Le torpillage du Nicoya et du Leto dans le golfe Saint-Laurent par un sous-marin ennemi [1942]

Affiche – «Abattez-le par votre travail» Crédit: Bibliothèque et Archives Canada, no d’acc 1983-30-26

Mai 1942: les eaux du golfe du Saint-Laurent sont sillonnées par des sous-marins allemands. Ceux-ci vont faire des dégâts. Cela s’inscrit dans ce que l’on appellera plus tard la Bataille du Saint-Laurent.

Voici deux articles, publiés par la Patrie et le Progrès du Golfe, en lien avec le torpillage dans la nuit du 11 au 12 mai 1942 de deux cargos dans les eaux du Saint-Laurent par le U-553. Les deux bateaux impliqués sont le Nicoya (Grande-Bretagne), coulé à 15 kilomètres au nord de Pointe-à-la-Frégate et le Leto (Pays-Bas), coulé près de Rivière-la-Madeleine. Ces deux articles illustrent bien la censure en temps de guerre.

Pour accompagner l’article, j’ai inséré quelques publicités et affiches de propagande de la Deuxième Guerre mondiale.

Extrait du Progrès du Golfe, 15 mai 1942

DEUX NAVIRES TORPILLÉS PAR UN SOUS-MARIN ENNEMI SUR LE SAINT-LAURENT
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Dans la nuit de lundi à mardi
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Deux cargos ont été torpillés et coulés par un submersible ennemi sur le fleuve St-laurent lundi dernier, 11 mai, vers 11.50 du soir. Pour nous conformer aux instructions de la Censure, nous ne pouvons révéler les noms des navires torpillés, leur nationalité, les noms de leurs officiers, le port où débarquèrent les rescapés, l’endroit du coulage, ni leur cargaison, afin de ne fournir aucun renseignement qui pourrait servir à l’ennemi.

Extrait de la Patrie, 12 août 1942

Au témoignage d’un officier du bord, le premier navire fut torpillé deux fois par le submersible, à quelques milles de la côte. Après la première torpille lancée sur l’avant du cargo, un immense sous-marin émergea à quelques arpents du navire, l’éclaira d’un puissant projecteur et presqu’aussitôt lui lança une seconde torpille qui l’atteignit en plein centre. L’équipage eut juste le temps de sauter dans des chaloupes de sauvetage avant que le cargo coulât. Au matin, les chaloupes atteignirent la rive et les rescapés, au nombre de 111, trouvèrent refuge dans des familles de la côte. La plupart étaient à demi-vêtus. Les chaloupes n’ont pas toutes atterri au même endroit. L’une d’elles n’était occupée que par une femme et son enfant. Tous ces rescapés furent conduit dans un port de l’est, mardi, et logés dans des hôtels ou à l’hôpital selon leur état, car il y avait quelques blessés.

Le nombre des rescapés comprend les membres de l’équipage et des marins qui se rendaient prendre charge d’un autre navire, vraisemblablement le deuxième qui fut coulé immédiatement.

Au moins l’un des marins a perdu la vie, peut-être deux. Ils étaient couchés lors du torpillage dans la partie du navire qui fut atteinte par la première torpille. Le mort a été transporté dans un port de la côté et inhumé mercredi dans un cimetière local.

Le bruit produit par le premiere torpillage fut entendu par des riverains, qui se levèrent en hâte et virent un navire éclairé disparaître dans les eaux du fleuve.

Affiche de propagande v. 1940-1942 Crédit: Bibliothèque et Archives Canada, Acc. No. 1983-30-109

Le ministre de la marine de guerre canadienne, l’hon. Angus MacDonald, a annoncé officiellement d’Ottawa dans la journée de mardi le torpillage du premier navire coulé la nuit précédente et le lendemain il annonçait qu’un deuxième navire avait été également torpillé et coulé en même temps que le premier.

Selon des rumeurs qui ont cours depuis, un troisième navire aurait été également coulé, et même deux autres de plus, ce qui porterait à cinq le nombre des unités maritimes victimes du sous-marin. Mais ce ne sont que des rumeurs sans doute fantaisistes qu’il nous est naturellement impossible de contrôler et que nous mentionnons sans vouloir le moindrement les accréditer.

C’est la première fois, depuis l’existence de la Confédération, qu’un torpillage par sous-marin ennemi se produit sur le fleuve St-Laurent.

Deuxième article.

Extrait de La Patrie, 13 mai 1942

2 PERSONNES MANQUANT À L’APPEL APRÈS LE TORPILLAGE

Un sous-marin ennemi coule un cargo dans le fleuve St-Laurent
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Dans un port du fleuve St-Laurent, 13. (P.C.) – Un correspondant de la Presse Canadienne a été informé que deux hommes manquant à l’appel dans le torpillage survenu dans le fleuve St-Laurent. Cette information viendrait d’un des survivants.
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L’opinion prévaut à Rimouski, selon des renseignements obtenus d’un marin du navire même qui fut coulé lundi dans le bas Saint-Laurent par un submersible, que le cargo a été la victime d’un sous-marin montant le guet derrière les îles de la Madeleine.

Le navire coula à deux milles de la côte et les riverains assistèrent même à la disparition de ses lumières de course. Quatre-vingt-marins furent rescapés, dont 41 se destinaient à changer de navire dans un des ports du Saint-Laurent.

Lundi soir, une torpille touchait le cargo dans sa proue: le sous-marin apparaissait subitement en surface pour diriger ensuite un réflecteur électrique sur le vaisseau en naufrage. Quelques instants plus tard, une seconde torpille forçait le cargo à couler en moins de vingt minutes.

Affiche  »« On demande de la ferraille…pour la fabrication de chars d’assaut, de canons et de munitions » : Effort de guerre canadien et campagne de sensibilisation à la production. » Crédit: Bibliothèque et Archives Canada, no d’acc 1983-30-36 v. 1943

Pour l’instant, des vaisseaux de la marine navale canadienne patrouillent la région, entre l’Ile d’Anticosti et les îles de la Madeleine afin de repérer la présence de sous-marins dans le fleuve Saint-Laurent.

Les naufragés, dont plusieurs sont quelque peu blessés, ont atterri à bord de trois chaloupes dans des centres de pêcheurs sur la côte du Saint-Laurent.

Toutefois, toujours selon des rumeurs venant de marins descendus depuis ce matin dans le port de Montréal, une information veut que 41 marins, trouvés à la dérive au large de la Gaspésie, viendraient d’un autre navire vraisemblablement coulé.

Dans le port de Montréal, on parle encore d’une chaloupe dérivant vers la rive avec une femme et un enfant. Ceux-ci auraient été sauvés.

D’après une enquête, le mouvement des navires serait interrompu sur le fleuve. Les mines, mouillées dans le détroit de Cabot, n’étant pas ancrées, en raison de la profondeur du fleuve, il ressort que les navires hésitent à s’aventurer dans ces régions de la sortie et de l’entrée du golfe.

Affiche: Mesdames s’en vont en guerre – au pas, ménagères, au pas! Crédit: Library and Archives Canada, Acc. No. 1983-30-3

Dorénavant, annonce le ministère des affaires navales, les pertes en vaisseaux pouvant se produire dans le St-Laurent ne seront pas connues du public. Depuis cette nouvelle, toutes les informations venues du fleuve seront conjecturales.

Aux États-Unis, selon la Presse associée, le Congrès étudie un projet de lancer des dirigeables pouvant servir de porte-avions à la façon des navires à pistes d’atterrissage. Vingt-quatre ballons de petites proportions (Blimps) seront lancés pour la protection des cotes contre les maraudeurs sous-marins.

Bibliographie

Fabrice Moseray.  »Il y a 70 ans… les U-boats remontaient le Saint-Laurent’‘. Publié sur cyberpresse (Le Soleil) le 6 mai 2012.

La Presse.  »La torpille frappa le cargo au centre’‘. Publié dans La Presse, 16 mai 1942.

Anciens combattants Canada. [En ligne]L’offensive sous-marine gagne la côte Est du Canada. [Page consultée le 25 août 2012]

Billets reliés

Photos: le camp d’internement no 42 (camp Newington), Sherbrooke 1944-1945

Site internet de la Commonwealth War Graves Commission

Le torpillage du Lusitania (7 mai 1915)

Des Canadiens-français sur le Nil (Khartoum, Soudan, 1884-1885)

Vidéos: Patrimoine et histoire des Iles de la Madeleine

Photographie, diapositive sur verre | Bateaux de pêche, Îles-de-la-Madeleine, QC, vers 1930 | MP-0000.25.33

Bateaux de pêche, Îles-de-la-Madeleine, QC, vers 1930

La web-télé des Iles de la Madeleine a mis en ligne quelques vidéos sur le patrimoine et l’histoire des îles. Il s’agit de:

  • Le Rocher aux Oiseaux, un documentaire de l’ONF. On y voit le quotidien du gardien du phare.
  • Extraits d’un documentaire réalisé en 1956 pour l’Office de la publicité de la province de Québec par l’abbé Maurice Proulx, un des pionniers du cinéma québécois: Première, deuxième, troisième et quatrième partie. Ce documentaire  »met de l’avant les beautés naturelles de l’archipel, en plus de souligner l’importance de la pêche, la principale activité commerciale de la communauté insulaire ».

Chaîne youtube de la web télé des Iles.

Billets reliés

Sur le web: Mémoires de marées – Survol des naufrages gaspésiens

Le naufrage du Lunenburg (4 décembre 1905, Iles de la Madeleine)

Le naufrage du Lady Seaton (Iles de la Madeleine, 4 décembre 1847)

Archives audiovisuelles en ligne: la collection Mémoires vives [Est du Québec]

Le sorcier de l’île d’Anticosti: la légende (XIXe siècle) Première partie

Le sorcier de l’île d’Anticosti: l’homme derrière la légende (XIXe siècle) Deuxième partie

Le naufrage du Lunenburg (4 décembre 1905, Iles de la Madeleine)

Les îles de la Madeleine ont été le théâtre de plusieurs naufrages au 19e et au 20e siècle. Un de ceux-là est le naufrage du Lunenbourg en 1905.

Le Lunenburg était partit de Pictou, Nouvelle-Écosse. Ce bateau transportait habituellement du courrier, des marchandises et des passagers. Son propriétaire était Robert  Jamieson Leslie, élu député des Iles de la Madeleine l’année précédente. Il  était à bord du Lunenbourg le 4 décembre 1905.

En ce début de décembre, la mer était déchaînée; on était en pleine tempête de neige. On n’y voyait rien, tellement que le navire a fini par s’échouer près de Sand Beach, Havre-Aubert, à l’époque appelé Amherst. En plus, c’était la nuit. Les habitants ne pouvaient porter secours aux naufragés. On décida d’attendre que la tempête se calme  un peu avant de reprendre le sauvetage.

Impression | Île du havre Amherst depuis les collines de la Demoiselle, Îles-de-la-Madeleine, QC, dessin, vers 1875 | MP-0000.1278.3

Île du havre Amherst depuis les collines de la Demoiselle, Îles-de-la-Madeleine, QC, dessin, vers 1875

Le lendemain, des passagers du Lunenbourg décidèrent de tenter leur chance. Ils prirent une chaloupe, et, chanceux, atteignirent rapidement la côte où ils furent secourus. Le député Leslie et les 11 autres passagers décidèrent d’attendre les secours car la mer était toujours aussi agitée.

Après un certains temps, la solidité du bateau étant durement éprouvée,  les hommes restés sur le Lunenbourg prirent une barque et tentèrent la traversée. Or, la barque fut renversée par un coup de vague. Les 12 hommes furent jetés par-dessus bord. Certains réussirent à s’agripper à la barque, mais la température de l’eau eut raison de leur résistance.

Il n’y eu qu’un survivant, le capitaine Salomon Pride. Il avait réussit à remonter dans la chaloupe. L’homme qui lui porta secours, Joseph Renaud,  reçut la médaille du gouverneur général du Canada pour cet acte de bravoure.

La liste des victimes diffère d’une source à l’autre. Ce qui est sûr, c’est que le député Robert J. Leslie et Adephus Vigneault y figurent. Le corps de Robert Leslie fut retrouvé le 25 décembre 1905. Il a été enterré à Halifax l’année suivante. Il avait épousé en 1897 Bertie Staratt.

Robert Leslie. 6 décembre 1905, La Patrie.

Robert Leslie. 6 décembre 1905, La Patrie.

Voici deux des listes des victimes publiées dans les journaux.

Quebec Chronicle, 6 décembre 1905

Quebec Chronicle, 6 décembre 1905

Autre liste des victimes  provenant du Eastern Chronicle, 8 décembre 1905:R.J. Leslie, Halifax; J.W. McConnell, purser, Port Hilford; Harding Gerhardt, steward, Lunenburg; Ranald McDonald, chief engineer, Pictou; J. Josie Cook, cook; Beverley Hamm, cabin boy, Lunenburg; Chaessan Vital, seaman, Magdalens; D.D. Vigneault, seaman, Magdalens; Samuel Vigneault, seaman, Magdalens; Joseph Bourgeois, seaman, Magdalens. (réf).

Je n’ai pas trouvé de liste définitive des victimes de la tragédie. Peut-être que certains corps n’ont jamais été retrouvés ou bien qu’ils ont été retrouvés plus tard.

Bibliographie

Assemblée nationale du Québec [en ligne] Robert Jamieson Leslie [Page consultée le 18 décembre 2010] Adresse URL

DEVANNEY, Burris [en ligne] Kenneth Leslie: A Biographical Introduction. [Page consultée le 18 décembre 2010] . http://uwo.ca/english/canadianpoetry/cpjrn/vol05/devanney1.htm

LANDRY, Frederic. Pièges de Sable. Leméac, 1978, 164 pages.

Greatly abridged excerpts from « Dickson and Leslie Family Histories »http://www.flora.org/rosaleen/geneal.html

Carolyn Wallace [en  ligne] The Wreck of the Lunenburg-1905 [page consultée le 26 février 2011] Adresse: http://www.mail-archive.com/nsroots@ednet.ns.ca/msg00096.html

Billets reliés

Le naufrage du Lady Seaton (Iles de la Madeleine, 4 décembre 1847)

La tragédie de l’Empress of Ireland, 29 mai 1914, en images

Pirates ou corsaires? A l’abordage sur le Saint-Laurent

Le site historique maritime de la Pointe-au-Père à Rimouski

Le naufrage du Lady Seaton (Iles de la Madeleine, 4 décembre 1847)

Barque Lady Seaton, Spencer, which sailed from Quebec 22nd of last November, for London, and had not been heard of since, reported wrecked on the Magdalen Islands. The captain and mate, it is said, were washed overboard and lost. (réf).

Le Lady Seaton s’est échoué le 4 décembre 1847, près de l’île Brion (Iles de la Madeleine). Il était parti de Québec le 22 novembre, à destination de Londres.

Deux membres de l’équipage perdent la vie lors du naufrage. Il s’agit de William Turner, chief mate (second) originaire de Dexter, Angleterre et de John Spencer, master (capitaine) de Londres, Angleterre.

Le naufrage du Lady Seaton est l’un des 713 naufrages à avoir eu lieu près des Iles de la Madeleine. (réf)

Il y aurait une soixantaine d’épaves près de l’île Brion. (réf).

A l’époque du naufrage, l’ïle Brion est-elle habitée? On sait qu’elle est fréquentée occasionnellement pas les pêcheurs. L’occupation permanente n’aurait débutée qu’en 1850. En 1871, une cinquantaine de personnes, dont les Dingwell, habitaient l’île. On peut encore voir de nos jours les vestiges de leur maison. Un phare a été construit sur l’île en 1904.

Richard Dingwell a sculpté deux stèles funéraires en 1932 pour rendre hommage aux victimes du naufrage du Lady Seaton. Ces stèles ont été déplacées au cours des années 70.

L'île Brion de nos jours par michelphoto53 en Rénovation CC-BY-2.0 (www.creativecommons.org/licenses/by/2.0) , via Wikimedia Commons

L’île Brion  n’est plus habitée depuis les années 70. Elle a été acquise en 1987 par le Ministère de l’environnement qui en a fait une réserve écologique.

Bibliographie

The Sailor’s magazine, and naval journal, Volumes 19 à 20  Par American Seamen’s Friend Society Adresse URL The Sailor’s magazine, and naval journal, Volumes 19 à 20

ATTENTION FRAGÎLES. 2010. Portrait de la réserve écologique de l’Île-Brion. Gouvernement du Québec, ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, Direction du patrimoine écologique et des parcs, Québec. 58 p. Adresse URL http://www.attentionfragiles.org/docs/fichiers/ilebrion_web_page.pdf

Commission de toponymie Québec [en ligne] Ile Brion [Page consultée le 14 décembre 2010] Adresse URL http://www.toponymie.gouv.qc.ca/ct/ToposWeb/fiche.aspx?no_seq=8365

Edouard Leblanc [en ligne] Ile Brion [Page consultée le 14 décembre 2010] Adresse URLhttp://www.oocities.com/ile_brion/photo-Ancien.htm

Billets reliés
La tragédie de l’Empress of Ireland, 29 mai 1914, en images

La tragédie de l’Empress of Ireland, 29 mai 1914, d’après les journaux de l’époque

Le masque de fer de l’Ile aux Oies (Archipel de l’Isle-aux-Grues 1683-1749)

Pirates ou corsaires? A l’abordage sur le Saint-Laurent

Le cimetière du Saint-Laurent – les épaves du Bic à Baie-des-Sables

Le phare de l’Ile Verte 1936-1964


Archives audiovisuelles en ligne: la collection Mémoires vives [Est du Québec]

Mémoires vives est un projet de l’organisme Paraloeil de Rimouski visant à sauvegarder et à faire connaître le patrimoine audiovisuel de l’est du  Québec.

La première étape du projet était d’amasser des  films amateurs tournés en Côte-nord, Gaspésie-Ile-de-la-Madeleine et au Bas-Saint-Laurent. Ces films, souvent tournés dans des formats qui ne sont plus utilisés de nos jours, ont ensuite été numérisés. Ils sont maintenant en ligne à cette adresse:  http://www.paraloeil.com/memoires-vives/

Vous y verrez entre autres des images du

Le livre Lieux de légendes et de mystère du Québec

De mystérieuses marques dans une roche à Saint-Lazare et l’on parle de griffe du diable. Un rocher à la forme humaine à Shawinigan et voilà la légende du rocher de Grand-Mère. Au Québec, certains lieux, à cause de caractéristiques particulières, originales et intrigantes, ont donné naissances à des légendes.

Découvrir des lieux et des légendes

Le livre Lieux de légendes et de mystère du Québec nous fait découvrir quelques-uns de ces endroits. Il a été écrit par Henri Dorion, géographe, en collaboration avec Pierre Lahoud (photographie) et Anik Dorion-Coupal (illustrations). 33 lieux ont été retenus. Chaque chapitre raconte une légende, explique les particularités géographiques du lieu associé, les indications pour s’y rendre et les attraits des environs. On fait le lien avec des légendes semblables, au Québec et ailleurs. Un cd de 10 chansons, inspirés par ces légendes, accompagne l’ouvrage.

Commentaires

Ce livre nous permet de faire le tour du Québec, en légendes et en paysages. Plusieurs régions du Québec sont visitées: Bas-Saint-Laurent, Estrie, Saguenay-Lac-Saint-Jean, Abitibi-Témiscamingue, Gaspésie, Iles-de-la-Madeleine, Chaudière-Appalaches, Charlevoix, Mauricie, Outaouais, Côte-Nord et la Capitale-Nationale.

Les légendes de ce livre mettent en scène une panoplie de personnages colorés, comme le Diable, des géants, des monstres, des amoureux éplorés, des fantômes, des animaux, une maison hantée et bien plus. Mais c’est la nature, ses montagnes, ses rochers et ses lacs qui est la vraie vedette de cet ouvrage. Plusieurs légendes sont d’origine amérindienne.

L’origine de ces légendes est expliquée, dans la mesure du possible, de façon scientifique. Ainsi, on apprend comment une roche ou une montagne peuvent avoir une apparence qui peut nous sembler humaine. Par exemple, la griffe du Diable de St-Lazare évoque l’empreinte d’une patte griffue (appartenant au diable?) mais il s’agit en fait des stries glacières.

Ces histoires vous permettront d’en savoir plus sur l’origine des noms de ces lieux.

L’auteur adopte parfois un style humoristique qui se prête bien à l’ouvrage. L’exposition des <> de l’existence du monstre du Lac Memphrémagog m’a bien fait sourire.

Les photographies et les illustrations (à l’aquarelle) de cet ouvrage sont magnifiques.

L’ajout de nombreuses cartes géographiques est une très bonne idée.

Notons que ce livre ne contient pas de bibliographie.

En somme, un ouvrage qui vous fera faire de belles découvertes et qui sait, vous donnera envie d’aller faire un peu de tourisme. Il y a pleins de lieux de légendes et de mystères qui attendent votre visite….

Quelques légendes racontées dans ce livre.

Il était une fois… la Création du Bic, l’Église du Diable à Havre-Aubert, la Descente des femmes de Sainte-Rose du nord, la Maison hantée de Trois-Pistoles, la Noyée de Charlevoix, la Dame blanche de Montmorency, le Gisant de Grande-Vallée, la Forêt enchantée de Ville-Marie, le Pin solitaire de Sherbrooke, la Passe du Manitou de Mingan, le Sorcier Nipissingue de Rawdon, Kabir Kouba, le grand serpent de Wendake, les Méchins, la Marmite du géant de Beaupré, les Revenants de Saint-Octave, etc

Lieux de légende et de mystères du Québec par Henri Dorion, Éditions de l’Homme, Montréal, 2009, 266 pages.

Note: **** étoiles sur 5

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Les régions du Québec: une histoire d’appartenance

Pour ceux qui veulent en savoir plus sur l’histoire régionale du Québec, mais qui n’ont pas nécessairement le temps et l’envie de lire de gros bouquins, je vous suggère la série Une histoire d’appartenance publiée par les Éditions GID.

Chaque volume débute par une présentation générale de la région ( les pionniers, les témoignages concernant cette région, la colonisation, et). Ensuite, on voit l’histoire de chaque paroisse sous forme de chronologie. Le tout est agrémenté de plusieurs photographies d’archives (dont plusieurs que je voyais pour la première fois).

J’ai bien aimé l’intégration des cartes dans les deux volumes que j’ai lu, celui sur Charlevoix et celui sur la Côte-Nord par Caroline Roy et Serge Lambert. Dans chaque cas, on prend une carte du début du siècle puis on la fait suivre d’une carte récente. On voit à quel point la toponymie a évoluée; des hameaux ont disparus, des villages se sont regroupés et d’autres ont changé de nom.

Les monographies régionales ne sont pas toujours simple à se procurer. Avec la série une Histoire d’appartenance, vous avez en quelque sorte une synthèse de ces livres. De plus, à la fin de chaque livre, il y a une bibliographie, pour ceux qui veulent approfondir l’histoire de la région concernée.

Une série à suivre!

Les titres publiés concernent les régions de Charlevoix, le Saguenay-Lac-St-Jean, la Côte-Nord, Québec, la Côte-de-Beaupré, la Gaspésie, les Iles-de-la-Madeleine et la Vallée-de-la-Matapédia.

Adresse: http://www.leseditionsgid.com/boutique-en-ligne/une-histoire-d-appartenance

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Créatures fantastiques du Québec: un plongeon dans l’imaginaire québécois

Le folklore québécois est parsemé de créatures toutes plus inquiétantes les unes que les autres. Le livre Créatures fantastiques du Québec nous présente les terrifiantes légendes qui leur ont assuré une place de choix dans notre histoire.

Editions Trécarré

copyright: Editions Trécarré

Bryan Perro, bien connu pour la série des Am0s Daragon, nous raconte ici 26 légendes qui ont marqué les cauchemars de nos ancêtres. Parmi les histoires les plus célèbres rapportées dans ce livre, nous retrouvons la Corriveau, la Dame blanche et le monstre du Lac Memphrémagog. J’ai découvert avec plaisir l’histoire du Nain jaune des Iles de la Madeleine, celle des chevaux marins de l’Ile d’Anticosti et celle du bateau fantôme de Gaspé, pour ne nommer que celles-là.

Cet ouvrage de démarque par sa facture visuelle, grâce au superbe travail d’Alexandre Girard. Chaque conte est remplis d’illustration et de cartes géographiques, chacun a sa signature visuelle spécifique. A la manière d’une enquête, on voit les pièces à conviction: les suspects, les indices, l’arme du crime. L’arrière-plan de chaque page a l’air d’avoir été extrait d’un vieux manuscrit. Plusieurs polices de caractères ont été utilisées, certains récits sont présentés sous forme de lettres avec une magnifique calligraphie. Les pages de ce livre sont colorées, inventives… Par son graphisme, ce livre est loin d’être traditionnel. La mise en page est éclatée, les images semblent être en mouvement, c’est une réussite sur ce plan. L’ensemble dégage un dynamisme qui sert bien l’ouvrage.

Ce livre constitue une belle initiation au monde des contes et légendes du Québec et ce, à un coût raisonnable. Pour ceux qui veulent approfondir le sujet, je vous conseille la collection Contes, légendes et récits du Québec et d’ailleurs, aux Éditions Trois-Pistoles.

Une bibliographie complète l’ouvrage.

Créatures fantastiques du Québec: un voyage au sein de l’imaginaire québécois.

Créatures fantastiques du Québec de Bryan Perro. Ill. Alexandre Girard, Éditions du Trécarré, 2007, 160 pages.

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