En 1884, des »voyageurs » ont été recrutés au Canada, dont plusieurs au Québec, pour une mission de sauvetage dans la ville de Khartoum, au Soudan, en effectuant la remontée du Nil.
Contexte
Les Britanniques s’intéressaient à la région à cause du canal de Suez et à la Mer Rouge, qui permettaient un accès aux Indes, pion important dans la stratégie économique britannique. Ils s’intéressèrent donc au Soudan. En 1884, les Britanniques et les Égyptiens s’entendirent pour se partager l’administration du Soudan. Or, depuis quelques années, il y avait une révolte menée par Muhammad Ahmad ibn Abd Allah Al-Mahdi, un chef religieux musulman. Le colonel Charles Joseph Gordon et ses troupes étaient chargés d’évacuer de Khartoum les troupes égyptiennes, menacées par la rébellion. La situation se détériora. La situation précaire de Gordon et ses hommes fut bientôt connue dans l’Empire britannique. Devant une telle situation, des volontaires proposèrent d’envoyer une expédition pour les secourir. Le premier ministre du Canada, John Alexander Macdonald, donna le feu vert pour une mission de secours, après un certain temps.
Au total, 386 hommes furent recrutés au Québec (Trois-Rivières, Sherbrooke, vallée de l’Outaouais et Kahnawake), au Manitoba et ailleurs au Canada. Il y avait des Amérindiens parmi eux. C’étaient des draveurs, des bûcherons et non des soldats. Ils s’embarquèrent à Halifax le 14 septembre 1884.
Le prêtre Arthur Bouchard, natif de Rivière-Ouelle (Bas-Saint-Laurent), qui avait déjà vécu à Khartoum de 1879 à 1881, accompagnait l’expédition.
L’expédition
Ces volontaires, engagés pour six mois, étaient dirigés par le lieutenant-colonel Garnet Joseph Wolseley. On leur confia des tâches de logistique (transport des troupes et du matériel) en canot, via le Nil.
En novembre 1884, nos hommes sont au travail. Le 1er décembre, l’expédition est à mi-chemin entre Khartoum et Alexandrie. À chacune des 14 cataractes, qui s’étendent sur 15 kilomètres et créent une dénivellation d’environ 40 mètres, les voyageurs canadiens sont en place, attendant l’arrivée de nouvelles troupes britanniques auxquelles ils font franchir ces obstacles. L’Iroquois Louis Capitaine et quelques autres perdront la vie dans ces épreuves de courage et d’endurance. (réf)
Mais l’expédition arriva trop tard. Deux jours plus tôt, le 26 janvier 1885, le mahdi et ses fidèles s’étaient emparés de Khartoum. Le commandant de la garnison, le major général Charles Georges Gordon, avait été tué.

Charles George Gordon (1833-1885). Source: Wikipédia et Harvard Art Museum/Fogg Museum, Historical Photographs and Special Visual Collections Department, Fine Arts Library
La plupart des Canadiens retournèrent à Alexandrie dès la fin de janvier pour le voyage du retour.
Quant au Soudan, il devint une colonie anglaise en 1889 et obtint son indépendance en 1956. En 2011, le Sud-Soudan est devenu officiellement un pays.
En complément
Léon Pilon et l’expédition du Nile 1884-1885
Records of the Nile voyageurs, 1884-1885 : the Canadian voyageur contingent in the Gordon Relief Expedition par C.P. Stanley, 1959 A partir de la page 255, on trouve la liste des membres de l’expédition.
Une médaille a été donné aux participants de l’expédition
Photographies prises lors de l’expédition du Nile par Felice Beato
Bibliographie
»General Charles Gordon (1833 – 1885) », BBC, Page consultée le 18 juin 2011, Adresse URL
»Soudan: histoire d’un pays déchiré », RFI, Page consultée le 18 juin 2011, Adresse URL
»Muhammad Ahmad ibn Abd Allah Al-Mahdi », Wikipédia, Page consultée le 18 juin 2011, Adresse URL
»Bouchard, Arthur », Honorius Provost (Dictionnaire biographique du Canada), Page consultée le 18 juin 2011, Adresse URL
Billets reliés
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Base de données: Soldats de la Première Guerre mondiale – CEC (BAC)
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http://www.radio-canada.ca/radio/profondeur/RemarquablesOublies/voyageursnil.htm
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