Une merveilleuse invention [Québec, 1922]

Dans son édition du 7 septembre 1922, l’Action Catholique présente une invention de monsieur Alphonse Royer de la façon suivante: « M. Alphonse Royer, de Québec, est l’inventeur de cette merveilleuse machine qui indique, au moyen d’un phonographe, les noms des rues, sur les tramways. La machine peut également servir à diverses applications. L’instrument est ainsi constitué qu’il est en mesure de projeter sur un écran les noms des rues et des endroits par où le tramway ou le train va passer. Des essais successifs de cette merveilleuse machine ont prouvé qu’elle était très précise et d’adaptation facile.  » Très moderne.

L'Action catholique, 7 septembre 1922

L’Action Catholique, 7 septembre 1922

Dans l’Almanach Marcotte de 1922, il y a un Alphonse Royer, épicier, Boulevard des Alliés.

Un musée a-t-il gardé un exemplaire de cette invention? Existe-t-il d’autres témoignages visuels de son existence?

Mise à jour 16 février 2016: Cette invention, l’indicateur de stations, fait partie de la ‘Base de données sur les brevets canadiens‘ voir brevet no 222250.

Billets reliés

Ce n’est pas tout le monde qui apprécie le tramway (Québec, 2 octobre 1865)

Essai d’un premier autobus à Montréal en 1915

Une voiture électrique à Sherbrooke en 1912

Pétition pour un pont suspendu sur le Saint-Laurent [1851]

Le Canadien, 16 mai 1851

« PONT SUSPENDU SUR LE SAINT-LAURENT

La pétition suivante aux trois branches de la législature a été votée à l’unanimité par le conseil municipal de Québec, sur motion du capitaine Baxer, secondée par M. Tessier. Sans répéter ici tout ce que nous avons déjà dit en faveur d’un pont entre Québec et la Pointe-Lévy, ou sur quelque autre point du fleuve aussi rapproché de Québec que possible, nous remarquerons que l’objet n’est pas seulement, comme la pétition semble donner à l’entendre, de permettre aux habitants de la « rive droite » ou sud du Saint-Laurent d’apporter leurs denrées aux marchés de cette ville en hiver comme en été, sans être exposés aux difficultés et aux dangers de la navigationn [sic] en canots à travers les glaces, mais aussi de permettre aux habitants de Québec et toute la rive gauche ou nord du fleuve, depuis le Saint-Maurice jusqu’au Saguenay, pendant la même saison, de transporter leurs leurs au sud du fleuve, sans quoi ils ne peuvent les exporter en Europe ni au Etats-Unis, et ne pourront profiter des avantages que procureront aux habitants de la « rive droite » les chemins de fer projetés d’Halifax à Québec, et de là, par Richmond, à Portland d’un côté, et de l’autre à Montréal et au Haut-Canada.

La pétition du maire et des conseillers de la cité de Québec expose respectueusement à Votre Excellence (ou à Votre honorable Chambre):

Que la communication entre la rive sud et la rive nord du Saint-Laurent, dans une très grande partie du Canda, ne peut se faire en été que par des bateaux à vapeur, et en hiver que par des canots à travers les glaces que charrie le fleuve, quelquefois au grand danger des voyageurs et toujours avec l’inconvénient grave de ne pouvoir transporter que de très petites quantités de denrées ou de marchandises à la fois.

Que ces difficultés de communication forment un très grand obstacle au développement de l’agriculture et du commerce d’une grande partie du pays, c’est à dire de la rive droite du fleuve, parce que dans ses rapports avec Québec, qui est le port de mer et le grand marché du Canada, elle éprouve tant de délais et de frais qu’il ne reste aucun bénéfice au fermier ni au marchand.

Que la construction d’un pont sur le Saint-Laurent pour en relier les deux rives serait d’un avantage aussi général, aussi considérable que les canaux, chemins, etc., qui ont été faits à l’autre extrémité du Canada aux frais de la province, servirait aux habitants d’un territoire de plus de cent lieues au-dessus ou au-dessous de Québec pour communiquer avec cette ville, contribuerait en un mot, avec des règlements financiers convenables, en activant le commerce, à l’accroissement du revenu public dans une proportion correspondante au coût de ce grand ouvrage.

C’est pourquoi le maire et les conseillers de la cité de Québec supplient respectueusement Votre Excellence de vouloir bien recommander à la législature (ou à votre honorable chambre de sanctionner toute mesure ayant pour objet) de faire faire les études et estimations nécessaires pour s’assurer s’il serait possible de construire un pont suspendu sur le Saint-Laurent entre le Cap-Rouge et le voisinage de la rivière Chaudière, le plus près possible de Québec.

Vos pétitionnaires supplient votre etc. de vouloir bien recommander de faire examiner en même temps s’il serait possible d’en bâtir un entre Deschambault et Lotbinière, autre point du fleuve à quelques lieues plus haut, où le chenal est encore fort étroit, afin que le gouvernement puisse ensuite choisir entre ces deux points ce lui qui paraîtrait le plus avantageux pour accomplir une amélioration qui serait d’un avantage général et qui témoignerait du haut esprit d’entreprise de la législature de ce pays.

Le tout etc.

N.F. BELLEAU, maire.

Québec, 10 mai 1851. »
Billets reliés
Tragédie au pont de Québec: les effondrements de 1907 et de 1916

Un canot englouti par les glaces [Fleuve Saint-Laurent, 12 février 1839]

Le pont sur la rivière Montmorency cède [30 avril 1856]

Le pont de glace de 1855
Un chemin de fer sur le Saint-Laurent [1880-1883, Hochelaga-Longueuil]

Un char électrique en feu [Québec, 1893]

A Québec, avant l’Écolobus, il y a eu les chars électriques.

Le Canadien, 11 février 1893

UN CHAR ÉLECTRIQUE EN FEU

La Compagnie des Chars Urbains a réussi jusqu’ici à faire circuler ses chars, mais ils vont probablement avoir de la difficulté à tenir la ligne en bon état à cause de l’eau qui gèle sur les rails. Un char électrique a pris feu hier, sur la rue Craig, et a été passablement endommagé. Cet accident a probablement été causé par le moteur. La même chose est arrivé hier soir au coin de la rue Ontario, sur la ligne de la rue Amherst

Billets reliés

Ce n’est pas tout le monde qui apprécie le tramway (Québec, 2 octobre 1865)

Ceux qui conduisent vite [Montréal, 1837]

Ah, ces vélococipèdes! [Montréal, juillet 1869]

Et que la lumière fut! (Québec, 30 septembre 1885)

Ceux qui conduisent vite [Montréal, 1837]

Ce n’est pas d’hier que la vitesse excessive dans les rues est un problème. Même en 1837, on s’en plaignait!

Estampe | Vue de la place du Marché et de l'église catholique, haute-ville, Québec, 1832 | M6981

Vue de la place du Marché et de l’église catholique, haute-ville, Québec, 1832 On aperçoit ici plusieurs charrettes.

La Minerve, 18 janvier 1837

Depuis quelques tems nous avons entendu beaucoup de personnes proférer des plaintes contre ceux qui se permettent de conduire les voitures au delà d’un train modéré dans les rues de Montréal. Ces plaintes ne sont malheureusement que trop bien fondées. Il est déjà résulté de graves accidens de cette manie de la part de quelques cavaliers et de ceux qui conduisent les voitures. Si ceux-ci avaient pour excuse quelque motif d’urgence pour en agir ainsi, ils seraient certainement moins blâmables, mais quelque rapidement qu’on parcourt les rues, on peut toujours éviter les accidents que l’on occasionne par là aux piétons pour peu que l’on veuille prendre garde. Cependant, chose étrange! ce sont le plus souvent ceux qui peuvent le plus s’exempter de cette ridicule et étranger pratique qui en abusent davantage. Il en est qui pour se donner en spectacle au public et étaler complaisamment le luxe de leur équipage, auraient le courage d’écraser tout ce qui se rencontre sur leur chemin.

Nous le répétons, tous les jours il arrive quelque accident de ce genre, dans Montréal, faute d’un peu de précaution chez ceux qui conduisent des voitures et des chevaux. Nous pourrions au besoin citer plusieurs personnes qui ont été tout récemment victimes d’une pareille négligence. Le Docteur Valois, de la Pointe Claire, par exemple, est dans ce moment bien malade des suites de blessures que lui a faites, lundi dernier, une voiture conduite trop rapidement. Il se trouvait alors près de la boutique de tabac de M. Papin, rue St. Paul. Au moment où il allait y entrer, il fut atteint et renversé violemment par le travail d’une carriole. Il eut une côte d’enfoncée au côté droit et reçut plusieurs contusions. La personne qui conduisait cette voiture en daigna seulement pas s’arrêter pour porter secours à celui qu’elle venait de blesser si grièvement, et qui gisait sur le trottoir, privé de l’usage de ses sens.

Il est tems, ce nous semble, de mettre ordre à ces trop fréquens abus. Il existe un règlement de police qui impose une amende à toute personne conduisant des voitures, ou des chevaux seulement, au-delà d’un train modéré. Ne serait-il pas à propos de s’en prévaloir pour mettre fin à cet ordre de chose? Nous appelons l’attention des citoyens à ce sujet.

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Un voyageur de Montréal tué par un soldat [Québec, 13 septembre 1807]

Ce n’est pas tout le monde qui apprécie le tramway (Québec, 2 octobre 1865)

Le train fait son apparition au Bas-Canada [1836]

Collision [Intercolonial, entre le Bic et Rimouski, mars 1889]

Ce n’est pas tout le monde qui apprécie le tramway (Québec, 2 octobre 1865)

Dès le 18 août 1865, les gens de Québec pouvaient emprunter le transport en commun pour leurs déplacements. On utilisait alors un système de tramway hippomobile.

Tiré par deux chevaux, le premier véhicule circule sur des rails de bois. En passant par les rues Saint-Pierre, Saint-Paul et Saint-Joseph, il relie les marchés Champlain et Jacques-Cartier à la barrière Saint-Ours (aux environs du boulevard Langelier) (Réf, ville de Québec)

Photographie | Rue Saint-Jean en direction de la porte, Québec, QC, vers 1890 | MP-1994.26.36

Tramway hippomobile, Rue Saint-Jean, Québec, QC, vers 1890. Auteur. Livernois.

Mais le tramway ne faisait pas le bonheur de tout le monde.

Extrait du journal Le Canadien, mercredi 4 octobre 1865

BRIGANDAGE

Lundi soir, vers huit heures, comme le char no1. du chemin de fer urbain passait devant le marché Jacques-Cartier, St. Roch, des pierres furent lancées contre lui. Quelques vitres furent brisées et une dame faillit être blessée. La chose doit avoir été concertée d’avance, vu que les pierres arrivèrent simultanément des deux côtés de la rue. Nous espérons que la police parviendra à mettre la main sur les auteurs de cet acte inqualifiable.

Le même jour, le Journal de Québec rapporte aussi l’incident.

Dans la soirée de lundi, comme le char de la compagnie à lisses passait vis-à-vis le marché Jacques Cartier, des pierres lancées simultanément de chaque côté de la rue sont venues le frapper. Plusieurs stores ont été brisés et un homme a, dit-on, été blessé grièvement; une pierre a passé près de la tête d’une femme et est allée tomber dans le char. On dit que la compagnie va prendre des mesures pour découvrir les coupables. Nous espérons qu’ils seront découverts et qu’ils seront punis comme ils le méritent.

Selon la rumeur, les vandales à l’origine de l’incident étaient des  »charretiers mécontents de la concurrence ». (Source, Québec 1608-2008, Les chroniques de la capitale, année 1865).

Et non, ce n’est pas tout le monde qui voulait un tramway à Québec…

Bibliographie

Jean-Marie Lebel, Québec 1608-2008, Les chroniques de la capitale, Québec, Presses de l’Université Laval, 2008

Ville de Québec. [En ligne] Les tramways [Page consultée le 20 novembre 2011] Adresse URL

Jean Breton. Société d’histoire d’autobus du Québec [N’est plus en ligne] Premier service de transport urbain à Québec. (1865) [Page consultée le 20 novembre 2011]

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Exposition virtuelle: Naître et grandir à Québec 1850-1950

Quelques personnages connus et moins connus de l’histoire de Québec – capsules audio

Québec en 1870 par le photographe Louis-Prudent Vallée (1837-1905)

Expositions virtuelles des archives de la ville de Québec

Photographie: Les Livernois (Québec, 1856-1974)

Photographies: Centre de ressources pour l’étude des Cantons-de-l’est/ Eastern Townships Resource Centre