Dans les chantiers [1891]

Le Canadien, 25 mars 1891

DANS LES CHANTIERS
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Les bûcherons s’en reviennent les poches vides
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On écrit d’Ottawa que les hommes de chantiers commencent à revenir des bois; cette année un grand nombre sont revenus avant la date ordinaire, beaucoup d’entre eux reviennent sans le sou, après avoir passé un hiver dans les forêts assujettis à un travail des plus rigoureux.

Parmi les voyageurs, il y a eu toujours un nombre encore trop considérable qui reviennent à Ottawa tous les printemps sans un sou d’épargnes. Mais il y en a aussi plusieurs d’entre eux qui vont travailler dans les bois pendant l’hiver, dans le but de ramasser quelque argent soit pour faire un paiement annuel sur une terre ou pour d’autres motifs.

Cette année, on apprend que, dans certains chantiers du district d’Algonia, les hommes ont été maltraités; les plaintes nous viennent surtout d’hommes considérés comme de première chasse.

Il paraîtrait que dans certains chantiers de ces endroits, conduit par des compagnies nouvelles des États-Unis, on a fait travailler les hommes pendant les quelques mois de la saison en les traitant on ne peut mieux, mais quand la saison tirait à la fin, les contres-maîtres ont commencé à rendre aux hommes la vie impossible, afin nous assure-t-on de les forcer de quitter les travaux et de régler leur compte comme on l’entendait. On rapporte que des hommes ont été jetés le soir en dehors des chantiers situés à 20 milles de toute habitation. Ces hommes ont été forcés de marcher toute la nuit ou courir le risque de geler.

Au-delà de trois cents hommes ont été ainsi traités et ont presque complètement perdu l’argent qu’ils avaient gagné en se voyant chargé à leur compte des prix exorbitants pour les quelques effets qu’ils avaient achetés et le prix de leur passage d’Ottawa au lieu de l’ouvrage.

Lire aussi…

Les dangers de la drave [1932]

Accident de travail [Coaticook, 1879]

Photographies: Ces enfants qui travaillaient dans les usines de Winchendon, Massachusetts (septembre 1911)

Les ouvrières de l’usine Eddy de Hull mises en lock-out [1919]

Les ouvrières de l’usine Eddy de Hull mises en lock-out [1919]

L’Action catholique, 16 décembre 1919

LA GREVE A HULL

Le  »Droit » publie ce qui suit au sujet de la grève des employés de la manufacture d’allumettes E.B. Eddy.  »Le Lockout » a été déclaré vendredi soir à la manufacture d’allumettes chez E.B. Eddy, et trois cents personnes, la plupart des filles faisant partie de l’Association ouvrière catholique, sont aujourd’hui sans travail. C’est la nouvelle qui s’est répandue, hier soir, comme une traînée de poudre dans notre ville. Voilà l’épreuve qui tombe comme une bombe sur la tête de l’Association ouvrière féminine catholique et qui réussira certainement à lui donner la force que des victoires trop facilement remportées ne peuvent donner. Tant que tout marche bien, on ne saisit pas toujours la valeur et la nécessité de l’Association; c’est une situation comme celle qui est actuellement faite aux employées de la manufacture d’allumettes qui prouve la nécessité de l’union au point de vue protection.

C’est une association catholique, cherchera-t-on à dire en certain quartier, et cependant, elle est en difficulté. Eh bien oui! il n’y a pas d’association au monde capable d’empêcher une compagnie de fermer ses portes. Il y a des associations, par exemple qui peuvent éviter des grèves et les associations ouvrières catholiques sont celles-là.

EXPLIQUONS

Pour bien comprendre la situation telle qu’elle est, il est nécessaire de remonter un peu plus haut et de chercher la cause de cette difficulté.

Il y a environ trois mois, la compagnie E.B. Eddy, se trouvant dans un grand besoin de surproduction, proposa aux filles de manufacture d’allumettres d’accepter le système de trois équipes, le travail devant se terminer à 8,30 heures du soir. La proposition fut rejetée par les filles.

La compagnie demanda alors aux employées de donner pendant deux mois une journée de dix heures d’ouvrages. Les filles y consentirent et donnèrent deux mois durant les dix heures d’ouvrages.

Ne trouvant pas encore la production suffisante, la compagnie revint et proposa de nouveau le système des trois équipes. D’une manière générale, les employées refusèrent encore.
LA COMPAGNIE

Il est bon de remarquer que durant ce temps-là les autorités de la compagnie déclaraient, à maintes reprises, aux représentants de l’Association ouvrière qu’elles lui donneraient leur appui et traiteraient avec plaisir avec l’agent d’affaires de cette organisation pour régler les relations entre elles et les membres de l’Association.

Certains employés haut placés paraissent cependant, pendant que les autorités promettaient de traiter avec l’agent d’affaires, chercher à conclure des arrangements avec les employés individuellement. Y réussirent-ils, nous ne le savons pas, mais ce qui est certain c’est qu’à l’assemblée tenue, mercredi soir, par les filles de cette manufacture. Il fut impossible de s’entendre, à savoir si on allait accepter les trois équipes avec une augmentation de salaire.

L’agent d’affaires fut chargé d’aller entamer les négociations avec la compagnie dès le lendemain matin. Il y alla et dès son arrivée crut comprendre qu’on était déjà au courant de la division qui paraissait exister entre les filles. Il promit que l’Association ne causerait pas de trouble ni grèves. Les négociations en pouvaient se termine à cette entrevue.

CONDITIONS DES PATRONS
Les employées ont reçu la réponse officielle de la compagnie hier soir. On leur dit qu’il n’y aurait pas d’ouvrage aujourd’hui dans la manufacture et on afficha en résumé les conditions suivantes qu’il faudrait remplir pour reprendre le travail:

A partir de lundi matin, à 7 hrs et demie, les employées travailleront pas roulements ou équipes de manières à donner une semaine de 44 1/2  heures avec une augmentation de salaire de 25 p.c. du salaire actuel.

Les équipes se succèderont de manière à former une journée totale de travail à la fabrique de 7,30 heures du matin à 7,30 du soir, excepté le vendredi, où la fabrique fermera à 9 heures du soir.

Avant de reprendre le travail, toutes les filles seront obligées de signer un engagement acceptant le système des équipes, avec la semaine de 44 1/2 heures par tant que la compagnie le jugera nécessaire;

Les filles devront s’engager en plus à travailler à la machine désignée par la compagnie;

Celles qui n’accepteront pas le nouveau système seront considérée comme ayant abandonné leur position et elles ne pourront revenir qu’à mesure qu’il se créera des vacances;

La compagnie gardera à son emploi les nouvelles employées qu’elle pourra engager pendant que se réglera le différend:

Il n’y aura pas de travail aujourd’hui samedi, mais la fabrique restera ouverte la journée durant pour permettre aux filles d’aller présenter leur demande de réemploiement selon le nouveau système des équipes.

On nous dit aussi qu’un autre article a été affiché disant que les filles devront s’engager à ne faire partie d’aucune union ou association  »secrète ».

REPONSE DES EMPLOYEES

Les employées congédiées nous disent qu’elles en étaient venues à une entente entre elles, hier, et étaient [illisible] d’accepter le système [illisible]pes;mais qu’elles n’ont [illisible] temps de le faire et de voir avec la compagnie qui a déclaré le lock-out hier soir.

Elles ont tenu, hier soir, une grande assemblée, et on décidé unanimement de ne pas aller prendre l’engagement que la compagnie leur demande. Elles disent qu’on a voulu briser l’union avec un lock-out, mais qu’on n’a réussi qu’à la rendre plus vigoureuse. Elles ne sont pas prêtes à rejeter toutes les conditions que la compagnie leur impose. Elles rejetteront certainement celle qui veut les obliger à dissoudre leur union et elles exigeront que la compagnie donne certaines garanties relativement aux heures de travail et au salaire qui sera payé lorsque la crise de la production sera passée.

L’exécutif du syndicat des filles nous dit que si la compagnie ne veut en venir à des conditions acceptables, il n’aura pas de difficulté à placer ses membres. Il a déjà reçu des demandes capables de résoudre immédiatement la question.

Pour en savoir plus: Déclenchement d’un premier conflit de travail dans les usines d’allumettes de la compagnie Eddy (Bilan du siècle) et « Le syndicat catholique des allumettières de Hull, 1919-1924 » par Michelle Lapointe, Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 32, n° 4, 1979, p. 603-628.

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Les allumetières et la nécrose maxillaire [XIXe et XXe siècles]

Répertoire du patrimoine bâti de l’Outaouais

Beaucoup de désordre [Chelsea, août 1902]

Glissement de terrain à Notre-Dame de la Salette [26 avril 1908]

À propos de ces demoiselles qui font la grève [1873]

Impression | Paton Manufacturing Co., Sherbrooke, QC, vers 1910 | MP-0000.1030.18

Paton Manufacturing Co., Sherbrooke, QC, vers 1910

Le Pionnier de Sherbrooke, 1er août 1873

EN GREVE – On nous informe que 25 jeunes filles employées dans la Filature-Paton, en cette ville, se sont mises en grèves, lundi dernier, afin d’obtenir un salaire plus élevé. Est-ce que les doctrines pernicieuses concernant l’émancipation et les droits de la femme auraient pénétré dans cette manufacture?

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Photos: Ces enfants qui travaillaient dans les usines de Salem, Fall River et Lawrence, Mass. [1911-1916]

Le passage de la comète de Halley et les journaux de Sherbrooke, Québec et Montréal [19 mai 1910]

Photographie: Sherbrooke en 1858

Une visite de Sherbrooke en 1910 en images

Qu’est-il arrivé à Thomas Davis? (Sherbrooke, 17 février 1884)

Les allumetières et la nécrose maxillaire [XIXe et XXe siècles]

La dernière opération est,  paraît-il, fort nuisible aux ouvriers qui fabriquent ces allumettes; on observe généralement dans les manufactures de ce genre, que les émanations phosphorées qui s’en dégagent, occasionnent des bronchites plus ou moins intenses, la chute des dents et la carie de la mâchoire inférieure.

Extrait de La Vallée de l’Outaouais… par Joseph Tassé, 1873.

Dans les fabriques d’allumettes au phosphore ordinaire, il faut avoir soin que la ventilation soit bien régulièrement établie. Les vapeurs de phosphores déterminent, à la longue, une horrible maladie, la nécrose de la mâchoire. J’ai vu, il y a deux ans, une pauvre jeune fille atteinte de cette maladie qu’elle avait contracté dans une fabrique de Beauport; elle en est morte il y a quelques mois.

Extrait de Mélanges historiques, littéraires et d’économie politique par Hubert Larue, 1881

Les allumettières, ces femmes qui fabriquaient les allumettes, s’exposaient à plusieurs dangers. Le problème provenait du phosphore blanc qui était utilisé. Très inflammable, il dégageait des vapeurs qui s’avéraient toxiques à la longue. Cela pouvait causer la nécrose maxillaire. À l’époque, on ne pouvait pas faire grand-chose pour soigner cette maladie, sinon enlever l’os atteint (le plus souvent la mâchoire inférieure). Ce n’est qu’en 1912 qu’on a interdit l’utilisation du phosphore blanc au Canada. Pour fabriquer les allumettes, on a alors privilégié l’emploi du phosphore rouge, beaucoup plus sécuritaire.

La plus grande fabrique d’allumettes de l’époque au Canada, l’usine E. B. Eddy de Hull. Le Canadien, 12 janvier 1880

La toponymie hulloise commémore le souvenir des allumetières grâce au Boulevard des Allumetières. Aussi, Marie-Paule Villeneuve a publié en 2005 le roman Les demoiselles aux allumettes.

Bibliographie

Hélène Buzzetti. Un lieu, un nom – Le boulevard des Allumettières, un hommage aux ouvrières de Hull. Publié dans Le Devoir (en ligne) le 20 juillet 2011.

Réseau du patrimoine gatinois. [En ligne] Hull et les allumettes [Page consultée le 24 avril 2012] Adresse URL

Raymond Ouimet, <<L’enfer du travail aux Chaudières>> Revue Histoire Québec, Juin 2005 Volume 11 Numéro 1.

Hubert Larue. Mélanges historiques, littéraires et d’économie politique. Garant et Trudel, Québec, 1881, 296 pages.

Joseph Tassé. La Vallée de l’Outaouais, sa condition géographique, ses ressources agricoles et industrielles, ses exploitations forestières, ses richesses minérales, ses avantages pour la colonisation et l’immigration, ses canaux et ses chemins de fer. E. Sénécal, Montréal, 1873, 66 pages.

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Glissement de terrain à Notre-Dame de la Salette [26 avril 1908]

Photographies: Ces enfants qui travaillaient dans les usines de Winchendon, Massachusetts (septembre 1911)

Oscar Benoit et la grève de Lawrence, Massachusetts (29 janvier 1912)

Photographies: Travailler dans les usines de la Nouvelle-Angleterre (Burlington, Vermont, début XXe siècle)

Photographies: Ces enfants qui travaillaient dans les usines de Winchendon, Massachusetts (septembre 1911)

Le photographe Lewis Wickes Hine s’est impliqué au début du XXe siècle, avec le National Child Labor Committee, dans la lutte contre l’exploitation du travail des enfants aux États-Unis. Il a parcouru plusieurs villes américaines pour photographier ces enfants. Vous pouvez voir une partie de son travail à  Burlington, Vermont ,  Lowell, Massachusetts et New Bedford, Massachusetts et Manchester, New Hampshire. Voici maintenant certaines des photographies prises à Winchendon, Massachusetts. Elles proviennent du site web de la Library of Congress.

Comparison of ages: On right end is Mary Deschene, admitted 11 years, helped sister spool all summer in Glenallen Mill. Next her is Lumina Demarais, admitted 12 years, and doffing all summer in Spring Village Mill. Next is Rosina Coyette, said she was 14 but Mr. Hine doubted it; has steady job doffing and spinning in Spring Village Mill. Left end is Eva Caonette, spinner in Spring Village Mall, said she was 14 but may not be. Location: Winchendon, Massachusetts.

A modest young French girl of 13 years. Spinner in the Spring Village Mill, runs six sides. Mr. Hine saw her working Sept. 2. Said, "I'd rather work." Been working since last February. Location: Winchendon, Massachusetts.

Adrienne Pagnette, an adolescent French illiterate, speaks almost no English. Is probably 14 or 15. Doffs on top floor spinning room in Glenallen Mill. Her brother Francis has a regular job doffing. Said he is 15 but Mr. Hine doubted it. Her sister Anna said she was 12 years old and helped older sister in Glenallen Mill. Been at it all summer. She stands next to Adrienne in Photo 2396, and in 2396A (taller girl). Photo 2396 shows the entire family of 17 members, 8 or 10 of them in the mill. Almost every one of them illiterate. Stooping, reaching and pushing heavy boxes is bad for young girls adolescent. Location: Winchendon, Massachusetts.

Family of Adrienne Pagnette: The three standing in front row are Adrienne, Anna and Francis. Adrienne, an adolescent French Illiterate. Speaks almost no English. Is probably 14 or 15. Doffs on top floor spinning room of Glenallen Mill. Anna, said she was 12 years old and helped older sister in Mill. Been at it all summer. She stands next Adrienne. Francis, has regular job doffing (see photo 239)...) (i.e., 2399?)). Says he is 15 but Mr. Hine Doubted it. Family consists of 17 members, 8 or 10 of them in the mill; almost every one of them illiterate. Stooping, reaching and pushing heavy boxes is bad for young girl adolescent. Location: Winchendon, Massachusetts.

Elizabeth Demaris (i.e., Demarais? )13 years old. A spinner in the Spring Village Mill, Winchendon, Mass. Been working since May. Lumina Demaris, sister of Elizabeth, admitted 12 years old. Been a doffer in Spring Village Mill all summer, Father and sister Elizabeth works steady. They keep two boarders. Her doffing crew has three girls and 5 boys. Location: Winchendon, Massachusetts.

Batise Joseph. Winchendon. Doffer in Glenakkeb (i.e., Glenallen) Mill. Father and Mother said, "He is 12 years old. Has been doffing all summer. Will go to school." Query: Will he go to school? Another boy, 13 years old, in this mill said, "I'll stay at work until they come after me." Older sister and parents illiterate. Location: Winchendon, Massachusetts.

Clerinda Norrin, said 11 years old and helps sister spin in Glenallen Mill. Winchendon, Mass. September 3, 1911. Richard K. Conant, Witness. Location: Winchendon, Massachusetts.

Mamie La Barge at her Machine. Under legal age.Location: Winchendon, Massachusetts."

Smallest is Anatole Gernon, Maple St. Apparently 11 or 12 years old. Doffs on top floor spinning room of Glenallen Mill. Speaks no English. Location: Winchendon, Massachusetts.

Mamie La Barge at her Machine. Under legal age.Location: Winchendon, Massachusetts."

Mamie La Barge. Location: Winchendon, Massachusetts.

Elizabeth Demarais (i.e., Demaris?), 13 years old. A spinner in the Spring Village Mill, been working since May.Location: Winchendon, Massachusetts.

Group of workers going to work at 6:45 A.M. In Spring Village Mill. In this group are Mamie La Barge, Elizabeth and Lumina Demarais, Als de Gauthier, Erena La Prise (See previous labels for data.). Location: Winchendon, Massachuset

Group of sweepers and doffers in the filling spinning room of Glenallen Mill. The boys were smuggled out of the back window during hours by second hand. All work. Smallest boy is Francis Pagnette. Also Henry Smith. Maple Street. Location: Winchendon, Massachusetts.

Smallest is Anatole Gernon, Maple St. Apparently 11 or 12 years old. Doffs on top floor spinning room of Glenallen Mill. Speaks no English. Location: Winchendon, Massachusetts.

Lumina Demarais, admitted 12 years ol(d) Been doffing in Spring Mill all summer. Location: Winchendon, Massachusetts.

Rosina Goyette, Maple St. Apparently 12 but says she is 14; has steady job doffi(ng) and spinning in Spring Village Mill. She said at first she had been working six months, later she changed it to three weeks. Her partner said, "a few weeks." Location: Winchendon, Massachusetts.

Comparison of Ages: Feft (i.e., left) end, Marion Deschere, just passed 13 years. Helps sister in mill "some." Next is Mildred Greenwood, "going on 14." Goes to school. Next is Mamie La Barge, 13 years, but said 14 years. Right end is Rosina Goyette, said 14, probably 12 or 13. Mamie and Rosina have steady jobs. Location: Winchendon, Massachusetts.

Mamie La Barge at her Machine. Under legal age. Location: Winchendon, Massachusetts.

Mamie and her sister Eglantine, about 15 yr. Location: Winchendon, Massachusetts.

Eglantine La Barge, an adolescent spinner, working in Spring Village Mill for 2 Years. Location: Winchendon, Massachusetts.

Mamie La Barge and a part of her family of which there are 13 in all, nine in the mill. Location: Winchendon, Massachusetts.

Mamie and her sisters and brothers who work in the mill. Location: Winchendon, Massachusetts.

Mamie La Barge, September 30, '11. See #2364. Location: Winchendon, Massachusetts.

Elizabeth Demarais (i.e., Demaris?), 13 years old. A spinner in the Spring Village Mill, been working since May. Location: Winchendon, Massachusetts.

In doorway is Mary Deschene, 11 years old. Helper in Glenallen Mill. Location: Winchendon, Massachusetts.

Erenne La Prise, a doffer, apparently 13 year(s) old, doffing at his machine in Spring Village Mill. Said he had been working a year and a half. Location: Winchendon, Massachusetts.

Erenne La Prise, on left, apparently 13 years old, a doffer at Spring Village Mill, said he had been working a year and a half. Als de Gauthier, apparently under 14 (next Erenne) also a doffer at Spring Village Mill. Location: Winchendon, Massachusetts.

Group fo (i.e., of) workers going to work at 6:45 A.M. In Spring Village Mill. In this group are Mamie La Barge, Elizabeth and Lumina Demarais, Als de Gauthier, Erena La Prise (See previous labels for data.) Location: Winchendon, Massachusetts.

Illiterate 19-year-old sister of B. Joseph. Location: Winchendon, Massachusetts.

Clerinda Norrin, Said 11 years old and helps sister spin in Glenallen Mill. Location: Winchendon, Massachusetts.

Annie Dugas, spinner at machine on top floor of Glenallen Mill. Location: Winchendon, Massachusetts.

On left is Anna Pagnette; said 12 yrs. old, has been helping sister in Glenallen Mill all summer. On right is Alice Dugas; said 11 years old and helps sister Annie spin Glenallen Mill. Annie said, "She helps me quite a lot." Location: Winchendon, Massachusetts.

Group of Workers in Glenallen Mill, including Adrienne Pagnette, Annie Dugas, Francis Pagnette, Anatole Gernon, apparently 11 or 12 years old, doffs on top floor spinning room of the above mill. Speaks no English. Location: Winchendon, Massachusetts.

Group of sweepers and doffers in the filling spinning room of Glenallen Mill. The boys were smuggled out of back window during hours by second hand. All work. Smallest boy is Francis Pagnette. Also Henry Smith, Maple Street. Location: Winchendon, Massachusetts.

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Les Canadiens français de Lowell, Massachusetts

Mornings on Maple Street- les enfants sur les photos de Lewis Wickes Hine (Nouvelle-Angleterre, début XXe siècle)

Photographies: Les Canadiens-français à New Bedford, Massachusetts et Manchester, New Hampshire, 1909-1912

Photographies: Travailler dans les usines de la Nouvelle-Angleterre (Burlington, Vermont, début XXe siècle)

Golf: 20 septembre 1913, Francis Ouimet remporte le US Open

Photographies: Travailler dans les usines de la Nouvelle-Angleterre (Burlington, Vermont, début XXe siècle)


En mai 1909, Lewis Wickes Hine a photographié plusieurs travailleurs d’usines de Burlington, Vermont, pour le compte de la National Child Labor Committee (NCLC). Pourquoi ces travailleurs-ci? À cause de leur âge. C’étaient des enfants et des adolescents. La NCLC dénonçait le travail des enfants. Elle voulait obtenir des réformes pour que cesse l’exploitation des enfants. Ainsi, elle a chargé Lewis Wickes Hine de photographier les conditions de vie et de travail de cette main-d’oeuvre vulnérable.  Inutile de dire que cette mission ne fut pas de tout repos; certains patrons n’aimaient pas ce type de publicité.

Voici certaines de ces photos. J’ai sélectionné celles où l’on voit des enfants ayant des noms à consonance francophone. Les légendes sont celles indiquées sur le site de la Library of Congress, source des images.

Pour voir la collection photographique complète de la NCLC (5000 photographies), c’est par ici.

Some of the boys working in Chace Cotton Mill, Burlington, Vermont (see label to photo #730) for names. May 5, 1909. 6 P.M. -Caption #730: All these small boys, and more, work in the Chace Cotton Mill, Burlington, Vt. Many of the smallest ones have been there from one to three years. Only a few could speak English. These are the names of some:- Lahule Julian, Walter Walker, Herman Rotte, Arsone Lussier, Addones Oduet, Arthur Oduet, Alder Campbell, Eddie Marcotte, John Lavigne, Jo Bowdeon, Phil Lecryer, Joseph Granger. A small mill.- Location: Burlington, Vermont

Some of the girls from the Chace Cotton Mill, Burlington, Vt. Girl on left hand end is Cora Collette. Girl in middle is Anna Grenier. Been in mill 2 years. 6 P.M. May 5, 1909. Location: Burlington, Vermont.

Some of the youngest girls in Chace Cotton Mill, Burlington, Vt. Girls' names are Mabel Blanchette (left hand end), Lodell Blanchette (right hand end), and Agnes Fountain, young girl in middle. 6 P.M. May 6, 1909 (See #730.) Location: Burlington, Vermont

Noon hour. Herman Rette (right hand), Arsene Lussier. Both been working in Chace Cotton Mill, Burlington, Vt. for over a year. (See #730.) Location: Burlington, Vermont

All these small boys, and more, work in the Chace Cotton Mill, Burlington, Vt. Many of the smallest ones have been there from one to three years. Only a few could speak English. These are the names of some:- Lahule Julian, Walter Walker, Herman Rotte, Arsone Lussier, Addones Oduet, Arthur Oduet, Alder Campbell, Eddie Marcotte, John Lavigne, Jo Bowdeon, Phil Lecryer, Joseph Granger. A small mill. Location: Burlington, Vermont

6 P.M. May 6, 1909. Only a few young girls work in the Chace Cotton Mills, Burlington, Vt. In front row are Anna Grenier (2 yrs. in mill), Agnes Fountain. See photo and label #730. Location: Burlington, Vermon

Noon hour at the Queen City Mill, Burlington, Vt. (Not a large mill) About a dozen small boys like the smallest here, names of small ones here are Dorio Charptier, Arthur Tessier. Location: Burlington, Vermont.

Louis Horoux. One of the youngsters in Queen City Mill, Burlington, Vt. About a dozen like here. (Not a large mill.) Location: Burlington, Vermont.

Mule-spinning room, Chace Cotton Mill, Burlington, Vt. Edward Marcotte, a "back-roping boy" who has been here one year. See also photo and label #730. Location: Burlington, Vermont.

Mule-spinning room in Chace Cotton Mill, Burlington, Vt. Left hand--Leopold Daigneau, Arsene Lussier, "Back-roping boys." See photo and label #730. Location: Burlington, Vermont.

John Lavigul. Has been doffer-boy in mule-spinning room for over a year in Chace Cotton Mill, Burlington, Vt. See photo and label #730. Location: Burlington, Vermont.

A mule-spinner and his assistant (Leopold Daigneau), Chace Cotton Mill, Burlington, Vt. May 7, 1909. Location: Burlington, Vermont.

Anna Grenier at her "speeder" Burlington, Vt. Has been here 2 years. Chace Cotton Mill. May 7, 1909. Location: Burlington, Vermont

Jo Bodeon. A "back-roper" in mule room. Chace Cotton Mill, Burlington, Vt. Location: Burlington, Vermont.

Jo Bodeon. A "back-roper" in mule room. Burlington, Vt. Chace Cotton Mill. Location: Burlington, Vermont.

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Les Canadiens français de Lowell, Massachusetts

Le Maine Memory Network: la mémoire des francophones du Maine

Critique de L’Enfant cigarier, roman historique de Marie-Paule Villeneuve qui porte sur le travail des enfants à peu près à la même époque

Photographies anciennes des francophones de Old Town, Maine

Quelques livres numérisés sur les Franco-Américains (1872-1920)