Qui sont les Home Children?

Contexte
Entre 1869 et 1948, environ 100 000 enfants britanniques ont été envoyés au Canada pour travailler sur des fermes ou dans des maisons privées comme domestiques. On les appelle les Home Children ou Petits immigrés anglais.

En période de crise économique [en Grande-Bretagne], de nombreux parents confient leurs enfants aux soins de sociétés de bienfaisance en attendant que leurs conditions s’améliorent. Malheureusement, ces sociétés considèrent l’émigration des enfants comme une solution à la pauvreté et au surpeuplement des villes britanniques. C’est ainsi que les enfants sont souvent envoyés à l’étranger sans le consentement de leurs parents et que bien des parents n’ont jamais su que leurs enfants avaient émigré. D’autres n’en ont été informés par écrit qu’après le départ du bateau qui emportait leurs enfants.
http://www.townshipsheritage.com 

Après leur arrivée par navire, les enfants étaient envoyés dans des maisons d’accueil, comme Fairknowe, à Brockville, puis chez des fermiers de la région. Tandis que plusieurs enfants ont été traités durement ou abusés, d’autres ont connu au Canada une vie meilleure que celle qu’ils auraient eue dans les bas quartiers de l’Angleterre. Réf http://www.bac-lac.gc.ca/fra/decouvrez/immigration/documents-immigration/petits-immigres-anglais-1869-1930/documents-immigration/Pages/documents-immigration.aspx

Certains enfants ont eu de la chance, et furent traités comme des membres de leur nouvelle famille canadienne. Dans certains cas, les familles les ont adoptés. Toutefois, on reconnaît généralement que les conditions de vie et de travail des petits immigrants étaient mal surveillées au Canada, ce qui rendait ces enfants vulnérables aux abus. (réf) http://www.cic.gc.ca/francais/multiculturalisme/petitsimmigrants/apercu.asp (n’est plus en ligne)

Certains de ces enfants ont été envoyés au Québec, dont 7000 dans les Cantons-de-l’est.

Enfants immigrants des orphelinats du Dr Barnardo au ponton de débarcadère, Saint John, Nouveau-Brunswick, non-daté.Source: Bibliothèque et Archives Canada

Enfants immigrants des orphelinats du Dr Barnardo au ponton de débarcadère, Saint John, Nouveau-Brunswick, non-daté.Source: Bibliothèque et Archives Canada

Base de données
Bibliothèque et Archives Canada a mis en ligne une base de données sur les Homs Children. La base peut être consultée ici
Adresse : http://www.bac-lac.gc.ca/fra/decouvrez/immigration/documents-immigration/petits-immigres-anglais-1869-1930/documents-immigration/Pages/recherche.aspx
Cette base de donnée est divisée en deux : Documents d’immigration et Boards of Guardians.
Si vous consultez Documents d’immigration , vous aurez la plupart des renseignements suivants : l’âge, le nom du navire, l’année d’arrivée, le port d’embarquement, le port d’arrivée ainsi que la destination de chaque Home Children. En un clic, vous pouvez voir les noms des enfants qui voyageaient sur le même bateau.
La section Boards of Guardians donne pour chaque enfants les renseignements suivants l’âge, l’agence, l’année d’arrivée, le nom de l’atelier ou de l’union qui a envoyé l’enfant au Canada ainsi que le nom de l’agence qui a pris en charge l’enfant. On peut voir le document original en pdf . Pour bien utiliser cette base de données, lisez L’aide à la recherche de BAC.

Le grand-père de Gilles Duceppe, John James Rowley, était un Home Children.

Automated Genealogy a aussi produit une liste de Home Children à partir du  recensement de 1901.

Article
Le Franc-Parleur du 31 octobre 1935 trace l’historique de l’émigration de ces enfants. Première partie
http://news.google.com/newspapers?id=lMcvAAAAIBAJ&sjid=DEIDAAAAIBAJ&dq=petits%20immigr%C3%A9s%20anglais&pg=1475%2C3718771
http://news.google.com/newspapers?id=lMcvAAAAIBAJ&sjid=DEIDAAAAIBAJ&dq=petits%20immigr%C3%A9s%20anglais&pg=1593%2C3742284 Deuxième partie
Le terme ‘’traite d’enfant’’ est employé à quelques reprises…

De nos jours
Le Compton County Historical Museum de Eaton Corner a présenté il y a quelques années une exposition sur les Home Children.
Il y a eu des Home Children au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Afrique du Sud.

En octobre 2010, un timbre à l’effigie des Home Children à été émis par Postes Canada.

Une motion reconnaissant les souffrances des petits immigrés britanniques (Home Children) a été adoptée le 16 février 2017.

La pièce de théâtre Ne m’oublie pas a pour sujet les Home Children.

Bibliographie
Townshippers’ Association [en ligne] Les Home Children [Page consultée le 11 août 2010] Adresse URL :
http://www.townshipsheritage.com/FR/Rep/Recherche/homechildren.fr.html [lien brisé, 28 octobre 2010]
Wikipédia [en ligne] Home Children [Page consultée le 11 août 2010] Adresse URL :
http://en.wikipedia.org/wiki/Home_Children
BEAUCHEMIN, Malorie [en ligne] Duceppe dénonce le ‘’dogmatisme borné’’ d’Ottawa[Page consultée le 11 août 2010] Adresse URL :
http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201002/25/01-4255126-duceppe-denonce-le-dogmatisme-borne-dottawa.php
Citoyenneté et immigration Canada [en ligne] Les artisans de notre patrimoine : La citoyenneté et l’immigration au Canada de 1900 à 1977 d’Ottawa[Page consultée le 11 août 2010] Adresse URL :
http://www.cic.gc.ca/francais/ressources/publications/patrimoine/chap-2b.asp
Citoyenneté et immigration Canada [en ligne] Petits immigrants britanniques – Aperçu historique [Page consultée le 11 août 2010] Adresse URL :
http://www.cic.gc.ca/francais/multiculturalisme/petitsimmigrants/apercu.asp

Les Home Children, une tranche d’histoire oubliée par Rima Elkouri, La Presse, 24 avril 1999, p. 19.

Billets reliés
La déportation d’après les registres d’écrous des prisons de Québec (Bas-Canada, 19e siècle)

Généalogie: trouver des actes en ligne

Grosse-île, station de quarantaine 1832-1937

Sherbrooke, terre d’accueil

Cybermagazine Patrimoine des Cantons-de-l’Est

9 réflexions au sujet de « Qui sont les Home Children? »

  1. C’est un peu gênant pour un candidat au baccalauréat en histoire, mais je ne connaissais pas les «Home Children», alors merci de mettre en lumière ce volet de notre histoire et pour les ressources.

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  2. Moi-même, jusqu’à tout récemment, je ne savais rien de leur existence. J’avais lu il y a quelques mois une brève mention dans les journaux concernant l’histoire du grand-père de Gilles Duceppe. J’en ai un peu plus entendu parler récemment dans les médias estriens anglophones à cause d’une réunion de Home Children qui a eu lieu dans la région. La littérature sur le sujet semble surtout être en anglais. Ce serait un beau sujet de thèse.

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  3. Un beau sujet de thèse, effectivement. Les professeurs en ont plein le pompon des thèses sur les Patriotes (du moins, à l’UQAM), alors ils accueilleraient favorablement un sujet original comme celui-ci 🙂

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  4. Notre père était un Home child, nous venons juste de l’apprendre. Jamais il en avait parlé. Il est maintenant décédé depuis 1985. Ce qui m’a fait mal, c’est d’apprendre que la majorité de ces enfants ont été traité comme des esclaves. J’espère que l’on va parler un peut plus de ces enfants qui ont bâti le Canada. Nous sommes maintenant plus de 4 millions des descendants de ces enfants, garçons et filles.

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  5. Bonjour et bravo pour votre site très intéressant. Bravo aussi de parler des Home Children, un sujet malheureusement trop méconnu. Je suis moi-même descendante d’une « Home Child » et je commence à peine à en apprendre plus sur l’émigration d’enfants au Canada. Je vous suggère fortement la lecture du livre « The Golden Bridge – Young Immigrants to Canada 1833-1939 », par Marjorie Kohli, publié en 2003, à mon sens l’ouvrage le plus complet sur le sujet.

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  6. Merci Suzanne, je prend en note le titre du livre que vous me suggérez. J’espère avoir l’occasion de parler à nouveau des Home Children dans un prochain billet.

    Vicky Lapointe

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  7. Aaaah, c’est curieux, je connaissais l’histoire de Thomas Barnardo (Barnardo’s Children) à partir d’un ami qui travaillait au Musée de l’Homme à Ottawa et pourtant je n’ai pas fait le lien avec les Home Children. Rouge au front mur à mur, eheh. Merci comme d’habitude pour cet excellent billet.

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