Deux Russes frappés par un train au Lac Noir [Thetford Mines, 1930]

L’Action catholique, 26 mai 1930

« DEUX RUSSES FRAPPÉS PAR UN TRAIN

AU LAC NOIR – NICK LIKOSKI EST TUE RAIDE – SON COMPAGNON GEORGES WAITAN EST DANS UN ETAT CRITIQUE

Lac Noir. 26 – (D.N.C) – Un homme a été tué et un autre gravement blessé vers 7 heures hier soir, dans un tragique accident d’automobile qui s’est déroulé au lac Noir. Les victimes sont deux Russes qui demeuraient et travaillent à Thetford les Mines. Leur machine a été frappée par un train du Québec Central à la traverse à niveau qui se trouve près de la gare. Le choc a été si violent qu’on a ramassé les débris de l’auto à une distance de 250 pieds. Nick Likoski, l’un des occupants, a été tué instantanément et son compagnon, Georges Waitan, était dans un état critique la nuit dernière.

La tragédie a causé un vif émoi au lac Noir. Un grand nombre de personnes attendaient à la gare l’arrivée du train et plusieurs ont été témoins de l’accident.

Les deux Russes conduisaient un Ford. Ils crurent avoir le temps de passer avant le train, mais ils calculèrent mal la vitesse du convoir.

Le Dr Brochu du Lac Noir et M. l’abbé Bouillé, vicaire, furent mandés en toute hâte et quelques minutes plus tard, M. l’abbé Bouillé administrait l’Extrême Onction aux victimes.

Likoski et Waitan furent ensuite transportés à l’hôpital de Thetford les Mines par l’ambulance Lavallières et l’on dut faire plusieurs points de suture à Waitan. On a peu d’espoir de lui sauver la vie.

Les deux Russes étaient célibataires et âgés d’une trentaine d’années. »

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Découverte d’une mine d’amiante [Thetford Mines, 1908]

Photographie, diapositive sur verre | Mine d'amiante, Thetford Mines, QC, vers 1918 | MP-0000.25.587

Mine d’amiante, Thetford Mines, QC, vers 1918

La Patrie, 22 juillet 1908

DECOUVERTE D’UNE MINE D’AMIANTE
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THETFORD MINES. 22 – Une autre découverte d’amiante vient d’être faite sur le lot No 16 du rang No 4, à environ quatre milles de la gare de cette ville.

Depuis quelques années, à différents intervalles, on avait trouvé quelques pièces éparses, mais on n’avait pas encore cru à la présence de gisements d’une importance réelle. Ce n’est que ces jours derniers qu’on a fait la découverte d’une veine très riche dans l’angle nord-ouest de la propriété en question.

La qualité de cette amiante semble être égale à celle des mines de Thetford et du Lac Noir. La veine principale mesure plus d’un pouce d’épaisseur. D’autres veines secondaires couvrant un espace d’environ 125 pieds de longueur par 50 de largeur, ont également été trouvées sur le même lot. Elles s’étendent sur le lot No 17 et y couvrent également un certain espace.

On croit que ces différentes veines sont une continuation des riches veines de Thetford, qui ont fourni depuis quelques années presque toute l’amiante dont l’industrie a eu besoin dans le monde entier.

Impression (photomécanique) | Usines d'amiante Johnson, Thetford Mines, QC, vers 1910 | MP-0000.1085.4

Usines d’amiante Johnson, Thetford Mines, QC, vers 1910

Les mines d’amiante de Thetford sont en effet les plus riches que l’on ait jamais trouvées. Découvertes, il y a environ 20 ans, ces mines ont été depuis ce temps en continuelle opération, à l’exception de quelques hivers, dans les premières années. Depuis une dizaine d’années, le travail a toujours été des plus actifs, des équipes d’hommes y travaillant jour et nuit. Depuis quatre ou cinq ans surtout, cette industrie a progressé d’une manière étonnante. La population de la ville est maintenant d’environ 8,000 habitants.

On n’a pas encore fait de travail à proprement parler sur les lots des nouvelles découvertes. Mais à en juger par le rapport de l’inspecteur des mines, qui a fait un examen minutieux de ces gisements, les nouvelles veines sont aussi riches que les anciennes et deviendront un grand facteur dans la production de l’amiante.

Les nouvelles veines réunissant celles de Thetford à celles de Broughton, les mines d’amiante de Mégantic, se trouvent maintenant à couvrir une étendue de près de vingt milles de longueur.

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Cimetières, patrimoine pour les vivants

Le cimetière est le reflet de la société, ses valeurs et ses croyances. L’ouvrage ‘’Cimetières, patrimoine pour les vivants’’ discute du cimetière québécois, selon une perspective historique et ethnologique.

L’ethnologue Jean Simard et le photographe François Brault ont participé, avec onze collaborateurs, à cet ouvrage. Les auteurs démontrent que les cimetières font partie du patrimoine du Québec et qu‘ils peuvent nous en apprendre beaucoup sur notre société.

La première partie de cet ouvrage retrace l’évolution des cimetières, de l’Antiquité jusqu’à nos jours. On y apprend entre autre qu’au Québec, des gens de l’élite ont été enterrées dans des cimetières ad sanctos (en-dessous de l‘église) jusqu’au 20e siècle.

cimetiere

La deuxième partie souligne que pendant longtemps, la tradition dictait le rituel de la mort. Par exemple, pour être enterré dans la partie consacrée d’un cimetière catholique, il fallait correspondre aux normes sociales. Etaient exclus les ivrognes, les athées, les personnes aux moeurs discutables…

Ensuite, les auteurs montrent que le cimetière a perdu progressivement son caractère religieux.

Pour terminer, on analyse le langage des monuments funéraires. On se pencher aussi sur la préservation des cimetières. L’exemple du cimetière Saint-Maurice de Thetford Mines m’a particulièrement frappée. Ce cimetière a été recouvert de pierres concassées, malgré l’opposition des paroissiens et avec la bénédiction du curé. Quelle honte!

Ce livre nous fait redécouvrir les cimetières. Certains monuments funéraires sont de magnifiques oeuvres d’art. Ils sont mis en valeur par les photos de François Brault. Un livre impressionnant, qui suscite la réflexion. Ne laissons pas ce patrimoine dépérir!

Cimetières, patrimoine pour les vivants. Par Jean Simard, François Brault et coll. , Editions GID, 2008, 452 pages.

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