A une certaine époque, l’Île d’Orléans a été désignée comme étant l’Île des Sorciers. Pourquoi? Voici l’explication de Louis-Philippe Turcotte, telle que présentée dans son Histoire de l’île d’Orléans publiée en 1867.
« On a donné autrefois à l’Île d’Orléans le nom d’Île des Sorciers. Deux raisons ont surtout contribué à lui procurer ce titre. La première et la principale, croyons-nous, est celle-ci: Dans les premiers temps de la colonie, les bâtiments français visitaient en très-petit nombre le port de Québec; à peine trois ou quatre navires, et voilà tout. Ces bâtiments étaient parfois attendus avec la plus grande anxiété par les Canadiens, surtout lorsqu’ils devaient leur apporter des vivres dans un temps de famine, ou des troupes dans un temps de guerre. Dans cette cruelle attente, on s’adressait quelquefois aux habitants de l’Ile, très-expérimentés dans l’art de la navigation, pour apprendre d’eux la date prochaine de l’arrivée de ces vaisseaux. Ces braves gens ne se laissaient pas longtemps prier et donnaient une réponse quelconque. On assure qu’ils répondirent quelquefois assez juste, et alors on leur décerna tout naturellement le titre de sorciers. C’est-à-dire, comme le remarque le P. Charlevoix, qu’ayant deviné une ou deux fois, et ayant fait accroire, pour se divertir, qu’ils parlaient de science certaine, on s’est imaginé qu’ils avaient consulté le diable.
Voici maintenant la seconde raison: L’anguille était autrefois très abondante sur les bords de l’Ile d’Orléans; chaque cultivateur avait une pêche à l’extrémité de sa terre et la visitait tous les jours. A cause de l’heure variée de la marée, on se rendait à différentes heures de la nuit un flambeau à la main pour s’éclairer. Le grand nombre de ces lumières, qui allaient en tous sens, se croisaient et se réunissaient quelquefois pour se disperser ensuite, présentaient un coup d’oeil tout-à-fait singulier. Les habitants de la côte du sud et du nord, paraît-il, virent dans ces feux quelque chose de merveilleux, et pour ainsi dire de diabolique, et ils s’en effrayèrent même. Alors, plus de doute; ils pensèrent tout naturellement que l’Île était peuplée de sorciers, de loups-garous et de feux-follets. »
Source: Turcotte, Louis-Philippe. Histoire de l’Ile d’Orléans. Québec, Atelier typographique du ‘Canadien’, 1867. p.12-13.
Pour d’autres hypothèses, lire ‘Les Sorciers de l’Île d’Orléans‘. Le Bulletin des recherches historiques, vol. 10, janvier 1904, no 1. p. 22 à 25.
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Nouveau look!
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Eh oui! Après avoir essayé plusieurs thèmes, j’ai finalement arrêté mon choix sur celui-ci.
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Pas facile de choisir.
Merci encore pour vos belles histoires.
Dommage que Videotron bousille les avis de nouveaux billets.
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Merci. Je suis désolé pour le problème avec Videotron. Quelques blogues ont ce problème, dont celui de Jacqueline Lagacé. Sur cette page, elle donne des instructions pour se désabonner. Est-ce que ça fonctionne pour vous? http://jacquelinelagace.net/2012/04/07/instructions-pour-ne-plus-recevoir-de-courriels-du-site/#more-1486
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Les courriels ne me dérangent pas, car je sais comment copier-coller le lien dans le courriel.
Mais ce ne sont pas tous les gens qui savent le faire.
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Au moins, il y a un lien qui apparaît correctement… Il y a un lecteur qui m’a dit qu’Outlook considérait ma page comme ‘dangereuse’. Où est Sherlock Holmes quand on a besoin de lui?
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Sherlock Holmes…, mais cépagrave.
C’est mon naturel d’enseignant qui remonte à la surface.
Toujour un plésir de vou lir Vicky.
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Merci de m’avoir souligné l’erreur, professeur 🙂
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Toujours un réel plaisir de vous lire Vicky.
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