.ch . Ce site contient des informations intéressantes qui pourront être utiles aux archivistes et aux gestionnaires de centres documentaires et de bibliothèques.

source: COSADOCA

source: COSADOCA

D’abord, on y retrouve un annuaire des spécialistes et de fournisseurs de matériels suisses pour la préservation, la conservation et la restauration de documents.

La section Plans d’urgence décrit ce qu’est un plan d’urgence. Des exemples de plans peuvent être téléchargés.

La section Fiches pratiques, toujours en cours d’élaboration, présente quelques textes sur le patrimoine documentaire. La conservation préventive et l’intervention sur les documents après un sinistre sont des thèmes abordés.

La section Entrainements pratiques contient des informations sur les journées de formation organisées par COSADOCA. Photos et documents téléchargeables sont au menu. En passant, sur la page d’accueil de COSADOCA, vous pouvez visionner un clip vidéo d’un exercice qui s’est tenu le 27 mars 2008.

Dernièrement, la section Pour en savoir plus contient une bibliographie touchant à la conservation des archives, la prévention des sinistres, les institutions actives dans la sauvegarde du patrimoine documentaire, etc. Les articles et ouvrages cités proviennent du Canada, de Suisse, de France, des Etats-Unis. Pratique pour avoir un regard international sur la question… En plus, on peut consulter des travaux d’élèves de la HEG (Haute Ecole de Gestion) de Genève. Ces travaux portent sur la gestion des catastrophes dans les bibliothèques, archives et centres documentaires.

Adresse internet: http://www.cosadoca.ch