De New Bedford à Chicago à pied [1896]

Le Patrie, 22 août 1896

LE MARCHEUR CANADIEN
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SON ARRIVÉ [sic] À CHICAGO

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Omer Gagné, le marcheur canadien, qui est parti de New Bedford, Mass, est arrivé de son voyage à Chicago lundi soir à 6 hrs 30, au bureau du Standard.

Gagné est parti de New Bedford pour Chicago le 13 juillet dernier. Il est arrivé à Chicago vendredi, 7 août, fatigué, harassé, après avoir subi plus d’une fois les attaques des vagabonds.

Gagné était parti d’ici avec $6. Tant que cet argent a duré tout alla bien, il put manger et dormir convenablement, mais quand l’argent fut épuisé, ce fut une toute autre histoire, il fallut se fier à la charité des gens pour la nourriture et coucher dans les granges ou dans les bois.

A plusieurs endroits cependant il a rencontré des gens généreux qui se sont fait un plaisir de le recevoir.

A Chicago, il a été très bien reçu et après s’être reposé quelque peu il a repris le chemin de New Bedford.

Il avait tellement eu peur des « tramps » en s’en allant, qu’il ne s’est pas décidé à revenir à pied, et comme il n’avait pas d’argent, il est revenu dans les chars de charbon pour une bonne partie du chemin. De fait il n’a marché que 315 milles en revenant.

Quoique n’ayant pas remporté un succès complet, Gagné s’est cependant révélé un marcheur de première force, ayant fait 300 milles en 10 jours, ce qui lui manquait pour un voyage de la sorte, c’est l’expérience et les forces de se défendre des « tramps » qui infestent certaines parties de l’ouest de l’Etat de New York.

Gagné raconte avec plaisir ses aventures de voyage; il dit qu’une nuit il était entré dans un petit bois pour se reposer; il vit là rassemblés pas moins de 150 vagabonds qui le prirent pour un des leurs, lui donnant à manger et pour ainsi dire le reçurent de leur mieux.

A un autre endroit il tomba entre les mains de quatre fermiers qui s’étaient mis en embuscade pour surprendre les « tramps » dont ils avaient eu beaucoup a souffrir. Gagné réussit à donner des explications satisfaisantes et on le relâcha en lui faisant promettre de ne plus s’y montrer.

Après ces dures expériences, Gagné se cherche maintenant un emploi afin de pouvoir vivre plus tranquille.

L’Impartial du 30 juillet 1896 donne plus de détails sur les motivations d’Omer Gagné à embarquer dans une telle aventure.

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Témoignage d’un Canadien dans l’armée américaine [1864]

Jour national des Canadiens français à l’exposition de Chicago [1933]

Exposition universelle de Chicago, 1933. Kaufmann - Fabry Co. LOC

Exposition universelle de Chicago, 1933. Kaufmann – Fabry Co. LOC

L’Action catholique, 14 juillet 1933

JOUR NATIONAL DES CANADIENS-FRANÇAIS
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A L’EXPOSITION UNIVERSELLE DE CHICAGO – SAMEDI, LE 5 AOÛT – UN COMITÉ SPÉCIAL A ÉTÉ FORMÉ POUR RECEVOIR LES VISITEURS. – UNE INVITATION

CHICAGO, 14. – Samedi, le 5 août, aura lieu à l’EXposition Universelle ( »A Century of Progress »), la fête des Canadiens-Français ( »French-Canadian Day »). Le Comité organisateur – représentant toutes les paroisses de Chicago et du District de Kankakee – est à préparer une programmation des plus intéressants. Rien ne sera épargnée pour donner à cette fête un cachet de réunion en famille. Nous fêterons, en commémoration de nos compatriotes de 1833- les premiers citoyens de notre grande ville cosmopolite.

M. Arthur Thériault est le président du Comité; M. Pierre-J. Péloquin, avocat, du Comité Permanent des Langues Etrangères, agira comme Secrétaire; M. S.-J. Brosseau représentera le District de Kankakee. Nous faisons un appel vibrant à tous nos compatriotes du Canada et des États-Unis. Un grand nombre se propose de venir visiter notre exposition, – cette merveille du 20e siècle. Nous les invitons cordialement à profiter de cette grande fête de la famille Canadienne-Française des Illinois, le 5 août.Nous sollicitions leur précieux concours. Un séjour des plus agréables parmi nous leur est réservé. Et, en plus la présence de ces amis canadiens sera un encouragement très apprécié par les membres de notre comité organisateur – composé de représentants de nos organisations religieuses, sociales et politiques.

Le Comité se met entièrement à la disposition des nôtres.

Pour tout renseignement concernant transportation, logement et amusements veuillez vous adresser au Secrétaire du Comité: M.Pierre-J. Peloquin, 140 NO, Dearborn St, Chicago, Ill, ou 214 So. Kenilworth Ave. Oak Park, Ill.

Quand on regarde la programmation de l’exposition, on n’y retrouve pas de « French-Canadian Day » le 5 août, mais plutôt le 24 juin.

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Chronicling America – les journaux historiques américains

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Dévoilement d’une statue de Robert Cavelier de LaSalle à Chicago [1889]

Monument de Robert Cavelier de La Salle. Extrait de Ceremonies attending the unveiling of the statue of Robert Cavelier de La Salle at Lincoln Park, Chicago, October 12, 1889.

Monument de Robert Cavelier de La Salle. Extrait de Ceremonies attending the unveiling of the statue of Robert Cavelier de La Salle at Lincoln Park, Chicago, October 12, 1889. Chicago : Knight and Leonard Co., printers, 1889.

Le 19 mars 1687, l’explorateur Robert Cavelier de La Salle était assassiné au Texas. 202 plus tard, un monument était érigé en son honneur à Chicago, Illinois.

Le Canadien, 14 octobre 1889

CHICAGO, 12- […] Le dévoilement de la statut de l’explorateur français LaSalle présentée à la ville par le juge Free a eu lieu aujourd’hui dans le parc Lincoln en présence d’une foule considérable. La statue est en bronze et coûte $25,000. F.G. Masson prononça un discours dans lequel il raconta les services rendus à la civilisation par LaSalle, et mentionna aussi le fait que LaSalle est probablement le premier blanc qui ait visité la place où s’élève aujourd’hui Chicago.

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Statue et plaques commémoratives de l’expédition de Lamothe Cadillac à Détroit en 1701

Le monument Samuel de Champlain dévoilé à Québec [21 septembre 1898]

Une prisonnière anglaise en Nouvelle-France (18e siècle)

La terre a tremblé en Nouvelle-France (5 février 1663)

Une prisonnière anglaise en Nouvelle-France (18e siècle)

Détournement de fonds [Québec,1888]

Extrait du Progrès de l’Est, 4 septembre 1888

DETOURNEMENT DE FONDS

Les journaux de Québec nous apprennent une nouvelle à sensation dans le monde de la finance.

Samedi dernier, pendant que les directeurs de la Banque nationale tenaient une assembléee, la nouvelle s’est répandue qu’un des employés venait de s’enfuir aveec une somme que l’on portait à $10,000. Le concussionnaire était M. F. X. Audy, assistant-receveur de la banque.

Samedi matin, il s’est rendu au bureau à neuf heures, comme d’habitude, et il s’est mis au travail, mais vers dix heures, il a pris une somme d’environ $1,330 en billets de $10, et il est parti sans rien dire à personne. Un autre employé qui s’est aperçu du fait, en a averti le caissier M. Lafrance, qui a lui-même communiqué la chose à Son Honneur le juge Chauveau, et celui-ci s’est empressé d’envoyer les agents de la sûreté Fleury et Walsh à la Banque Nationale, où ils ont reçu toutes les informations qui pouvaient leur être utiles. Ils se sont de suite mis en campagne, et une heure après ils se lançaient dans toutes les directions, assistés du détective Morrisson, des sergents Lonchamp et Bussière, et des gardiens de la paix Routhier et Théberge qui connaissaient tous M. Audy et qui s’étaient mis en civils. En même temps, la police de Lévis était notifiée et se mettait aussi à l’oeuvre sous la conduite du chef Denis.

Dans l’après-midi, vers quatre heures, M. Hébert, organiste, a rencontré M. Audy à l’angle des rues Ste-Claire et d’Aiguillon et il lui a dit quelques mots. Sa démarche n’avait rien d’extraordinaire. Il paraissait venir de St-Roch et il s’est dirigé vers la barrière Ste-Foye. A peu près dans le même temps, il a avoué à un de ses beaux-frères qu’il avait soustrait une forte somme d’argent à la banque et il prétendait que sa position n’était plus tenable. Près de $6,000 ont été restitués le même jour. M. Audy n’a pas été revu depuis et on pense qu’il s’est suicidé dans les bois de Ste Foye. Il est âgé d’environ 38 ans.

D’après le Canadien du 3 septembre, Audy était comptable en chef jusqu’à ce qu’on le rétrograde au rang d’assistant-comptable car des irrégularités avaient été constatées.

On apprend dans le Canadien du 4 septembre  qu’Audy ne serait pas mort mais qu’il se serait plutôt caché dans la ville. Ensuite, il semble que des amis d’Audy aient réussi à amasser de l’argent pour rembourser la Banque nationale (8 septembre) et qu’Audy n’ait finalement pas été mis en état d’arrestation.

Et ensuite?

Essayons d’en apprend un peu plus sur François-Xavier Audy. Dans l’annuaire Marcotte de la ville de Québec édition 1886-1887, il n’y a qu’un seul François-Xavier Audy. Il est commis clerk et habite rue Saint-Jean, no 368. Il n’y a aucun François-Xavier Audy dans l’édition 1889-1890. L’édition du 3 septembre du Canadien nous apprend qu’il est marié et qu’il a 8 enfants.

Si vous jetez un coup d’oeil aux actes de mariage à Québec, plus particulièrement le 15 juin 1875, vous trouverez celui de François-Xavier Audy, commis à la Caisse d’économie de Notre-Dame de Québec et de Virginie Thibault fille d’Amable et de Virginie Garneau. Fils de Louis-Jean-Etienne Audy, manchonnier et de Geneviève Letarte, il est né le 18 février 1853 à Québec. Dans l’acte de naissance de leur fille Laura, il est indiqué que F.-X. Audy travaillait comme commis à la banque nationale.

Leur fils Emile, né le 3 juin 1876,  s’est marié à Chicago en 1904. En 1920, selon le recensement américain, François-Xavier et Virginie Audy vivent à Chicago.

François-Xavier est décédé le 1er novembre 1928 à Chicago et sa femme Virginie  est décédée le 13 mars 1937 dans cette même ville.

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